par Jean-Baptiste Thoret
12 décembre 2014 - 16h10

Coffret Macbeth/Othello

année
1947
Réalisateur
InterprètesOrson Welles, Jeanette Nolan, Dan O'Herliy, Roddy McDowall
éditeur
genre
notes
critique
10
10
label
A

D’un côté, un général écossais qui se lance dans une croisade sanguinaire sur les conseils insistants de sa femme afin de pouvoir accéder, un jour, au trône. De l’autre, un général vénitien qui sombre dans la folie et la jalousie maladive, à cause des manipulations de son valet et de son entourage. Deux figures « bigger than life » donc, deux adaptations très fidèles de l’œuvre de Shakespeare et à chaque fois, Orson Welles lui‑même aux commandes et devant la caméra, dans le rôle de ces hommes de pouvoir hallucinés.

Suite à l’échec de La dame de Shangaï, Welles, cinéaste génial et maudit, se tourne vers la pièce maudite de son auteur, Macbeth, et accepte d’en tourner une version pour un budget étriqué. Série B produite par la Republic, Macbeth se veut un hommage au cinéma muet expressionniste et Welles transforme les faibles moyens financiers dont il dispose en une solution esthétique : plongée dans la brume au milieu de décors en stuc pleins de lignes torturées et de formes étranges, l’histoire de Macbeth est transcendée par la mise en scène inventive de Welles. Mais après une première projection catastrophique, le producteur du film imposera un remontage (85 minutes seront ainsi sacrifiées). Le sort s’acharnait sur celui qui, au fond, n’aura au cours de sa carrière revendiqué qu’un seul film intégralement, Citizen Kane (La splendeur des Amberson et La soif du Mal ayant subi aussi diverses mutilations).

Quatre ans séparent Macbeth (1947) de Othello (1952), quatre ans au cours desquels Welles a été acteur dans les films des autres (Le troisième homme, Le génie du Mal) afin de trouver l’argent nécessaire à ce qu’il qualifiait à l’époque de « projet monstre ».

Le résultat est fascinant : comme toujours, c’est lorsqu’il est poussé dans ses retranchements artistiques (manque de moyens, problèmes de production, etc.) que Welles est le meilleur. Ici, tout est en plongée, en contre‑plongée, en éclairage baroque, en plans éclairs, en regards fous et furtifs, ce qui confère à ce film de 1952 (!) une incroyable modernité visuelle. Deux merveilles enfin disponibles en coffret Collecor ou à l'unité.

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Tous publics
Prix : 19,99 €
disponibilité
05/11/2014
image
1.37
HD 1 080p (AVC)
4/3
bande-son
Anglais DTS-HD Master Audio 1.0/Anglais DTS-HD Master Audio 2.0
sous-titres
Français, Français
7
10
image
La version intégrale de Macbeth comporte plusieurs séquences abîmées ou très granuleuses, mais l'ensemble a malgré tout fière allure et arbore un piqué honnête. Cela dit, ne vous attendez pas à des miracles en termes de précision pure. Restaurée en 1992, l'image d'Othello est superbe de netteté et propose un N&B agréablement nuancé. Quelques passages restent granuleux, mais dans l'ensemble, c'est superbe !
7
10
son
Le son s'avère également plutôt clair sur les deux films, même si la présence de la musique est limitée et si les ambiances restent relativement sèches.
10
10
bonus
- Macbeth version cinéma de 1950 (85') et version intégrale de 1948 (119')
- « Macbeth maudit » : lecture du film par Denis Lavant (25')
- Les deux Macbeth d'Orson Welles, une analyse de François Thomas (27')
- Welles et Shakespeare, une analyse de Jean-Pierre Berthomé (14')
- Le château et la lande, une analyse du décor par Jean-Pierre Berthomé (14')
- Séquences thématiques commentées (7')
- Le bruit et la fureur, entretien avec un metteur en scène de théâtre (14')
- Des images de Macbeth Vaudou (1936) (9')
- L'enregistrement audio de Macbeth en 1940 par Orson Welles avec les comédiens du Mercury Theatre (78')
- Perspective sur Othello avec Joseph McBride, historien du cinéma (45')
- Return to Glennascaul, un court métrage de Hilton Edwards réalisé en 1951 (27')
- Shakespeare et Orson Welles, un documentaire d'Isidro Romero en 1975 (53')
- Bande-annonce
- Partie DVD-Rom
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