par Carole Lépinay
28 septembre 2017 - 10h52

Get Out

année
2017
Réalisateur
InterprètesDaniel Kaluuya, Allison Williams, Catherine Keener, Bradley Whitford, Caleb Landry Jones, LiLrel Howery
éditeur
genre
notes
critique
8
10
label
A

Rose (Allison Williams, Girls) et Chris (Daniel Kaluuya, vu dans Sicario) forment un couple mixte. Accoutumé à l’étiquette « Afro‑Américain », le jeune homme ne dissimule pas son appréhension lorsque sa petite amie le convie à passer le week‑end chez ses parents. Mais à force d’arguments persuasifs ‑après tout, le père de Rose a voté pour Obama‑ Chris se laisse embarquer pour un séjour pas tout à fait ordinaire…


Véritable carton au box‑office US et hexagonal, Get Out, dernier‑né des studios Blumhouse (Split, Paranormal Activity, American Nightmare) rejoint la tradition des grands films d’horreur des Seventies au sous‑texte politique.

 

Dans la maison cossue de la famille Armitage, Chris saisit le malaise derrière tant de prévenance, la dissonance aussi, après une séance d’hypnose nocturne supposée stopper son tabagisme. Sous le vernis WASP se trame une sorte de complot communautaire dont Chris sera la principale attraction.

 

De toute évidence, Jordan Peele appréhende l’instrumentalisation du protagoniste comme l’émanation d’un racisme latent, la mixité inconcevable dans les schémas rétrogrades de l’americana blanche débouche sur une perception/fonction strictement utilitaire de l’homme noir. Un postulat dingue en 2017, si bien qu’il occasionne une séquence désopilante dans laquelle l’ami de Chris, préoccupé par son absence, présente le topo à des flics hilares. Glaçant jusqu’à la salle des tortures qui voit défiler les futurs esclaves modernes, Get Out a bien choisi son genre pour questionner l’Amérique d’aujourd’hui.

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test
4k
cover
- de 12 ans
Prix : 24,99 €
disponibilité
05/09/2017
image
2.35
UHD 2 160p (HEVC)
HDR10
16/9
bande-son
Français DTS 5.1
Anglais DTS:X 7.1
Polonais DTS 5.1
sous-titres
Français, anglais, néerlandais, danois, finnois, norvégien, suédois, tchèque, polonais, grec
8
10
image

Capté en 3,4K avec un Digital Intermediate 2K, Get Out présente une ambiance naturelle dépouillée volontiers monochrome (hormis le rouge éclatant et hautement symbolique porté par certains convives…) qui laisse peu de place à la 4K pour s'exprimer. Le HDR apporte tout de même des blancs impeccables, de rares couleurs bien tranchées, des noirs marqués mais toujours lisibles et un degré de précision qui frôle la perfection. On le remarque aussi sur la netteté des nombreux reflets du film et les halos brillants issus des différentes sources de lumière. Sans doute pas la 4K de l'année même si son apport fait incontestablement entrer le film dans une sphère haut de gamme en délivrant notamment des détails, des textures et des décors insoupçonnés en HD classique. 

8
10
son

Rien de forcément très démonstratif, mais un travail autour de la musique (le compositeur est issu du classique) et du son ambiant particulièrement judicieux, complètement intégré à la mise en scène. Et ça commence dès l'ouverture du film avec l'enlèvement du pauvre Dre dans une ambiance quasi fantastique qui n'est pas sans rappeler le travail de Carpenter avec La nuit des masques. Quatre musiques différentes s'enchaînent à la suite quasiment sans dialogues pour planter d'emblée l'ambiance.

 

Ajoutez à cela un design sonore très actif sur les enceintes arrière (bruits naturels, détails, gimmicks) et vous obtenez un ensemble aéré et immersif sans avoir l'impression d'en faire des tonnes. 

 

La VF DTS 5.1 n'a pas à rougir face à la VO DTS:X 7.1 qui présente toutefois une dynamique supérieure et un impact plus vif dans les basses. Cela ne se joue pas à grand-chose mais la différence est là. En plus du jeu des comédiens, tous excellents, à commencer par le copain Rodney et son phrasé urbain typique.

7
10
bonus
- Commentaires audio du réalisateur
- Blu-Ray du film avec ses bonus (non testé)

Des commentaires à ne pas manquer. Jordan Peele, scénariste et réalisateur du film mais aussi humoriste US bien connu, dissèque son film avec maestria. Si les références plus ou moins évidentes pleuvent (Spielberg avec Christine, Duel, Les dents de la mer, mais aussi Kubrick et Shining dès le générique d'ouverture), il n'est pas avare non plus au sujet de sa mise en scène, du rôle du spectateur à des instants précis du film et son degré d'avance sur l'intrigue. Il revient aussi avec bonheur sur une multitude de détails qui trouvent tous bien sûr une raison d'être évidente. Exemple : la première fois que l'on voit Chris à l'image, il se barbouille le visage d'une crème à raser immaculée (indice). Au fil de l'exercice, vous en saurez aussi davantage sur l'hallucinante Société secrète des alchimistes rouges…). 

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