Tron l'héritage 3D

Tron Legacy
Année : 2010
Réalisateur : Joseph Kosinski
Casting : Jeff Bridges, Garrett Hedlund, Olivia Wilde, James Frain, Bruce Boxleitner, Beau Garrett, Michael Sheen
Éditeur : WDSHE
BD : BD-50, 125', toutes zones
Genre : science-fiction, couleurs
Interdiction : tous publics
Sortie : 09/06/11
Prix ind. : 24,99 €
Mustav
Critique

Test technique
Image :
Son :
Bonus :
Format image
1.78 (séquences Imax)/2.35
HD 1 080p (MVC 3D)
16/9 natif
Bande-son
Français DTS‑HD High Resolution 7.1
Anglais DTS-HD Master Audio 7.1
Anglais Dolby Digital 2.0
Allemand DTS‑HD High Resolution 7.1
Turc Dolby Digital 5.1
Sous-titres
Français, anglais, anglais pour sourds et malentendants, allemand, turc, néerlandais
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29,99 €
En 1982, le cinéma hollywoodien se retrouve à l’aune de son grand revival idéologico‑esthétique, ravalement de façade brutal qui produira les films que l’on sait, entre réaffirmation de la puissance américaine (Top Gun) et ricanements jaunes (Vampire, vous avez dit vampire ?).

Pourtant, une poignée de films, qui seront autant d’échecs cuisants, veulent croire que la parenthèse enchantée des Seventies n’est pas totalement refermée. Qu’il est encore possible d’innover, de pousser d’un cran le curseur de l’audace. Parmi ces objets anachroniques et passionnants, The Thing de Carpenter bien sûr, mais aussi Tron, film maudit et mal‑aimé, devenu culte mais sur le tard, lorsque les geeks de tous poils, qui s’échauffaient alors sur des ordinateurs massifs et grisous, comprennent que « leur » film n’est pas Wargames (1984), mais plutôt ce Tron attachant et bancal. Le premier à tenter le mariage du numérique (des lignes colorées et des diagrammes fluo) et de prises de vues réelles (le visage du jeune Jeff Bridges, perdu au milieu de pixels gros comme des grumeaux).

Aussi déroutant qu’inabouti, le film de Steven Lisberger inventait pourtant un genre devenu matrice (Matrix ?) de notre quotidien. Sa Grille électronique étrange où s’affrontent humains et programmes informatiques, à coups de disques lumineux et de bolides supersoniques, est même devenue l’alpha et l’oméga de l’essentiel des blockbusters US, de T2 à Inception. Et cela faisait près de trente ans que la firme Disney attendait l’occasion de ressortir de ses cartons la licence Tron.

C’est aujourd’hui chose faite, et le résultat ne manque ni de charme ni d’élégance. L’histoire, elle, tient sur un ticket de métro (un jeune développeur de jeux vidéo part sur les traces de son père, un génie de l’informatique aspiré dans un monde virtuel, la Grille, dont il n’est jamais revenu), manière pour Joseph Kosinski, le réalisateur, de compenser une esthétique radicale qui inverse le paradigme de l’original. Ici, la beauté du monde virtuel est telle, sa capacité d’envoûtement si forte (voir la formidable séquence des motos, réduite à un jeu de lignes lumineuses et de trajectoires courbes), que l’humain apparaît presque comme une présence excédentaire. Sans doute aidé par la musique atmosphérico‑élégiaque des Daft Punk et sous forte influence du 2001 de Kubrick (même chambre intemporelle, même tendance à l’abstraction, même passion du trip optique), Kosinski capte quelque chose d’assez rare dans le cinéma contemporain hollywoodien, si technophile, une forme de poésie technologique qui fascine l’œil autant qu’elle l’attriste.

