Amplificateur audio-vidéo

Yamaha A-S3000

Par Jean Eparvier
Mustav
Prix indicatif : 4 800 € TTC
Note AVCesar.com
Type : ampli 2.0
Agrément THX : non
Décodage : sans
HDMI : sans
Puissance : 2 x 100 W
Dim. (L x H x P) : 435 x 180 x 464 mm
Poids : 24,6 kg
L’essentiel
La haute‑fidélité a le vent en poupe en ce moment chez les grands constructeurs, et tout particulièrement chez ceux qui, comme Yamaha, possèdent une véritable tradition d’excellence dans ce domaine. Pour fêter dignement son 125e anniversaire, la marque aux trois diapasons vient de dévoiler un ensemble (très !) haut de gamme constitué d’un lecteur CD audio/SACD/convertisseur USB, et d’un amplificateur intégré particulièrement impressionnant, le Yamaha A‑S3000, qui fait l’objet de ce test.

Il suffit d’un premier regard sur les formes vintages et les grands vumètres de ce magnifique objet de plus de 24 kg pour comprendre que les ingénieurs japonais ont mis tout leur savoir‑faire et leurs espoirs dans leur nouvelle création. Conçu à partir d’une architecture inédite, l’amplificateur Class A/B Yamaha A‑S3000 utilise la technologie exclusive Yamaha Floating and Balanced Power Amplifier pour garantir l’intégrité du signal de l’entrée à la sortie. Cette configuration, inédite chez Yamaha, sépare totalement le circuit d’amplification de la terre, afin d’annuler les effets négatifs des fluctuations de tension. Et la construction entièrement symétrique, qui implique de doubler l’ensemble des composants sur les bornes positives et négatives du signal, n’est utilisée que sur des appareils professionnels ou très haut de gamme. Cette configuration de circuit permet d’éliminer l’ensemble des parasites récoltés pendant le transport du signal de la source jusqu’à l’entrée de l’appareil, notamment par l’effet d’antenne des câbles de modulation traditionnels. Pour en profiter totalement, il faut utiliser l’une des deux entrées symétriques sur fiche XLR qui jouxtent les quatre entrées ligne RCA classiques, dont une avec monitoring, et l’entrée phono MM/MC. Comme le signal symétrique en provenance des entrées XLR est 6 dB plus fort que celui d’une entrée classique RCA, Yamaha a pensé à placer un petit atténuateur ‑ainsi qu’un inverseur de phase absolu‑ à côté de chacune d’elles, afin d’égaliser leur niveau avec les entrées RCA. Attention bienvenue et caractéristique, s'il en était besoin, de toute la considération portée par le constructeur à cet appareil. La partie pré‑amplificatrice dispose encore d’une sortie variable pour alimenter un bloc de puissance externe, ainsi que d’une entrée directe pour, à l'opposé, attaquer la partie puissance depuis un autre pré‑amplificateur.
La section amplification repose sur des transistors Mosfet haut de gamme et délivre 2 x 100 W sous 8 ohms (et 2 x 160 W sous 4 ohms). Une puissance qui peut paraître modeste à ceux qui sont habitués aux fiches techniques un peu délirantes des amplificateurs audio‑vidéo d’aujourd’hui, mais qui doit être rapportée à des performances de bande passante et de tenue en charge très nettement supérieures à ce que proposent ces derniers.

En façade, en dessous des vumètres (que l’on peut choisir de désactiver ou d’utiliser comme « peak mètres ») le Yamaha A‑S3000 dispose d’un sélecteur de source, de trois potentiomètres à l’ancienne pour activer les réglages de tonalité grave‑aigu et la balance, ainsi que d’un potentiomètre de réglage du volume de la sortie casque 6,35 millimètres. Deux basculeurs permettent encore de choisir entre une cellule à bobine (MC) et à aimant mobile (MM) pour l’entrée Phono, et de « muter » l’appareil (le réduire au silence), situés sous le gros potentiomètre de volume rotatif. Enfin, on a pensé à ceux qui souhaiteraient raccorder une seconde paire d’enceintes sur l’A‑S3000, avec un double borniers HP et un sélecteur en façade, qui permet d’écouter l’une, l’autre ou les deux en même temps.

