Cinécult’
Alfred Hitchcock, la face obscure du maître

Alfred Hitchcock. Ce nom sonne comme la promesse d'un suspense haletant et d'un stress intense. Visionnage après visionnage, le plaisir est toujours là. Maître du détail, de la mise en scène, du marketing aussi, sa filmographie regorge de chef‑d'œuvres. Retour sur quelques‑uns d'entre eux.

Il lui a fallu du temps avant d’obtenir la reconnaissance de la critique (surtout aux USA). Mais Hitchcock s’est imposé au fil de ses cinquante‑trois films comme l’un des plus grands cinéastes de l’Histoire. Certains disent même qu’il a inventé le cinéma moderne avec ses individus a priori normaux mais atteints de graves problèmes psychologiques, ou encore son obsession du voyeurisme qui irriguera chacun de ses films jusqu’au plus brillant d’entre tous, Fenêtre sur cour, qu’il réalisera en 1954.


Des thèmes récurrents

Dans Fenêtre sur cour, James Stewart incarne Jeffries, un photographe cloué dans un fauteuil roulant suite à un accident. De la fenêtre de son appartement, il contemple les allers et retours des locataires dans la cour de son immeuble. Jusqu’au jour où il découvre qu’un homme vient d’assassiner une femme juste en face de chez lui. Considéré comme une métaphore parfaite du travail du metteur en scène (les fenêtres comme autant de cadres), Fenêtre sur cour réunit la plupart des thèmes hitchcockiens : le voyeurisme, le faux coupable, la difficile relation entre les hommes et les femmes, et surtout son goût pour les individus normaux plongés dans des situations insolites.


Profil type

Hitchcock, que l’on a très tôt surnommé le « Maître du suspense » pour sa capacité à jouer avec les nerfs des spectateurs, ne s’est jamais intéressé aux tueurs ou aux gangsters professionnels. Pour ce freudien convaincu, l’âme humaine est double et le plus inoffensif des hommes peut cacher en lui des pulsions criminelles. On pense bien sûr à Joseph Cotten dans L’ombre d’un doute (1943), oncle idéal doublé d’un assassin impavide, Robert Walker, l’acteur montant d’Hollywood transformé en étrangleur sadique dans L’inconnu du Nord-Express (1951), ou encore au plus exemplaire d’entre tous : Anthony Perkins, alias Norman Bates, dans Psychose.


Et il coupe le son…

Avec ce film, qu’Hitchcock réalise en 1959 avec l’équipe télé de la série Alfred Hitchcock Presents (des épisodes maniant à merveille l’humour macabre), il pose les bases du film d’horreur moderne. Halloween, Vendredi 13, Scream… tous sont redevables à Hitchcock. Inspiré du roman éponyme de Robert Bloch, Psychose témoigne, pour l’époque, d’audaces incroyables (Janet Leigh tuée au bout de 45', le montage utilisé comme un coup de couteau) et contient l’une des séquences les plus célèbres de l’Histoire du cinéma. Le fameux meurtre de Marion Crane sous la douche, repris par d’innombrables cinéastes et motif central de la plupart des films de Brian De Palma. Lorsque l’on revoit aujourd’hui cette séquence, on comprend toute la modernité d’Hitchcock. Il fut parmi les premiers à imposer la mise en scène comme l’arme absolue du cinéma : « Dans un bon film, disait-il, le son peut être coupé et les spectateurs, malgré cela, n’ont aucun mal à suivre ce qui se passe sur l’écran ».


La veine fantastique

Avec Vertigo (Sueurs froides), il crée le personnage moderne aliéné. Dans ce film, James Stewart incarne Scottie, un détective privé chargé par l’un de ses vieux amis de filer sa femme. Mais celle-ci se suicide sous ses yeux et réapparaît quelque temps plus tard bien vivante. Illusion ou manipulation ? Avec Les oiseaux (1963), Hitchcock s’attaque pour la première fois au fantastique. Là encore, il définit en un long métrage les règles d'un genre le film catastrophes. Mais Hitchcock ne manquait pas d’humour, apparaissant dans chacun de ses films (sa signature, en somme).


La période anglaise

Originaire de Londres où il naquit en 1899, Hitchcock fera ses armes de cinéaste dans son pays jusqu’en 1940, date à laquelle il part pour Hollywood. Au cours de sa période anglaise, il signe quelques grands films dont Les 39 marches (1935), L’homme qui en savait trop (1934) et surtout Une femme disparaît (1938). Lorsqu’il débarque aux USA, Hitchcock commence par adapter un roman de Daphné du Maurier, Rebecca. Le film obtient un grand succès et inaugure une carrière américaine qui ira de succès en succès jusqu’à son âge d’or, deux années au cours desquelles il réalisera Vertigo, La mort aux trousses et Psychose ! La dernière partie de sa carrière (de 1964, Marnie, à 1976, Complot de famille) fut souvent, à tort, mal jugée. Considéré comme un cinéaste sur le déclin, certains critiques n’ont alors pas saisi l’évolution d’un cinéaste contemporain d’une époque en pleine mutation. Nul doute que les meurtres glauques de Frenzy ou de Complot de famille tranchaient avec l’élégance stylisée de ses films précédents. Là encore, Hitchcock anticipait le style de la décennie à venir.

 


Filmographie sélective

1925 : The Pleasure Garden (premier film) • 1926 : The Lodger • 1932 : Numéro 17 • 1934 : L’homme qui en savait trop • 1935 : Les 39 marches • 1938 : Une femme disparaît • 1940 : Rebecca • 1941 : Soupçons • 1943 : L’ombre d’un doute • 1944 : Lifeboat • 1946 : La maison du Dr Edwards • 1946 : Les enchaînés • 1948 : La corde • 1951 : L’inconnu du Nord-Express • 1954 : Le crime était presque parfait, Fenêtre sur cour • 1956 : L’homme qui en savait trop • 1958 : Vertigo • 1959 : La mort aux trousses, Psychose • 1963 : Les oiseaux • 1972 : Frenzy • 1976 : Complot de famille (dernier film).




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