Senna : sans peur, sans limite, sans égal

Année : 2011
Réalisateur : Asif Kapadia
Avec : Ayrton Senna, Alain Prost, Jean-Marie Balestre, Viviane Senna, Ron Dennis, Michael Shumacher, Rubens Barrichello, Frank Williams, Pierre van Vliet, Neyde Senna, Sid Watkins
Éditeur : StudioCanal
BD : BD-50, 106', zone B
Genre : documentaire, couleurs
Interdiction : tous publics
Sortie : 25/10/11
Prix ind. : 24,99 €
Mustav
Critique

Test technique
Image :
Son :
Bonus :
Format image
1.85
HD 1 080p (AVC)
16/9 natif
Bande-son
Français DTS-HD Master Audio 5.1
Portugais DTS-HD Master Audio 5.1
Sous-titres
Français (imposé sur la VO)
« La mort au tournant » titre le journal L'équipe N°14926 le 2 mai 1994, au‑dessus du gros plan du triple champion du monde brésilien de Formule 1, Ayrton Senna. Le décès de « Magic » Senna la veille, au sixième tour du Grand Prix de San Marin à Imola, plonge le monde des sports mécaniques, mais aussi la planète entière, dans la stupeur et l'incompréhension. Pas lui, pas ça.

Le Brésil et son peuple sont inconsolables et rendent à l'un des leurs un hommage vibrant et exceptionnel. De ceux accordés aux grands hommes. Plus de 2 millions de personnes, figées dans la douleur, se massent sur la route de l'aéroport de Sao Paulo menant au cimetière de Morumbi, longue de 45 kilomètres. Dans le reste du monde, les aficionados de Formule 1 et les amoureux de vitesse sont emplis d'une morne tristesse.

Avec la disparition de ce virtuose du pilotage, entré si jeune dans la légende, la Formule 1 moderne tourne une page de son histoire. Celle des affrontements souvent peu réglementaires entre les pilotes et les équipes. Celle aussi de la reconnaissance mondiale de ce sport alors à son apogée dans les médias, devenu transgénérationnel et transcatégoriel. Celle du danger extrême surtout, avec cette glaçante statistique d'un accident grave en moyenne tous les ans frappant, au hasard, l'un des hommes les plus rapides du monde. La mort d'Ayrton Senna, précédée de celle de Roland Ratzenberger le 30 avril 1994 sur ce même circuit d'Imola pendant les essais, sonne alors comme une véritable prise de conscience du monde de la F1. L'association des pilotes de Formule 1 née en 1961, la GPDA (Grand Prix Driver's Association), en sommeil depuis sa création, est réactivée pour améliorer la sécurité des pilotes.

Si tout cela est évoqué dans Senna : sans peur, sans limite, sans égal, l'amateur de F1 trouvera bien plus encore. Structuré en trois actes (l'émergence et l'ascension de Senna, ses succès sur les circuits, sa vie au sommet), le film permet de découvrir l'homme, sans casque ni combinaison de pilote. Un personnage touchant, charismatique, droit, généreux avec ses proches, extrêmement intelligent, perspicace, concerné par la misère de son pays (il créa d'ailleurs une fondation dédiée aux enfants), et parfois mystique.

Un magnifique film‑documentaire, grave et léger à la fois, toujours juste, dans lequel le réalisateur compile habilement images d'archives et interviews en voix off (son médecin, sa sœur, ses parents, les journalistes spécialisés, Alain Prost…), afin d'éclairer d'un jour nouveau la flamboyante et dramatique carrière d'Ayrton Senna. L'occasion pour les jeunes passionnés d'associer des visages et des images à une période faste de la F1 qui leur reste sans doute inconnue, et aux moins jeunes de se replonger avec bonheur, et parfois nostalgie, dans l'époque de leur vingt ans. Ceux‑là se remémoreront de fabuleux souvenirs sportifs, les émotions intenses, les réveils au beau milieu de la nuit pour suivre, par trois fois, le dénouement japonais sur l'épique circuit de Susuka des championnats 1988, 1989 et 1990. Senna ou Prost ? Car, bien sûr, le film d'Asif Kapadia dessine aussi en creux la magnifique carrière d'Alain Prost. L'un des porteurs du cercueil d'Ayrton Senna à son enterrement.

Restent toujours en suspend, vingt ans après ces courses mémorables et dix‑sept ans après sa disparition, des questions sans réponses définitives, notamment à propos des circonstances exactes de sa mort. La plus probable réside dans la rupture de sa colonne de direction ayant entraîné la sortie de route de sa monoplace et la casse du triangle de suspension avant droit ; ce dernier ayant transpercé le casque et le visage de Senna.

Reste aussi un fabuleux record, celui de 65 pole position : l'exercice le plus difficile, le plus ultime de la Formule 1, où seule la vitesse pure prime. Quel panache ! Il réalise justement sa 65e et dernière pole à San Marin le 30 avril 1994, après la neutralisation de la séance de qualification suite à l'accident mortel de Roland Ratzenberger. Funeste signe du destin.

Reste enfin l'image d'un homme émouvant qui, le week‑end de sa mort, aux yeux et aux oreilles de tous (notamment à l'antenne de TF1), déclarait à son frère ennemi Alain Prost combien sa présence lui manquait depuis sa retraite, après son quatrième titre mondial en 1992 avec Williams‑Renault. Lui qui, dès son arrivée dans le grand cirque de la Formule 1, s'est construit d'abord en phase, puis en opposition à Alain Prost, la référence de l'époque, surnommé par ses pairs « Le professeur » pour sa science inégalée du pilotage et de la course. Senna/Prost, Prost/Senna, l'un des plus mythiques duos/duels que le sport ait jamais connu. Malheureusement, il n'en reste qu'un.
Frank Ladoire - Publié le 03/11/11
Bonus
- Senna vu par… (55')
- Bande-annonce du film

Une excellente prolongation du film… Le réalisateur nous propose ici les images des interviews audio émaillant le film dans des versions rallongées. Si leur absence du montage est un parti pris du réalisateur, on découvre ici moult anecdotes intéressantes sur Senna et sa vie, dans et hors des paddocks. On est captivé jusqu'à la dernière seconde !
Note bonus : 4/6
Image
Qualité visuelle très inégale mais, d'une part on s'en doutait, d'autre part, là n'est pas l'essentiel du film. On vous l'assure, jamais nous ne nous sommes posés la question quant aux couleurs, au piqué ou au grain de l'image. Au contraire, les images d'époque, dont certaines inédites, servent admirablement le propos du film.
Note image : 4/6
Son
Là encore, la qualité intrinsèque de la bande‑son n'est pas primordiale. La VO permet de profiter des voix des différents interviewés, alors que la VF propose un voice‑over sur leurs interventions. Ajoutez à cela des sons d'ambiance, des rugissements de moteurs, quelques accompagnements musicaux, le tout sur les cinq enceintes, et l'ensemble s'avère largement suffisant pour profiter du film.
Note son : 4/6



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