C’est vrai : le Yamaha A‑S3000 ose un prix de vente très supérieur à quoi nous sommes habitués chez Yamaha, mais il faut souligner une qualité de fabrication absolument remarquable ! On note d’abord le double châssis cuivré destiné à minimiser l’impact des vibrations de l’alimentation et de l’extérieur sur les composants critiques, châssis qui préserve au passage un câblage maintenu aussi court que possible grâce à des fenêtres aménagées dans le métal. On apprécie ensuite la qualité des circuits imprimés et des composants de l’alimentation spécialement réalisés pour l’occasion, à l’image des condensateurs de filtrage et du transformateur à faible perte et multiple enroulements, destinés à alimenter séparément la section pré‑ampli et les étages de puissance, sans oublier la façade en aluminium antimagnétique de 7 mm d’épaisseur, le panneau supérieur de 6 mm, les joues en bois latérales ou les magnifiques borniers HP taillés dans la masse.
Du très bel ouvrage en somme, qui inspire confiance et donne vraiment envie de se servir de l’appareil, jusqu’au bout de la télécommande, elle aussi en métal, qui gère l’ensemble des fonctions de l’amplificateur et du lecteur CD/SACD Yamaha CD‑S3000. À noter, on dispose également d’une entrée sortie Remote, d’une entrée Trigger 12 V et d’un connecteur mini‑Din quatre broches baptisé « Link Control » pour intégrer le Yamaha A‑S3000 au cœur d’un système domotique, ainsi qu’une mise en veille automatique destinée à économiser l’énergie lorsque l’appareil ne reçoit pas de son, fonction que l’on peut désactiver en face arrière par le biais d’un petit basculeur.
Concurrence
Proposé à 4 800 €, le Yamaha A‑S3000 va devoir affronter la fine fleur des amplificateurs intégrés stéréo audiophiles, avec des marques aussi prestigieuses que ATC (SIA2), Marantz (avec son PM‑11S3) ou Sugden (IA‑4, seulement 33 W, mais en Class A et à la musicalité exceptionnelle !)… Une concurrence d’autant plus sérieuse qu’elle s’équipe désormais souvent d’un convertisseur numérique‑analogique sophistiqué muni d’une entrée USB (Hegel H300), voire d’une section réseau à même de récupérer des fichiers musicaux stockés sur un ordinateur ou un disque dur Nas. On pense notamment au nouveau Devialet 110, à peine plus onéreux mais doté d’une double liaison Ethernet filaire et Wi‑Fi propriétaire pour profiter du contenu d'un ordinateur, voire au Naim SuperUniti doté d’une passerelle multimédia UPnP complète.
Fiche technique
Type : amplificateur stéréo
Agrément THX : non
Décodage : sans
Puissance : 2 x 100 W
Préampli : oui
Entrées : entrées audio et vidéo (4 audio, 2 XLR), entrée multicanale (), phono (MC et MM)
Sorties :  sortie préampli (2.0), 1 sortie Trigger
Prises de façade : 1 sortie casque
Multimédia : DSD, AIFF, Bluetooth , NFC
Compatibilité audio : Dolby Atmos, DTS:X
Fonctions : Multiroom, tuner DAB/DAB+
Consommation : 350 W (0,3 W en veille)
Finition : noire ou argent
Dim. (L x H x P) : 435 x 180 x 464 mm
Poids : 24,6 kg
ph image
Verdict technique
D’abord, il y a le plaisir de la sortie du carton ! C’est vrai, la mode est plutôt aux appareils compacts, voire slim, mais quel bonheur d’interagir avec un spécimen aussi luxueusement fini à l’extérieur qu’à l’intérieur (cf. photos ci‑dessus). Derrière ces magnifiques vumètres et son look vintage, le Yamaha n’a rien à envier aux meilleures références de sa catégorie. Il le prouve d’ailleurs d’un tour de son potentiomètre de volume en amplifiant avec une bonne volonté évidente un grand nombre d’enceintes haut de gamme.
On peut donc se faire plaisir sans arrière‑pensées avec le Yamaha A‑S3000 en se dirigeant vers de belles colonnes, même un peu récalcitrantes, sans risquer de le voir s’écrouler sur les fortissimo d’une symphonie fantastique. Il me paraît ainsi important de confirmer que les 2 x 100 W d’un intégré stéréo majuscule comme l’A‑S3000 ne sont en rien comparable avec les 150 W ou 170 W par canal des amplificateurs audio‑vidéo du marché, même haut de gamme. En effet, cette puissance mesurée les deux canaux en service sur l’ensemble de la bande passante permet de maîtriser les haut‑parleurs, même à des niveaux très importants, sans voir apparaître la distorsion qui fait mal aux oreilles…

