Gravity

Ultimate Edition
Année : 2013
Réalisateur : Alfonso Cuarón
Casting : Sandra Bullock, George Clooney, Ed Harris
Éditeur : Warner
BD : 1 BD 3D + 1 BD-50 + 1 DVD, 90', zone B
Genre : suspense, couleurs
Interdiction : tous publics
Sortie : 26/02/14
Prix ind. : 34,99 €
Mustav
Critique

Test technique
Image :
Son :
Bonus :
Format image
2.40
HD 1 080p (MCV 3D)
16/9
Bande-son
Français DTS-HD Master Audio 5.1
Anglais DTS-HD Master Audio 5.1
Allemand Dolby Digital 5.1
Italien Dolby Digital 5.1
Espagnol Dolby Digital 5.1
Sous-titres
Français, anglais/allemand/italien pour malentendants, espagnol, néerlandais, danois, finnois, islandais, norvégien, suédois
Amazon
32,99 €
Pour le Docteur Ryan Stone (Sandra Bullock), brillante experte en ingénierie médicale, et l'astronaute chevronné Matt Kowalsky (George Clooney), l’expédition à bord de leur navette spatiale va virer au cauchemar. Alors qu'ils sont en train de travailler sur le téléscope Hubble à l'extérieur de l'habitacle, leur navette est pulvérisée par une pluie de débris qui s'abattra sur eux toutes les 90 minutes, laps de temps nécessaire aux objets, à cette altitude‑là, pour faire le tour de la Terre, entraînés par sa gravité.

Au‑delà de ses images spectaculaires, de sa 3D totalement immersive, de son incroyable scène d’ouverture (un plan‑séquence de 12 minutes époustouflant), de cette invitation au voyage dans l’espace (dont tous les astronautes de la planète diront qu'il s'agit là d'une version très proche de leur ressenti), de l’expérience cinématographique sensorielle poussée à son paroxysme, du survival de l'espace haut en suspense, de la performance impressionnante de Sandra Bullock, de celle de George Clooney ‑rouage scénaristique essentiel qui hante tout le film‑, n’en déplaise à certains (beaucoup ?), Gravity est loin d'être « que » cela.

C’est aussi un scénario bien loin d’être aussi minimaliste que certains ont bien voulu le souligner. À la forme, Gravity fait avant tout correspondre une réflexion saisissante sur le deuil et, d'une manière plus générale, sur la résilience, dont ce voyage dans l’espace file la métaphore du début à la fin (la présence de l'élément vital « eau » bien sûr, mais aussi les débris qui foncent sur nos personnages, telles les épreuves de la vie). Une splendide mise en abyme de la renaissance d'une femme pour une odyssée de la vie aussi dépouillée que chargée en émotion.

Là où d’autres blockbusters accumulent les morts comme on distribue des prospectus, le film de Cuarón se focalise sur la survie d’une seule personne. Un être infiniment petit, perdu dans l'immensité de l'espace et soumis au perpétuel acharnement des coups du sort. Alfonso Cuarón évite pourtant les pièges du flashback et du pathos : ici, ce n'est pas l’être cher à jamais perdu qui donne la force de se battre, mais bien le sacrifice d’un inconnu. Une histoire d'une simplicité désarmante qui puise toute sa force dans la mise en scène aérienne de Cuarón, livrant au passage quelques poignées d'images qui resteront.

Bien sûr, Gravity, ce n’est pas 2001, l’odyssée de l’espace. Mais le film n’avait pas vocation à l’être. Il est beaucoup plus terre à terre que le film de Kubrick, il est aussi simple, plus abordable, plus universel. C’est aussi ce qui le rend beau et bouleversant.

Profitons pleinement de ce grand moment de cinéma qui, depuis quelques années, a tendance à être trusté par les films de super‑héros engoncés dans leurs collants et dont les budgets sont souvent inversement proportionnels à l'intérêt des histoires qu’ils racontent. Les suites s’accumulent, les franchises fleurissent, bref, on n’avait rien trouvé de mieux depuis la lobotomie. Dans ce contexte peu réjouissant, Gravity fait figure d’ovni cinématographique et prouve que réaliser un blockbuster pour adultes, et obtenir en même temps un immense succès, est possible. Du cinéma vital.
Cédric Melon - Publié le 22/02/14
Bonus
- Coulisses du film en neuf sections (106')
- Amérissage : découpage technique en cinq sections (37')
- Point de collision : la course à un espace sans débris raconté par Ed Harris (22')
- Aningaaq : court métrage de Jonas Cuarón avec ou sans son introduction de 3' (7')
- Festivals de films : logos des quatorze festivals où le film a été sélectionné
- Version numérique du film UltraViolet (avec explication succincte de son utilisation)
- DVD du film

Les trois principaux sujets (106', 37' et 22') sont passionnants et permettent de découvrir l'envers du décor, qui se révèle presque aussi impressionnant que le film lui‑même. C'est dire. Difficile de tout résumer, le mieux est encore de s'en délecter.

C'est d'ailleurs la forme du film et ses prouesses techniques qui sont certainement les plus commentées par les intéressés eux-mêmes : le pourquoi et le comment de ces fameux plans‑séquence, le délicat équilibre entre utilisation des effets spéciaux et désir de photoréalisme du réalisateur et son directeur photo. Un travail numérique toujours au service de la vision du cinéaste (et non l'inverse) que l'on doit à la société Framestore, dont certains animateurs ont travaillé jusqu'à épuisement mental autour de « l'idée de la gravité » pour la rendre toujours plus palpable à l'écran. Le souci du détail est incroyable : sachant qu'il faut 90 minutes à des objets entraînés par la gravité de la Terre pour en faire le tour, le film se déroule en temps réel (90'), soit deux couchers et deux levers de soleil, bien entendu visibles à l'image et montrant une Terre vue du ciel réaliste (voir l'utilisation d'un simple globe terrestre par le réalisateur pour retracer l'orbite de ses personnages).

