par Carole Lépinay
27 avril 2017 - 18h53

Personal Shopper

année
2016
Réalisateur
InterprètesKristen Stewart, Lars Eidinger, Sigrid Bouaziz, Anders Danielsen Lie, Benjamin Biolay, Ty Olwin
éditeur
genre
notes
critique
7
10
A

Paris. Maureen (Kristen Stewart) exerce un boulot qu’elle abhorre : au service d’une célébrité, elle a la charge de sa garde‑robe. Fragilisée par la mort de son frère jumeau Lewis, la jeune Américaine tente de communiquer avec lui et revient passer la nuit à son domicile mis en vente depuis peu. Après une expérience paranormale bouleversante, elle reçoit d’étranges messages anonymes sur son portable…


Les produits de luxe n’ont aucun secret pour elle. Maureen, look masculin, posture androgyne, tranche avec les tenues sophistiquées et féminines qu’elle récupère au gré de ses courses en scooter dans les quartiers chics de la capitale. Un job ingrat auprès de la it-girl imbuvable Kyra (Nora von Waldstätten), bien loin des préoccupations médiumniques de la jeune femme.

 

Olivier Assayas fait passer son héroïne d’un monde à l’autre. De toute évidence, l’hypothétique flottement d’une âme dans un manoir désuet ne s’accorde pas avec l’attirail ostentatoire des boutiques rutilantes qui s’imposent à Maureen. Et pourtant. À chaque lieu, ce désir (interdit) de l’habiter, d’y (re)découvrir sa féminité ou l’esprit de Lewis, son autre moitié. Une nuit de transgression, Maureen s’immisce dans l’appartement de sa boss, laisse dérouler sur son ordi les photos d’une existence creuse, entre strass et podiums, avant d’enfiler robe en soie transparente et lingerie de luxe, défiant ainsi l’interdit qu’on lui a ordonné durant son shopping par procuration. Perchée sur des talons hauts, elle jouit (littéralement) de cet acte de travestissement, se joue des apparences, de son apparence lorsqu’il s’agit de répondre à l’invitation d’un mystérieux correspondant dans la chambre d’un grand hôtel et de se prendre en photo dans la luxueuse robe d’une autre.

 

Imcapable de renouer avec sa propre image, son moi essentiel, Maureen devra sonder ce qui la dépasse (la mort, le monde des esprits, l’art abstrait) afin de percer la bulle superficielle qui la rend fantomatique. Déroutant.

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Tous publics
Prix : 19,99 €
disponibilité
18/04/2017
image
2.35
HD 1 080p (AVC)
16/9
bande-son
Français DTS-HD Master Audio 5.1
Français Audiodescription
Anglais DTS-HD Master Audio 5.1
sous-titres
Français, français pour sourds et malentendants
8
10
image

Filmer l'invisible dans le réel, révéler puis cacher, Olivier Assayas et son chef opérateur Yorick Le Saux excellent dans l'art des transparences et de l'image vaporeuse tout en donnant littéralement vie au cadre. La photographie est à l'image du film : fantomatique, étrange, à la fois moderne et épurée. Un 35 mm de toute beauté qui méritait bien un master HD de cette qualité. 

8
10
son

Assayas a visiblement pris un certain plaisir avec la partie « fantastique » de son film en magnifiant et dosant à la perfection les habituels bruits inquiétants, apparitions musclées d'entités et craquements sourds. Le résultat est loin d'être anecdotique et cela s'entend (surprend même parfois) sur ces deux pistes 5.1 parfaitement spatialisées, soyeuses et amples. 

 

Le réalisateur a également travaillé ses ambiances ouatées et ses voix, toujours mises en avant. Beaucoup de délicatesse et un bon usage de tous les canaux.

3
10
bonus
- Entretien avec Kirsten Stewart au New York Film Festival (22')
- Entretien d'Olivier Père à Cannes avec Olivier Assayas (19')
- Séance de spiritisme version longue (4')
- Spiritisme et théosophie (2')

Discours un peu décousu de Kirsten Stewart mais bel entretien d'Olivier Père à Cannes avec Olivier Assayas qui revient sur les grands axes cachés ou non de son film. Le petit module sur le divin et l'abstrait, visible dans le film par écran interposé, aurait pu être davantage développé dans la partie bonus.

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