Audiopill : l'aventure intérieure du son… à vos risques et périls

11.02.2016 / 14:09
/ Par Evelle Oudard

Gros délire, expérience ultime, art expérimental, nouvel instrument de musique médical, l'Audiopill, c'est un peu tout cela à la fois. Une chose est sûre, Audiopill semble contre‑indiqué pour une majorité de personnes. Les autres… à leurs risques et périls !


Une grosse pilule à avaler (3 cm quand même, mais design sympa, translucide pour le côté unisexe, grenat pour les filles) et c'est la rave du siècle dans votre ventre. Au plus profond de vos tripes. Dix heures de pulsations intenses qui finiront pas s'éliminer naturellement, mais complètement impossibles à arrêter !

 

Le processus non réversible fait déjà peur, mais nul doute que ces battements venant de l'intérieur seront en contradiction totale avec ceux du cœur. Dans la petite vidéo ci-dessous, on voit l'artiste tchèque Jan Poope XV (Jan Strmiska), inventeur de concept, gober sa pilule et en ressentir les tout premiers effets, mais la suite n'est pas montrée.

 

Sur le site de l'Audiopill, on peut d'ailleurs lire que la gélule met une heure à rejoindre la section supérieure du système gastro‑intestinal, un parcours douloureux qu'il faudra supporter et fera même regretter d'avoir voulu tenter l'aventure. Ce n'est qu'ensuite que les effets intenses apparaissent le long de la région pelvienne, créant une sensation « de tumulte, puis d'étonnement et d'euphorie ». Il est d'ailleurs possible de choisir l'intensité en réglant l'objet sur 95, 130 ou 143 BPM (Beats per minut). Évidemment, personne ne peut rien entendre, pas même l'artiste-musicien qui a prédéfini les rythmes et « l'expérience musicale ».

 

Ce projet délirant est même en cours de financement sur la page Indiegogo de Jan Poope. À l'heure d'écrire ces lignes, et malgré bon nombre d'articles dans la presse, seulement six donateurs supportent le projet pour 148 € récoltés sur les 150 000 € attendus par l'artiste. Et c'est plutôt rassurant tant les médecins déconseillent à quiconque d'avaler un truc pareil. Jan Poope, lui, explique que cette idée lui est venue après avoir découvert un effet secondaire (sifflement dans la tête des patients) du programme médical italien Sirio, destiné à guérir les lésions du système musculosquelétal en utilisant des ondes ultrasons à basse fréquence. 

 

Nous, nous y voyons juste une très bonne idée de film. Un point c'est tout. Scénaristes, à vos stylos !

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