La haute‑fidélité a le vent en poupe en ce moment chez les grands constructeurs, et tout particulièrement chez ceux qui, comme Yamaha, possèdent une véritable tradition d’excellence dans ce domaine. Pour fêter dignement son 125e anniversaire, la marque aux trois diapasons vient de dévoiler un ensemble (très !) haut de gamme constitué d’un lecteur
CD audio/
SACD/convertisseur
USB, et d’un amplificateur intégré particulièrement impressionnant, le Yamaha A‑S3000, qui fait l’objet de ce test.
Il suffit d’un premier regard sur les formes vintages et les grands vumètres de ce magnifique objet de plus de 24 kg pour comprendre que les ingénieurs japonais ont mis tout leur savoir‑faire et leurs espoirs dans leur nouvelle création. Conçu à partir d’une architecture inédite, l’amplificateur Class A/B Yamaha A‑S3000 utilise la technologie exclusive Yamaha Floating and Balanced Power Amplifier pour garantir l’intégrité du signal de l’entrée à la sortie. Cette configuration, inédite chez Yamaha, sépare totalement le circuit d’amplification de la terre, afin d’annuler les effets négatifs des fluctuations de tension. Et la construction entièrement symétrique, qui implique de doubler l’ensemble des composants sur les bornes positives et négatives du signal, n’est utilisée que sur des appareils professionnels ou très haut de gamme. Cette configuration de circuit permet d’éliminer l’ensemble des parasites récoltés pendant le transport du signal de la source jusqu’à l’entrée de l’appareil, notamment par l’effet d’antenne des câbles de modulation traditionnels. Pour en profiter totalement, il faut utiliser l’une des deux entrées symétriques sur fiche
XLR qui jouxtent les quatre entrées ligne
RCA classiques, dont une avec monitoring, et l’entrée phono MM/MC. Comme le signal symétrique en provenance des entrées XLR est 6 dB plus fort que celui d’une entrée classique RCA, Yamaha a pensé à placer un petit atténuateur ‑ainsi qu’un inverseur de phase absolu‑ à côté de chacune d’elles, afin d’égaliser leur niveau avec les entrées RCA. Attention bienvenue et caractéristique, s'il en était besoin, de toute la considération portée par le constructeur à cet appareil. La partie pré‑amplificatrice dispose encore d’une sortie variable pour alimenter un bloc de puissance externe, ainsi que d’une entrée directe pour, à l'opposé, attaquer la partie puissance depuis un autre pré‑amplificateur.
La section amplification repose sur des transistors Mosfet haut de gamme et délivre 2 x 100 W sous 8 ohms (et 2 x 160 W sous 4 ohms). Une puissance qui peut paraître modeste à ceux qui sont habitués aux fiches techniques un peu délirantes des amplificateurs audio‑vidéo d’aujourd’hui, mais qui doit être rapportée à des performances de bande passante et de tenue en charge très nettement supérieures à ce que proposent ces derniers.
En façade, en dessous des vumètres (que l’on peut choisir de désactiver ou d’utiliser comme « peak mètres ») le Yamaha A‑S3000 dispose d’un sélecteur de source, de trois potentiomètres à l’ancienne pour activer les réglages de tonalité grave‑aigu et la balance, ainsi que d’un potentiomètre de réglage du volume de la sortie casque 6,35 millimètres. Deux basculeurs permettent encore de choisir entre une cellule à bobine (MC) et à aimant mobile (MM) pour l’entrée Phono, et de « muter » l’appareil (le réduire au silence), situés sous le gros potentiomètre de volume rotatif. Enfin, on a pensé à ceux qui souhaiteraient raccorder une seconde paire d’enceintes sur l’A‑S3000, avec un double borniers HP et un sélecteur en façade, qui permet d’écouter l’une, l’autre ou les deux en même temps.
C’est vrai : le Yamaha A‑S3000 ose un prix de vente très supérieur à quoi nous sommes habitués chez Yamaha, mais il faut souligner une qualité de fabrication absolument remarquable ! On note d’abord le double châssis cuivré destiné à minimiser l’impact des vibrations de l’alimentation et de l’extérieur sur les composants critiques, châssis qui préserve au passage un câblage maintenu aussi court que possible grâce à des fenêtres aménagées dans le métal. On apprécie ensuite la qualité des circuits imprimés et des composants de l’alimentation spécialement réalisés pour l’occasion, à l’image des condensateurs de filtrage et du transformateur à faible perte et multiple enroulements, destinés à alimenter séparément la section pré‑ampli et les étages de puissance, sans oublier la façade en aluminium antimagnétique de 7 mm d’épaisseur, le panneau supérieur de 6 mm, les joues en bois latérales ou les magnifiques borniers HP taillés dans la masse.
Du très bel ouvrage en somme, qui inspire confiance et donne vraiment envie de se servir de l’appareil, jusqu’au bout de la télécommande, elle aussi en métal, qui gère l’ensemble des fonctions de l’amplificateur et du lecteur CD/SACD Yamaha CD‑S3000. À noter, on dispose également d’une entrée sortie Remote, d’une entrée
Trigger 12 V et d’un connecteur mini‑Din quatre broches baptisé « Link Control » pour intégrer le Yamaha A‑S3000 au cœur d’un système domotique, ainsi qu’une mise en veille automatique destinée à économiser l’énergie lorsque l’appareil ne reçoit pas de son, fonction que l’on peut désactiver en face arrière par le biais d’un petit basculeur.