par Paco Altura
29 juillet 2014 - 09h08

Monuments Men

année
2014
Réalisateur
InterprètesGeorge Clooney, Matt Damon, Bill Murray, Cate Blanchett, John Goodman, Jean Dujardin
éditeur
genre
notes
critique
5
10
A

Vers la fin de la Seconde guerre mondiale, un petit groupe de spécialistes de l'art est chargé de retrouver et restituer les trésors artistiques pillés par les Nazis un peu partout en Europe. Leur mission n'est pas forcément compatible avec l'avancée militaire vers Berlin et le temps est compté : Hitler a ordonné la destruction de tout ce qui a été volé en cas de défaite de l'Allemagne.

Un film qui laisse totalement interdit. Comment un réalisateur habile (George Clooney), épaulé par des acteurs solides et doté d'un sujet en or, a‑t‑il réussi à composer une œuvre aussi désincarnée que Monuments Men ? Clooney réalisateur paraît d'ailleurs lui‑même s'en rendre compte : le récit, constamment expliqué et surligné par une voix‑off, est par ailleurs littéralement inondé par la musique d'Alexandre Desplat. Une musique qui envahit tout, comme une nappe grasse de pétrole. Une composition de surcroît plus que hors‑sujet puisque le talentueux compositeur a décidé ‑coup de folie ?‑ de loucher effrontément dans le décolleté des compositions de John Williams pour Il faut sauver le soldat Ryan.

À l'écran peu de choses : personnages à peine esquissés ou purement gratuits (Jean Dujardin), esprit de groupe absent, ambiance, époque et action en encéphalogramme plat. Mais on remarquera que lorsque Clooney réalisateur, au lieu de remplir le vide à coup de voix off et de trémolos, fait un peu confiance à ses acteurs comme passeurs d'émotion, quelque chose survient. Une scène un peu banale de nostalgie dans un camp devient poignante grâce à Bill Murray. Une séquence de séduction ratée prend une délicate saveur douce‑amère grâce à Cate Blanchett. Clooney lui‑même, quand il s'en donne les moyens, réussit à donner une intensité toute particulière à une scène d'interrogatoire d'un SS.

Comme tout créateur, George Clooney a le droit de se prendre de temps en temps les pieds dans le tapis. Il est juste dommage que ce gadin soit arrivé ici tant le sujet et le casting de Monuments Men paraissaient prometteurs.

sur les réseaux
proposer une vidéo
test
blu-ray
cover
Tous publics
Prix : 14,99 €
disponibilité
23/07/2014
image
2.40
HD 1 080p (VC-1)
16/9
bande-son
Français DTS 5.1
Anglais DTS HD Master Audio 5.1
sous-titres
Français
8
10
image
Une image de qualité signée par Phedon Papamichael (Les marches du pouvoir, Night and Day) qui arbore fièrement un léger grain très agréable et s'avère aussi à l'aise dans les grands espaces Autrichiens que dans l'obscurité des mines où les Nazis avaient caché beaucoup d'œuvres volées. On appréciera tout particulièrement l'éclairage très délicat de « la » belle scène de Bill Murray lorsqu'il prend sa douche dans un camp.
7
10
son
La piste VO fait un très beau travail tant en termes de spatialisation, d'ambiances et de mise en avant de la musique. Néanmoins, le film étant quasi totalement dépourvu de scène de bravoure, notre Home Cinéma reste en mode ronron. La VF fait le boulot mais, ne disposant pas d'un DTS Master Audio, manque évidemment de coffre.
3
10
bonus
- Scènes coupées (2')
- Les véritables Monuments Men (12')
- Une femme parmi les Monuments Men (4')
- La mission monumentale de George Clooney (5')
- Le casting (7')
Peu de choses denses -tout le monde s'admire, tout le monde est très content- mais on pourra papillonner. Par exemple vers le module sur les vrais Monuments Men, inégal mais livrant pour le coup des témoignages de première main. Ou encore sur le module « Le cast » (en anglais « marshalling the troops ») où les acteurs se risquent à quelques vannes amusantes. Mais on est par contre désolés que personne n'ait jugé utile d'interviewer un historien pour remettre cette aventure en perspective (seuls les acteurs et le scénariste interviennent) ou pour présenter des figures méconnues comme la Française Rose Valland (module « Une femme parmi les Monuments Men ») qui a inspiré le personnage joué par Cate Blanchett. Les scènes coupées, en fait une seule coupée en deux, montre la quasi unique scène de bataille filmée puis abandonnée par Clooney -sans doute parce qu'elle évoque assez violemment l'une des séquences finales d'Il faut sauver le soldat Ryan-.
en plus
soutenir
Recevez l’actualité tech et culture sur la Newsletter cesar
Inscrivez-vous
OK
Non merci, je suis déjà inscrit !