le 06 mars 2012 - 17h04

Free Mobile, avons‑nous tout compris ?

A

Suite de notre saga feuilletonnante consacrée à l'épopée Free, presque deux mois après le lancement de son service Free Mobile (cliquez ici pour accéder à l'épisode 1). Souvenez-vous, Xavier Niel avait annoncé qu'il diviserait par deux les prix des abonnements mobiles. Ses concurrents s'attendaient logiquement à un tarif d'environ 25 € pour le tout‑illimité. Le choc fut d'autant plus rude lorsque les prix de Free furent enfin dévoilés.

• 2 janvier 2012 : Stéphane Richard, PDG d'Orange, entre dans l'Histoire en déclarant : « Tout ne se résume pas à un prix. La mamie du Cantal n'a pas besoin de la même offre qu'un geek à Paris ».
Réaction immédiate de Vincent Descœur, député UMP du Cantal… et aussi magicien hors pair puisqu'il transforme, d'un coup de baguette magique, la mamie du Cantal en super‑héros. Il écrit à Stéphane Richard : « Le Cantal a été l'un des premiers départements à offrir le haut débit pour tous en tous lieux, au prix d'un investissement conséquent et d'un partenariat public‑privé avec… dois‑je vous le rappeler, France Télécom. Le Cantal, toujours lui, est le département leader en matière de télétravail et de télécentres, et accueille chaque année l'Université d'été des Tic pour les territoires ». Et tic et toc !
• 4 janvier : à quelques jours du lancement de Free Mobile, l'action Iliad bat de nouveaux records à 97,85 euros. Sur un an, le titre a gagné presque 20%.
• 5 janvier : Angélique Berge, directrice de la relation abonnés chez Free, poste sur son compte Facebook : « Ohhhh Free Mobile ! », suivi d'une multitude de cœurs. Et les Freenautes de répondre en cœur (sic) : « Oh Angélique ! ».
Un autre membre de l'équipe dirigeante assure que le cercle des personnes au courant des nouveaux tarifs va s'élargir de façon « hallucinante ». Ce qui prouve sa maîtrise de l'arithmétique, puisqu'on va passer de 5 personnes tenues dans le secret à 65 millions rien qu'en France.
• 6 janvier : ouverture de la page Facebook officielle de Free Mobile, avec toujours la fusée en vedette (plus phallique, tu meurs !).
• 12 janvier : une fausse invitation pour la présentation Free Mobile circule sur le Net.
• Toujours facétieuse, l'équipe de Free cache une fusée en mouvement, accompagnée de la musique de la série américaine La croisière s'amuse, dans la page du portail de Free. Pour y accéder, il faut taper un code Konami. Free avait déjà utilisé ce subterfuge pour permettre de dézoner le lecteur Blu‑Ray/DVD de la Freebox Player (cf. photo du haut sur le visuel ci‑dessous).
• Free fait chauffer la marmite en envoyant sur Freebox TV un message annonçant comme imminente l'arrivée de Free Mobile, et en indiquant aussi la procédure pour conserver son numéro en cas de portabilité : obtention du numéro Rio (Relevé d'identité opérateur) en appelant le 3179.
• Free présente la carte Sim Free Mobile qui, c'est une première, s'adapte aussi bien à l'iPhone (grâce à une découpe) qu'à tous les autres téléphones.
• Après avoir fait l'objet d'un reportage sur BFM TV, la mamie du Cantal pose avec sa vache devant un magasin Free, sous l'œil des concurrents (cf. photo du bas sur le visuel ci‑dessous).
• 8 janvier : sur le site Free Mobile, un code source laisse apparaître le voyage de Free Mobile jusqu'à sa destination finale, le château des autres opérateurs : « Ça y est : on harnache les chevaux aux roulottes. Update : la caravane se met en route vers le château. Le château est enfin en vue, mais on n'aperçoit pas encore bien les pelouses ».
• 9 janvier : le journal Libération consacre sa Une ainsi qu'un grand article à Free Mobile.
• Enfin ! Free envoie ses invitations pour une conférence de presse le lendemain 10 janvier. Les abonnements pourront être pris dès le lendemain. Sur YouTube, Hitler est furieux : « Une trahison envers le cartel Mobile ! » (parodie du film La chute).
• 10 janvier : dans un show à la Steve Jobs, Xavier Niel annonce le programme et assomme ses concurrents : « On a l'offre la plus complète, la meilleure, la moins chère du marché. On arrête l'engagement pour éviter l'embrouille. Il faut des offres lisibles, simples, sans un guide de conditions générales et tarifaires de 70 pages ! La règle du mobile doit être l'illimité, comme dans le fixe. On vous presse comme des citrons, c'est nous les pigeons et on en a ras‑le‑bol de se faire arnaquer avec les prix les plus élevés d'Europe ! ».
• À 9 h 45 le même jour, le site mobile.free.fr compte déjà plus d'1 million d'accès simultanés et Angélique Berge annonce 4,6 millions de visiteurs sur live.free.fr !
• Le forfait tout‑illimité (appels France, Outre Mer + 40 destinations dont l'Europe et les États‑Unis) est à 19,99 €, 15,99 € pour les Freenautes. Le clou (du cercueil des autres ?) est enfoncé avec l'offre à 2 € pour une heure et 60 SMS (quatre fois moins cher que l'offre la moins chère du marché) qui descend à 0 € pour les Freenautes ! On notera qu'en cas de dépassement, l'offre à 2 € (ou 0 €) n'est pas ruineuse puisque la minute supplémentaire est à 0,05 €/mn (soit 3 € l'heure) et le SMS supplémentaire à 0,01 € seulement, soit 1 € pour 100 SMS.

Free Mobile va‑t‑il transformer l'essai et réussir à accueillir ses innombrables nouveaux clients ? Vous le saurez en suivant prochainement la suite de notre beau feuilleton : « Indiana Free et les aventuriers du mobile perdu » !

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