Esthétiquement, Tron ressemble certes à un délire géométrique, mais voilé par une humeur mélancolique. À quoi cela tient‑il ? Peut-être à l’absence pesante de ciel, ce qui, à l’heure de la célébration tous azimuts de la technologie, témoigne d’un athéisme sombre qui réfute violemment l’idée d’une mystique numérique.
Jean-Baptiste Thoret - Publié le 30/09/11
Bonus
- Court métrage en HD Après la fin : la vie de Flynn révélée (10')
- Premières images de la série animée dérivée en HD (1')
- Genèse du film en HD (10')
- Le monde de Tron en HD (12')
- Les acteurs en HD (12')
- Comic Con en HD (3')
- Clip de Daft Punk Derezzed en HD (3')
- Promo BD 3D en HD (4')
- Copie digitale du film

Quand il n'y en a plus, il y en a encore sur la galette 2D, notamment avec le court métrage proposé en ouverture des bonus. D'une durée de 10' et tourné à la manière d'un doc télévisé parsemé d'interviews‑confessions, ce court film revient sur l'enfance de Sam Flynn, l'historique de la firme Encom, jusqu'au retour de l'enfant prodige à sa tête. On en apprend aussi un peu plus sur les pirates qui prennent un malin plaisir à parasiter Encom, et sur la personnalité de certains de ses dirigeants.

Autre module à ne pas louper : la genèse de Tron. Toute l'équipe de production revient notamment sur la réaction très positive du public au Comic Con, face à une toute première bande‑annonce au design inachevé. Réaction qui a convaincu l'équipe qu'il y avait bel et bien un public pour le film. Un peu plus loin, dans une section dédiée au Comic Con, le réalisateur dirige lors de la conférence du film les 7 000 fans présents ce jour‑là, pour incorporer leurs réactions au long métrage… Génial.

La partie plus technique n'est pas oubliée via des modules revenant sur l'esthétique si particulière du film, sa lumière et ses décors ahurissants. Enfin, les cinéphiles mélomanes seront ravis de retrouver le clip de Daft Punk, Derezzed, dont la musique est si précieuse au film.
Note bonus : 5/6
Image
Pour être précis sur le traitement 3D, il faut d'abord annoncer qu'il ne concerne pas le film dans son intégralité. Il est en fait utilisé pour magnifier le propos, distinguer la vie réelle de la « grille » et immerger totalement le spectateur dans l'histoire. Cela dit, l'effet relief n'est pas le plus prononcé qui soit, avec une 3D surtout visible sur les plans panoramiques. Cela tient à une triple explication… La première émane de l'équipe du film (essentiellement le réalisateur et les studios Disney), qui souhaitait une 3D perceptible mais pas imposante. Le but étant d'utiliser la 3D comme un élément scénaristique et non comme un effet spectaculaire. Ensuite, ce constat est sans aucun doute dû à l'impact déjà énorme du film en 2D grâce à ses somptueux décors en images de synthèse. Ces derniers donnent déjà une telle impression de profondeur qu'il est difficile de faire beaucoup mieux visuellement. Même en 3D. Enfin, la 3D s'accommode mal sur certaines scènes des effets de lumière : parfois flous ou beaucoup trop visibles, ils ont tendance à perturber la vision du relief.

Mais bonne nouvelle par rapport à la version 2D, on retrouve parfaitement la gamme chromatique du film (bleu, blanc, orange). Et c'est toujours très efficace. Un code couleur déterminant soit un espace, soit des personnages, soit des programmes informatiques. Un univers graphique fait de lignes et de courbes, juste surlignées de fluo en leurs extrémités, comme pour mieux signifier leur vitesse, mais aussi peut‑être la vie éphémère de ces êtres « creux » faits de pixels pouvant se remplir ou s'effacer. Autre composante essentielle : la lumière noire/aveuglante du film, à la fois pleine et transparente, matière et vide, oppressante et séduisante. Fluidité, matière technologie presque organique, lignes de fuite infinies et train‑fleur… C'est beau, très beau, très très beau en 3D. Mais, à la rédaction, on préfère quand même la version 2D.
Note image : 4/6
Son
L'aspect sonore du film est toujours aussi incroyable ! Même si la VO, monstrueuse sur le film 2D, est ici un poil moins dynamique, la faute à un débit plus restreint. Elle reste toutefois qualitativement supérieure à la VF. Mais cela reste un grand moment de Home Cinéma. Un grand merci à Daft Punk dont la musique porte littéralement le film (les deux Dj's font d'ailleurs une micro‑apparition derrière leurs platines hi‑tech, cf. photo ci‑contre). Une création originale gavée de basses surpuissantes et d'effets glissants d'une enceinte à l'autre. Du grand spectacle composé non pas d'un, mais d'une multitude de morceaux de bravoure. On pense parfois à Dark Knight ou à Jason Bourne, mais la griffe de Daft Punk et sa musique atmosphérique marquent l'oreille. Attention, ça va résonner longtemps…
Note son : 6/6



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