Fort heureusement, le Yamaha A‑S3000 ne se résume pas à ce seul paramètre de puissance et démontre tout le bien qu’il convient de penser du travail de nos amis ingénieurs japonais lorsqu’il s’attaque à la conception d’un intégré audiophile. Le Yamaha offre ainsi une transparence et une bande passante impressionnante qui lui permet de se montrer aussi à son aise sur un quatuor de Haynd, un trio d’Oscar Peterson ou le dernier album de Daft Punk.
Plus contrôlé que démonstratif, le Yamaha A‑S3000 se montre à la fois précis et dynamique, sans tomber dans une écoute froide et désincarnée. À ce sujet, on salue la qualité des timbres, appréciable sur la guitare blues de John Lee Hooker comme sur le violon d’Isaak Stern interprétant une partita de Bach. On apprécie aussi sa capacité à reconstituer une image stéréo précise et stable, bien aidée par un grave qui descend bas sans se montrer envahissant. Dans ce domaine, les entrées symétriques m’ont semblé un peu plus précises que leurs homologues asymétriques, même si ces dernières m’ont semblé plus musicales. Dans les faits, il s’agira de privilégier l’une ou l’autre, selon le mode de connexion préféré de la source utilisée, en gardant en mémoire le fait qu’une liaison symétrique, dans un contexte particulier, n’est pas systématiquement supérieure à une liaison asymétrique, loin de là !

Sur le terrain le Yamaha A‑S3000 est donc une superbe réussite ! Homogène et équilibré, il échappe même presque totalement à la signature sonore un peu brillante qui caractérise la plupart des produits Yamaha pour se dévoiler neutre, c’est‑à‑dire capable de changer radicalement de couleur sonore lorsque l’on change de disque : de la vraie haute‑fidélité en somme. Reste le prix ‑et l’absence d’un convertisseur N/A que les ingénieurs de Yamaha ont préféré intégrer à la source plutôt qu’à l’amplificateur ‑ qui risque de le confronter à une concurrence bien armée pour séduire l’audiophile mélomane à la recherche d’un intégré haut de gamme. Mais, une chose est certaine, le Yamaha A‑S3000 mérite absolument une oreille attentive au moment du choix (le produit mérite six étoiles sur le pur critère de la reproduction sonore), ce qui n’est pas un maigre compliment lorsque l’on connaît justement la qualité de cette concurrence…
+ Les points forts
»  
Transparence, équilibre tonal et image stéréo remarquable
»  
Puissance disponible importante
»  
Qualité de fabrication et présentation superlatives
»  
Deux entrées symétriques
»  
Entrée MM/MC performante
- Les points faibles
»  
Absence d’un convertisseur N/A intégré
»  
Le prix, tout de même…
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