le 26 avril 2013 - 15h40

Restauration Sony Pictures

A

Toujours à Los Angeles à l'initiative de Sony, pour expliquer la technologie 4K (voir ce dernier article sur les futurs Blu-Ray Ultra HD), la presse internationale a pu visiter les studios de remasterisation de l'éditeur…
Chargés de redonner leur prime jeunesse à des longs métrages ou documentaires, et plus généralement à toutes sortes de documents vidéo ayant subi les affres du temps, ces studios sont une formidable fourmilière de personnes passionnées de cinéma, spécialistes de l'image et des logiciels de retouche graphique.

Avec M. Grover Crips par exemple, de la division ColorWorks, notre guide au sein de ce labyrinthe hyper‑sécurisé que constitue l'immense immeuble de Sony Pictures, nous avons eu confirmation que la remasterisation (essentiellement 4K de nos jours) des films outragés par le temps et/ou des techniques d'archivage vieilles de plusieurs dizaines d'années, était vraiment un travail de longue haleine, et finalement encore très artisanal.

Première surprise, même si les ordinateurs et les logiciels sont de plus en plus puissants pour nettoyer les images (issues d'un scan des pellicules, voir plus bas), ou bien retoucher automatiquement des images sous forme de fichiers numériques, c'est bien l'homme (une femme en l'occurrence dans le studio visité, Sherry, voir la photo ci‑dessous) qui reste le maillon essentiel de cette chaîne graphique.

En effet, pour les films anciens dont les éléments sont parfois en piteux état, il est parfois impossible de (re)trouver un élément de référence pour, par exemple, ré‑étalonner les couleurs. De même, le plus souvent, le réalisateur et/ou le directeur de la photographie ont disparu, ou ne sont pas vraiment disponibles. Dans ce cas, les « chefs étalonneurs » de Sony travaillent au mieux pour se rapprocher du « supposé rendu original », en se basant sur la vision de nombreuses sources du film, afin de cerner le traitement le plus approprié, mais aussi sur leur expérience et leur expertise de l'image. Inutile de préciser que rares sont les personnes à exceller dans le domaine…

Hormis la colorimétrie où seul l'œil humain décide, la plupart des autres soucis liés à l'image sont, soit traités directement par l'ordinateur, soit par des opérateurs dont la maîtrise des outils informatiques de retouche est totale. Le tout, comme précisé plus haut, après un scan de la pellicule bien sûr, au choix en 2K jusqu'au 11K en passant par des scans 3K, 4K, 5K ou bien 8K, comme pour le sublimissime Laurence d'Arabie.

Dernière précision sur le travail de remasterisation, à partir d'un scan 4K par exemple, les retouches et corrections sont appliquées sur quatre sous‑parties d'image. L'image originelle 4K est en effet subdivisée en quatre images Full HD (en divisant la hauteur et la largeur de l'image 4K par deux), pour une gestion aisée du fichier sur l'écran d'un ordinateur. Une image de 8 millions de pixels étant encore difficile à manipuler dans tous les sens, contrairement à une image Full HD de 2 millions de pixels. Celles‑ci sont ensuite ré‑assemblées et vérifiées, toujours via l'œil humain, en très grand, sur l'écran de cinéma du studio.

Bref, la conclusion du travail de restauration est apportée par M. Grover Crisp, qui explique le plus naturellement du monde qu'aucune remasterisation n'est jamais parfaite. Le but premier consiste à se rapprocher le plus possible de l'image originelle tout en intervenant le moins possible dessus.

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