j'ai pensé que c'était plus ou moins une opportunité. Une chance. En fait, je n’aimais pas particulièrement le scénario. Mais j’avais entendu parler de Darren Aronofsky et de la manière dont il a orchestré sa carrière. Si ce gars avait voulu, compte tenu du système hollywoodien, il aurait pu se faire une montagne de pognon en tournant des films commerciaux. Au lieu de cela, il est resté à Brooklyn où il est né. Il fait peut-être des films difficiles, mais il a gardé son intégrité. C’est ce qui m’a poussé à accepter The Wreslter, parce que j’aime les réalisateurs intègres. Au début de ma carrière, j’ai eu la chance de travailler avec des metteurs en scène du calibre de Francis Ford Coppola, et lorsque je tournais pour Michael Cimino, Alan Parker ou Adrian Lyne, j’avais toujours Coppola comme point de référence. Avec Darren Aronofsky, je me suis retrouvé en face de quelqu’un qui a les mêmes exigences que Francis Ford Coppola.
[qDans la presse américaine, au moment de la sortie du film en salles, les journalistes ont beaucoup parlé de résurrection pour décrire votre performance à l'écran. Est-ce vraiment le cas ? cette période était amusante ! Mais elle était assez autodestructrice. Je faisais des films de merde à ce moment-là, et la boxe me permettait de me concentrer sur quelque chose que j’aimais et de me discipliner. Je suis persuadé que c’est la boxe qui a fait de moi un meilleur acteur.
[qComment s’est passée votre première rencontre avec Darren Aronofsky ?
MR : je me suis renseigné au sujet de Darren avant de travailler avec lui. J’ai entendu dire de lui que c’était un dur à cuire. Je respecte ça, car cela signifie que vous ne faites pas de compromis, que vous êtes exigeant. Quand je l’ai rencontré la première fois, j’ai su qu’il allait me faire sortir les tripes, j’ai su qu’il voulait que je saigne pour ce film.
Pendant votre traversée du désert, le cinéma vous a-t-il manqué ?
MR : tout le temps où j’ai boxé, le cinéma ne m'a pas manqué une seule seconde ! Pas une seule ! Mais le jour où les médecins m’ont dit que je ne pouvais plus faire de boxe, il m’a terriblement manqué ! Seulement, je ne pensais pas que cela allait demander tant d’années pour revenir. J’ai raté beaucoup de films et j’essaie de rattraper le temps perdu. Si ma santé me le permet, je vais encore botter un maximum de culs pendant de nombreuses années !