Sony STR-DA5700ES

Par Jean Eparvier
Verdict technique
On attendait forcément beaucoup du STR‑DA5700ES présenté par Sony comme l’amplificateur de la reconquête sur un secteur du marché ou le constructeur japonais ne figure pas sur le podium. Le moins que l’on puisse dire, c’est que cette machine présente une double personnalité qui le rend difficile à classer.

En matière de fonctionnalités, déjà, il propose à la fois une polyvalence intéressante et des lacunes difficilement explicables à ce niveau de gamme. Ses concurrents ont tous neuf canaux ? Il n’en a que sept, et moins puissants encore, comme nous le verrons plus loin. Six entrées HDMI, c’est aussi un peu juste pour un tel appareil, même si nous n’en faisons pas une maladie. Le processeur vidéo est également vraiment juste pour un appareil de ce prix : aucun réglage disponible, pas de compatibilité avec le Ultra HD ou le 4K, on espérait mieux de la part d’un tel spécialiste de l’image en mouvement ! Le traitement vidéo n’est pas mauvais pour autant, avec une puce DCDi Faroudja qui fait correctement son travail, mais on est tout de même en dessous de nombreux concurrents.

Pour se distinguer, le Sony STR‑DA5700ES compte d’abord sur sa passerelle multimédia évoluée, capable de lire aussi bien des fichiers vidéo qu’audio et photo. Le concentrateur Ethernet quatre ports, permettant de connecter tous les éléments du système à l’appareil, avant de rejoindre le réseau par un seul fil est une vraie bonne idée, tout comme la présence du port USB de type B transformant en un clin d'œil le Sony STR‑DA5700ES en carte son de luxe pour un ordinateur. Certains regretteront l’absence d’une connexion Wi‑Fi et d’une compatibilité AirPlay, mais force est de reconnaître que cette passerelle fonctionne bien et donne même de très bons résultats d’écoute sur un fichier Flac. Le son est bon, voire même très bon, et la partie streaming vidéo est un plus appréciable, même si l’on peut désormais se connecter facilement à un disque dur ou un périphérique UPnP par l’intermédiaire d’un lecteur Blu‑Ray. Rien à dire donc du côté de cette passerelle multimédia qui fait mieux que celle de ses concurrents. Même chose en matière de pré‑amplification et d’équilibre tonal. Le Sony STR‑DA5700ES a visiblement appris les bonnes manières et se montre à la fois transparent et équilibré sur un signal musical stéréo. Légèrement chaleureux à la limite, il est loin du cliché de l’amplificateur japonais dur et manquant d’expressivité. Au contraire, il sait charmer l’auditeur par une belle palette de timbres, à défaut d’une dynamique de tous les diables. C’est musical et homogène et le contrôle comme l’intégration du caisson de grave est particulièrement réussi. En revanche, on regrette l'absence d'une fonction Pure Direct pour échapper aux circuits inutisés lors d’une écoute en stéréo.

Facile à installer grâce à son programme de correction de pièce, le Sony STR‑DA5700ES se débrouille tout aussi bien en multicanal, sur le signal musical d’un SACD ‑qu’il décode à merveille en internet‑ ou sur la bande‑son d’un film DTS‑HD ou Dolby TrueHD, pour peu que l’on reste raisonnable en matière d’enceintes. Car c’est ici que réside un autre paradoxe du Sony STR‑DA5700ES : présenté comme un amplificateur audio‑vidéo haut de gamme, il n’en a pas tout à fait les poumons. Subtil et précis à moyen niveau, il se montre un peu lent à bas niveau et un peu flemmard à haut niveau, lorsqu’il s’agit d’envoyer les watts partout en même temps. Pas de distorsion désagréable ‑il ne faut pas exagérer !‑ mais la sensation de manquer un peu d’énergie lorsqu’on le confronte à un pack d’enceintes cohérent avec son prix.
Pourtant, bien installé sur un canapé, la spatialisation est appréciable et l’on tombe bien vite sous le charme de cette restitution très douce. On aimerait simplement plus de niaque ! Heureusement, en multicanal aussi, le canal de grave et le caisson qui s’y rattache sont remarquablement gérés. On appréciera ainsi sa capacité à reproduire le fameux orchestre philharmonique de Berlin et l'acoustique magnifique de la salle Philharmonie avec un certain talent, même lorsque l’orchestre se réveille… En revanche on reste un peu sur sa faim sur le final du film Marvel's the Avengers. Il va falloir trouver des chevaux ailleurs !

Au final, le Sony STR‑DA5700ES est un appareil agréable à utiliser, très complet, préférant souvent la qualité à la quantité, mais il lui manque un moteur digne des compétences de sa partie pré‑ampli‑processeur pour être tout à fait au niveau d’une concurrence redoutable dans ce secteur du marché. La bataille va être rude !
Concurrence
Sur le papier, le Sony STR‑DA5700ES affronte une concurrence qui n’a jamais été aussi forte ! Des adversaires tels que le Pioneer SC‑LX85 ‑en attendant le LX86 qui ne devrait plus tarder‑ l’Onkyo TX‑NR5009, le Denon AVR‑4311 ou le Yamaha RXA‑3020 proposant tous plus de canaux, plus de puissance et des circuits vidéo souvent plus perfectionnés. En revanche, en matière de traitement audio et de passerelle multimédia, le Sony STR‑DA5700ES apparaît au top.
+ Les points forts
»  
Section pré‑ampli processeur performante en stéréo comme en multicanal
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Gestion des basses (LFE) et qualité de timbres
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Mode passerelle audio/photo et vidéo UPnP (DLNA) particulièrement polyvalent (service Internet)
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Concentrateur Ethernet quatre ports et port USB asynchrone pour ordinateur
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OSD beau et convivial
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Gestion native du DSD (SACD)
- Les points faibles
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Système de correction de pièce basique (pas d’égalisation paramétrable)
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Section amplificatrice manquant de dynamique
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Traitement vidéo de base (pas de réglages en dehors des réducteurs de bruit)
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»  
Pas de mode Pure Audio
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Télécommande un peu brouillon et non rétroéclairée
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Le prix, compte tenu des prestations.
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