Apple bat tous les records

Apple ‑la firme de Cupertino célèbre au vingtième siècle pour ses innovations technologiques dans le domaine de la micro‑informatique et désormais apparemment reconvertie avant tout dans la procédure judiciaire‑ vient de battre hier le record de capitalisation boursière détenu auparavant par Microsoft, avec un pic de 623,5 milliards de dollars et une action cotée à 665,15 $, en progrès de près de 60% depuis le début de l'année.
Mis en bouche par l'arrivée prochaine de nouveaux produits (iPhone 5 sans doute présenté le 12 septembre prochain, iPad Mini, iTV), ainsi qu'une meilleure pénétration du marché chinois, les analystes estiment que l'action Apple pourrait atteindre entre 745 $ et 910 $ d’ici un an, soit une capitalisation boursière comprise entre 700 et 853 milliards de dollars. Il y a six mois, les analystes du New York Times, sans doute après un repas trop arrosé, avaient même prédit que la capitalisation boursière d'Apple dépasserait les 3 000 milliards de dollars d'ici 2022 !

Pendant que la Bourse s'échauffe, le procès Apple‑Samsung touche à sa fin en Californie, avec pour le moment une seule certitude : qu'elle qu'en soit l'issue, ce seront les consommateurs qui seront les grands perdants. En effet, ce sont forcément eux qui paieront in fine les sommes colossales investies à cette occasion par les deux firmes (Apple réclame 2,5 milliards de dollars de dommages et intérêts). De plus, désormais, toutes les compagnies high‑tech vont être prises d'une véritable frénésie de dépôts de brevets et de consultations d'avocats, qui se répercuteront forcément sur les prix des produits.

Il y a bien longtemps, Adam et Ève furent chassés du paradis pour avoir croqué la pomme défendue… Les consommateurs high‑tech ont peut‑être, sans le savoir, vécu eux aussi un âge d'or des smartphones et des tablettes aujourd'hui révolu. Car nous entrons dans une ère où la créativité sera désormais soumise aux dictats de la juridiction, des avocats et des procès sans fin. Même la juge Lucy Koh (photo ci-dessous) a, à maintes reprises, perdu son sang‑froid pendant le procès Apple‑Samsung. La semaine dernière, le 16 août exactement, il restait à Apple moins de quatre heures pour plaider. C'est alors que son avocat, William Lee, a demandé à auditionner 22 nouveaux témoins, assortis d'un document de 75 pages que la juge devait assimiler illico presto. Lucy Koh, au bord de l'apoplexie, et plutôt que de faire avaler le Code pénal à William Lee, lui a demandé s'il avait fumé du crack ! William Lee l'a assuré du contraire. Nous voici rassurés.