par Paco Altura
15 mai 2017 - 13h10

Doctor Strange

année
2016
Réalisateur
InterprètesBenedict Cumberbatch, Tilda Swinton, Mads Mikkelsen, Chiwetel Ejiofor, Rachel McAdams
éditeur
genre
notes
critique
7
10
label
A

Stephen Strange, arrogant neurochirurgien, est victime d’un accident qui lui brise irrémédiablement les mains. Après l'échec de diverses thérapies, Strange tente un voyage désespéré au Népal où résiderait un guérisseur réalisant des miracles : l’Ancien. Il finit par trouver l’Ancien, en fait une femme, qui va lui révéler la puissance de la magie et l’existence de multiples dimensions invisibles aux hommes qu’il faut protéger. Strange, d’abord narquois, devient un étudiant appliqué. Pendant ce temps, Kaecilius, un ex‑élève doué de l’Ancien, tente d’invoquer une entité monstrueuse qui risquerait d’absorber toute vie si elle arrivait sur Terre.


Porté par un Benedict Cumberbatch (Strange) qui excelle dans l’ironie cinglante et le second degré, ce film offre un courant d’air frais et vivifiant à l’univers ultra‑testostéroné des super‑héros. Les voyages et les bagarres interdimensionnels qui émaillent cette aventure offrent un contrepoint attrayant ‑mais très inspiré d’Inception‑ à un genre qui s’essouffle à force de culturisme.


Le film de Scott Derrickson modernise l’imagerie très datée du comics initial en tentant aussi quelques avancées audacieuses par rapport au matériel original. L’idée de confier le rôle de l’Ancien ‑dans la BD un moine tibétain caricatural‑ à Tilda Swinton avait fait bondir les fans. Elle s’avère au contraire un mini coup de génie grâce à l’interprétation subtile de la comédienne, particulièrement évidente lors de l'ultime scène du personnage.


Sans temps mort et sans perdre les spectateurs (un petit exploit au regard de l’univers barré de Doctor Strange), le film mène tambour battant une histoire intéressante : celle d’un égocentrique maladif qui se découvre une mission plus importante que son nombril. Benedict Cumberbatch n’est pas pour beaucoup dans cet aspect réussi du film : il y est essentiel. Nul autre que le comédien britannique n’aurait pu camper avec autant de brio un personnage à la fois détestable, émouvant, drôle et impressionnant. On est en revanche déçu par le méchant (Kaecilius) violent et binaire confié pourtant à l’excellent Mads Mikkelsen.


Le voyage au pays de Doctor Strange est riche et plaisant, mais souffre d’un final assez bâclé. Lors de sa confrontation finale face à une entité mortelle, Strange va en effet employer une ruse scénaristiquement très grossière qui désamorce, en partie, l'indéniable divertissement offert par le film.

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Tous publics
Prix : 24,99 €
disponibilité
15/03/2017
image
2.40
HD 1 080p (AVC)
16/9
bande-son
Français DTS-HD High Resolution 5.1
Anglais DTS-HD Master Audio 7.1
sous-titres
Français, anglais, néerlandais
10
10
image

Une image d'une qualité remarquable tant dans les détails que dans la colorimétrie ou la gestion des lumières changeant parfois très rapidement. Ce master HD s'en sort haut la main même lors de séquences avec des décors très complexes qui bougent dans tous les sens. À noter, le travail particulièrement soigné sur les effets géométriques lumineux « matérialisant » les actions magiques des différents protagonistes.

8
10
son

Pour profiter à plein de l'excellente VO, il faudra réellement avoir une installation 7.1. Un ensemble 5.1 aura en effet tendance à mettre trop en avant les musiques, à l'approximation concernant la spatialisation et surtout à occasionnellement « couper » au niveau des ambiances.

 

En revanche, si vous possédez une installation 7.1, c'est le nirvana. Mention spéciale pour les basses profondes et nerveuses mais toujours parfaitement équilibrées au sein de la fantastique bulle sonore créée par cette splendide cette bande-son. Les murs de la salle Home Cinéma disparaissent complètement pour laisser place à une image sonore tridimentionnelle exceptionnelle : même si les enceintes surround sont extrêmement sollicitées et la musique dispatchée sur tous les HP (au bon moment sans être trop présente, c'est appréciable), les voix restent d'un bout à l'autre du film d'une clarté cristalline. De même pour la multitude de détails sonores qui se détachent toujours parfaitement de l'environnement audio, que celui-ci soit foisonnant dans les scènes d'action ou discret lors des scènes plus calmes. Un must !

 

La VF profite d'une très bonne homogénéité tant artistique que technique et se révèle satisfaisante, notamment en termes de dynamique, pour ceux qui ne possèdent qu'une simple installation 5.1. Mais elle est largement surclassée par la VO, notamment sur les voix, collées comme à l'accoutumée, qui restreint le jeu d'acteur et le naturel de l'ensemble.

3
10
bonus
- Documentaires (making of) (58')
- Images exclusives de la phase 3 de l'univers Marvel (7')
- Team Thor 2e partie (4')
- Scènes coupées et scènes rallongées (7')
- Bêtisier (4')
- Commentaires audio du réalisateur Scott Derrickson

Des bonus plantureux mais hyper-frustrants tant ils sont verrouillés par la langue de bois hollywoodienne. Dans le long making of, tout le monde s'autocongratule à base de « amazing », « best » ou « top » en oubliant, quand même, de décrire un peu les processus artistiques. Seuls le spécialiste des effets spéciaux et le décorateur font un petit effort pour expliquer leur travail. Par contre, personne, absolument personne, n'a l'élémentaire courtoisie de mentionner le film Inception, inspiration pourtant évidente de la quasi-totalité des scènes de bagarres interdimensionnelles.

 

Ce verrouillage se ressent encore plus cruellement dans le laborieux bêtisier dont l'essentiel des séquences -grimaces à gogo- a été enregistré à dessein en vue d'un bêtisier et non au hasard d'un accident de tournage.

 

La section dévolue aux scènes coupées ou rallongées est hélas trop courte, mais ne manque pas d'intérêt pour témoigner de l'élagage au montage voué à dynamiser les séquences. Les fans pourront se consoler avec Team Thor, un court métrage humoristique mais hors sujet montrant le quotidien du dieu Thor cohabitant avec un modeste humain qu'il prend pour son larbin.

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