par Paco Altura
23 juin 2017 - 12h12

Moonlight

année
2016
Réalisateur
InterprètesAlex R. Hibbert, Ashton Sanders, Trevante Rhodes, Mahershala Ali, Naomie Harris, Janelle Monáe
éditeur
genre
notes
critique
8
10
label
A
© David Bornfriend
© David Bornfriend
© David Bornfriend
© David Bornfriend
© David Bornfriend
© David Bornfriend
© David Bornfriend
© David Bornfriend
© David Bornfriend
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Onze ans, 17 ans et 25 ans. Trois périodes charnières de la vie de Chiron, jeune Noir‑Américain qui se débat au milieu d’une violence scolaire et familiale et découvre, arrivé à l’âge adulte et alors qu’il est devenu dealer, sa vraie personnalité et son amour pour Kevin, un ancien camarade de classe.

 

Il y a fort à parier qu’en lisant ce résumé, le spectateur a déjà une idée assez précise de Moonlight. Il y a fort à miser qu’au premier regard sur les trois acteurs incarnant Chiron, le petit silencieux, l’ado douloureux et l’adulte bodybuildé aux dentiers dorés, il se fasse une opinion quasi instantanée sur le personnage. Il ne sera plus question de tabler, mais de certifier que le spectateur va comprendre s’être trompé du tout au tout sur le scénario, le contexte et les héros. Et qu’il va avoir l’infinie chance de découvrir, au fil de ce récit délicat, une inoubliable galerie de personnages, mais aussi une histoire universelle sur la quête d’identité, d’amour et de singularité justement récompensée de l’Oscar du Meilleur film 2017.


Grâce à une mise en image poétique et raffinée, le jeune réalisateur Barry Jenkins réussit bien plus que des cadrages sublimes. Il efface les faux‑semblants, explore les silences, capture l’essence même de ses personnages et plonge le spectateur au cœur de leurs sentiments et de leur âme. Qu’il filme des pépites de violence, de grands moments d’amour ou d'intenses instants de mutisme, Barry Jenkins sait capter non leur effet ou leur superficialité, mais leur nature même et leur puissance émotionnelle.


Cette fascinante disposition à capturer l’impalpable n’aurait pu vraiment s’exprimer sans un scénario ciselé et des acteurs uniformément fabuleux. Au premier rang desquels on compte Alex R. Hibbert, Ashton Sanders et Trevante Rhodes campant chacun Chiron aux fameuses trois étapes clés de sa découverte de l’amour. Impossible de ne pas adhérer au fait que les trois comédiens ne soient pas la même personne. Impossible tout autant de rater les trésors d’émotion que ce trio surdoué distille avec générosité pour construire le personnage de Chiron.

 

Aux côtés de cette trinité en or, tous excellents avec un surcroît de sensible pour Mahershala Ali. Le comédien, lui aussi oscarisé, découvert par beaucoup dans House of Cards, trouve avec Juan, dealer devenu une figure paternelle pour Chiron, un personnage unique.


Unique, Moonlight l’est. Et le restera dans le cœur de ceux qui s'immergeront dans sa gracieuse poésie.

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Tous publics
Prix : 19,99 €
disponibilité
06/06/2017
image
2.35
HD 1 080p (AVC)
16/9
bande-son
Français DTS-HD Master Audio 5.1
Français DTS-HD Master Audio 2.0
Anglais DTS-HD Master Audio 5.1
Anglais DTS-HD Master Audio 2.0
sous-titres
Français pour sourds et malentendants
8
10
image

Un master parfaitement fidèle aux intentions esthétiques du réalisateur ainsi qu'à la copie cinéma. Ici, nulle surenchère de détails mais une image somptueuse et douce qui joue des effets de focale et ne manque rien de l'expressivité des interprètes et de leur regard. La colorimétrie et les éclairages de nuit comme de jour, cruciaux dans la poésie du film, sont eux aussi au top. Un régal.

7
10
son

En VOST, on se trouve face à une piste son de rêve qui ne manque rien des respirations et des voix des personnages ainsi que des ambiances riches en bruitages naturels (fabuleuses séquences sur la plage). Tout est dosé avec minutie, notamment la merveilleuse musique de Nicholas Britell qui, loin de s'imposer en frontal, offre un contrepoint parfait en jouant sur les enceintes arrière. Certes, celles-ci ne sont pas sollicitées tout le temps mais c'est pour mieux amplifier la scène sonore lors des saillies, extrêmement dynamiques sans jamais être agressives. Un exploit. Le caisson de basses ponctue lui aussi à merveille certaines séquences grâce à des grondements à propos. Il faut encore souligner le travail réalisé sur les frontales avec une stéréo marquée, ingrédient indissociable de la perception du film.

  

La VF offre des performances techniques identiques avec une légère mais perceptible perte de dynamique. Comme d'habitude, on peut en revanche trouver beaucoup à redire sur le casting voix qui alterne le bon (Naomie Harris) et le nettement moins convaincant (Trevante Rhodes, Mahershala Ali). L'appréciation du film s'en ressent.

7
10
bonus
- Making of (21')

Un passionnant bonus unique qui permet au réalisateur et ses fabuleux interprètes de revenir sur la genèse du film, ses racines très souvent autobiographiques ainsi que les caractéristiques des personnages. Avec une grande pédagogie, tous s'expriment, quel que soit leur âge, avec précision et délicatesse. Sans rien occulter, notamment Naomie Harris expliquant ses recherches psychologiques sur l'addiction de son personnage (Paula, la mère de Chiron). On aurait aimé néanmoins avoir un peu plus que quelques mots de Nicholas Britell, auteur de la merveilleuse musique accompagnant le film.

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