Party Girl
À 60 ans, Angélique Litzenburger n’a pas encore tiré sa révérence, elle entend bien continuer à faire la fête et flirter sans modération. En dépit d’une clientèle de plus en plus rare, cette entraîneuse de bar attire les hommes et les font boire jusqu’au petit matin. Un jour, Michel Henrich (Joseph Bour), l’un des plus fidèles d’entre eux, lui fait sa demande en mariage…
Caméra d’or lors du dernier Festival de Cannes, Party Girl est né d’un trio de réalisateurs débutants, fraîchement diplômés de la Fémis. Le film récupère des parcelles de vie authentiques pour les fondre dans le matériau brut (de décoffrage, on peut le dire) qu’incarne la protagoniste sexagénaire.
L’interprétation à fleur de peau de cette dernière est‑elle en outre favorisée par son caractère autobiographique ? Car Samuel Theis, l’un des réalisateurs, a changé sa mère en muse inconstante, heureuse à l’idée de se ranger mais ne renonçant jamais à l’intensité. Angélique, c’est une ado boulimique d’alcool, de musique et de danses enivrantes, dans un corps de sénior. Elle se met toutefois en quête d’ordre pour ses quatre enfants nés de pères différents, pour Michel également, mais sa nature profonde ne la lâche pas.
En étant au plus près de ses dilemmes existentiels, en ne la jugeant jamais, le trio de cinéastes remporte le pari du cinéma‑vérité avec ce mélo‑social poignant rempli d'une puissance naturaliste qui évoque Maurice Pialat.