Les comédiens ont bien sûr travaillé en studio, notamment à l'intérieur d'un cube projetant sur 360° le paysage que les personnages étaient censés voir depuis l'espace. Bullock et Clooney n'ont donc jamais joué dans le vide. Leur travail est saisissant. Tout comme celui du reste de l'équipe, autour du son notamment. Cliquetis de machines de pointe dans des usines de voitures, bourdonnement de matériels médicaux, harmonica en verre, verres à vin montés dans un cadre et bien d'autres sons étranges participent pleinement à la réussite sonore et esthétique du film.

Dans « Amérissage : découpage technique en cinq sections », cap est mis sur des détails techniques : la visière créée numériquement par exemple, afin d'éviter les reflets de tout le studio de tournage et des équipes, mais aussi permettre des mouvements de caméra au plus près des personnages. Visières qui ont subi toutes sortes d'outrages pour paraître plus vraies : salissures, empreintes, reflets, respiration. Cette section dévoile aussi les dessous du tournage d'une scène clé, celle de « la renaissance » : Sandra Bullock est en fait assise sur une selle de vélo, une jambe bloquée dans une prothèse (qui sera effacée puis recréée numériquement) et enlevant « en vrai » des vêtements numériques. Épatant.

À voir aussi, le documentaire raconté par Ed Harris sur la pollution de l'espace par les scientifiques et leurs conséquences dangereuses plus que potentielles dans les années à venir pour les hommes. Un peu comme si, dans votre jardin, s'entassaient toutes les machines à laver du quartier !

Enfin, le court métrage Aningaaq montrant le contre‑champ de la conversation via satellite de Sandra Bullock avec un homme à l'autre bout du monde. Touchant.

Quatre années de travail résumées en quelques heures. Indispensable.
Note bonus : 6/6
Image
En 2D, le rendu est déjà une expérience sensorielle sensationnelle rendue possible par la mise en scène de Cuarón, ses choix de cadrage, ses mouvements de caméra, ses prises de vue subjectives et ses incursions au plus près de ses personnages. Comme au cinéma, on est saisi par la beauté des images, leur réalisme et la précision de chaque plan malgré le recours à l'imagerie numérique.

Un univers 100% artificiel rendu totalement crédible. Halos de lumière, reflets, « erreurs » volontaires… entre beauté de la Terre et immensité du ciel étoilé, tout concourt à la perfection.

On se régale d'ailleurs à la revoyure en remarquant toujours plus de détails (saurez‑vous repérer la raquette de ping‑pong à l'intérieur de la station chinoise ?). Six étoiles méritées même en 2D pour un film qui était défi tout entier, à la fois réaliste, subtil et nuancé. Quelle élégance.

En 3D, on retrouve toutes les sensations ressenties au cinéma, doublées d'une dimension supplémentaire. Car plus encore qu'Avatar, Gravity est LE film 3D à ne rater sous aucun prétexte. Même les plus allergiques au relief seront obligés de reconnaître que le spectacle est à couper le souffle, sans jamais tomber dans la démonstration outrancière.

Cuarón utilise la troisième dimension toujours à bon escient ‑de manière quasi scénaristique pourrait‑on dire‑ avec une profondeur d'image servant magnifiquement l'action ou l'histoire, et surtout, avec un dosage toujours parfait. Les effets de jaillissement, s'ils sont bien présents, ne versent jamais dans l'hyper‑spectaculaire afin de préserver la cohérence de l'image et privilégier l'expérience sensorielle. Enfin, et c'est une gageure, le relief n'est pas l'apanage des plans larges dans l'espace, mais aussi des séquences confinées et des gros plans. C'est encore une vraie prouesse tellement les autres films 3D sont inégaux dans ce genre de situation. Sans aucun doute le meilleur film 3D jamais réalisé. James Cameron, grand supporter du relief, va devoir faire très fort dans son prochain Avatar
Note image : 6/6
Son
Deux personnages à peine et pourtant une bande‑son d'une rare intensité, fruit d'un travail subtil incroyable. Le souffle et la respiration des personnages rythment littéralement le film, tandis que le « silence de l'espace » se matérialise peu à peu via un design sonore techno‑organique sublime et une bande‑son qui ne ressemble à aucune autre, signée Steven Price.

Du côté des mixages, en VO comme en VF, tout se joue dans l'intégration des voix, plus équilibrées et naturelles en VO. La texture des voix, lors de la séquence au sein de la station russe Soyouz par exemple, correspond mieux à l'image en VO. Un détail peut-être, mais qui a son importance pour l'immersion. Au même moment, la voix de Bullock se déplace de gauche à droite en VO, alors qu'en français, elle reste au centre (timecode : 57'). Tout le travail sur le déplacement des voix ressort davantage en VO.

Beaucoup de basses aussi bien sûr (aux allures de battements de cœur), une musique en adéquation totale avec l'image pour une utilisation exemplaire de toutes les enceintes, marquant la confusion des personnages. Leur respiration se fait nôtre.
Note son : 6/6


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