par Carina Ramon
04 décembre 2017 - 11h11

Rencontres du troisième type

VO
Close Encounters of the Third Kind
année
1977
Réalisateur
InterprètesRichard Dreyfuss, François Truffaut, Teri Garr, Melinda Dillon, Bob Baladan
éditeur
genre
sortie
30/11/-0001
notes
critique
7
10
label
A

À l'origine, Rencontres du troisième type est un court récit de Steven Spielberg intitulé Experiences. Nous sommes en 1970 et le jeune réalisateur se sent prisonnier de l'univers de la télévision. Il est aussi à l'époque un fervent défenseur de la cause ovniesque, persuadé ‑après le Watergate encore tout frais‑ que le gouvernement cache la vérité à ce sujet. En ce sens, Rencontres du troisième type appartient à la période naïve et fougeuse du jeune Spielberg, film qu'il ne pourrait évidemment plus faire aujourd'hui, de son aveu même. Cherchant à explorer de nouvelles voies, il passe son temps à écrire des récits, pas forcément pour les porter à l'écran d'ailleurs. Experiences devient peu à peu Watch the Skies et arrive dans les bureaux d'Universal.



Le studio charge alors Paul Scharder (futur Taxi Driver) du scénario, qu'il renomme Rencontres du troisième type. Mais Spielberg ne semble pas satisfait du résultat et se lance seul dans l'aventure. Les dents de la mer passe par là et retardent encore une fois l'écriture du script. Enfin libre quelque temps plus tard, Spielberg trouve les crédits nécessaires auprès de la Columbia et François Truffaut est engagé pour le rôle du Français Claude Lacombe, rôle proposé d'abord à Lino Ventura, Yves Montant puis Jean‑Louis Trintignant.

Spielberg rejette l'idée de Schrader qui ne voulait pas montrer les extraterrestres à l'écran et confie leur design au sculpteur italien Carlo Rambaldi, père du King Kong de John Guillermin et futur géniteur de E.T. Malgré les craintes de la Columbia, le film fait un triomphe.

Une œuvre culte qui fête cette année son 40e anniversaire, présentée au sein de ce coffret dans ses trois versions toutes restaurées en 4K à partir des négatifs originaux : le montage original (1977), l'édition spéciale (1980) et le Director's Cut (1998). 

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4k
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Close Encounters of the Third Kind
Tous publics
Prix : 49,99 €
disponibilité
20/09/2017
image
2.35
UHD 2 160p (HEVC)
HDR10
16/9
bande-son
Français Dolby Digital 5.1
Anglais DTS-HD Master Audio 5.1
Allemand Dolby Digital 5.1
Italien Dolby Digital 5.1
Japonais Dolby Digital 5.1
Espagnol Dolby Digital 5.1
Portugais Dolby Digital 5.1
sous-titres
Français, anglais, anglais pour sourds et malentendants, arabe, chinois, croate, tchèque, danois, néerlandais, finnois, allemand, grec, hongrois, islandais, japonais, coréen, norvégien, portugais, roumain, espagnol, suédois, thaï, turc
7
10
image

Cette version 4K UHD de Rencontres du troisième type a mauvaise réputation. Pas autant que T2 que nous avons adoré et qui prête à débat, mais quand même. Principal reproche : l'omniprésente de grain (alors que T2 le fait complètement disparaître, brisant ainsi les souvenirs argentiques de fans en larmes). Effectivement, l'ouverture dans le désert ressemble à une purée de lentilles. Lumineuse certes mais très granuleuse. L'adage veut que la première impression reste, d'où la déception de certains. Mais ont-il réellement vu le film en entier ? Car après ce passage, tout s'améliore… considérablement.

 

Les couleurs sont bien sûr boostées avec le gamut étendu (tout est plus rouge, plus vert, plus jaune, ainsi de suite pour chaque touche de couleur primaire du film, apportant d'emblée une fraîcheur inédite), mais ce sont les nombreuses scènes sombres ou de nuit qui retrouvent une lisibilité nouvelle, grâce au HDR. La séquence du tunel, la découverte du mont Devils Tower de nuit, la scène de la voiture au passage à niveau, on y voit enfin quelque chose ! La lumière inonde le fond de l'image, débouchant les recoins alors inacessibles du cadre. Cette édition permet de comparer image par image avec le Blu-Ray du coffret, il n'y a pas photo ni l'ombre d'un doute : tout est plus clair, lisible, péchu (sauf sur la séquence d'ouverture où le Blu-Ray fait mieux en se passant de l'effet loupe sur le grain). De jour, c'est une chaleur nouvelle qui opère, renforçant l'aspect « famille et cocon » du film dans les intérieurs.

 

Alors certes, tout n'est pas parfait, peut-être que d'autres technologies permettront un jour de livrer une version encore upgraddée, mais en attendant, celle-ci, avec son télécinéma 4K, est définitivement notre préférée, petits pois et lentilles d'ouverture compris.

 

 

 

7
10
son

Spatialisation très réussie pour la VO qui profite des passages des vaisseaux pour sonoriser la pièce de gauche à droite, ou inversement. La scène reste souvent frontale mais l'illusion d'espace et de déplacement est palpable. Le souci du détail joue bien sûr un rôle, tout comme la clarté des sons qui ne font jamais datés. Le célèbre thème musical de John Williams paraît encore plus frais qu'avant. Bref, difficile de faire mieux avec du DTS-HD Master Audio 5.1 qui parvient à s'éclater sur un film de quarante ans. La VF Dolby Digital 5.1… reste du Dolby Digital 5.1. On ne s'y fait pas. 

10
10
bonus
- Livret
- Blu-Ray du film et Blu-Ray de bonus
- Choix de la version du film : le montage original (1977), l'édition spéciale (1980) et le Director's Cut (1998)
- Trois types de rencontres (nouveau) (22')
- Option indiquant en cours de visionnage les différences entre les trois versions (disponible en français)
- Vidéos personnelles de Spielberg avec scènes coupées et bêtisier (nouveau) (5')
- Making of de Laurent Bouzereau (1997) (101')
- Steven Spielberg : 30e anniversaire (2007) (21')
- Featurette originale Watch the Skies (1977) (6')
- Neuf scènes supplémentaires (18')
- Comparaison story-board (5 galeries)
- Bandes-annonces

Un très bon point avec l'option en français permettant en cours de visionnage de pointer les différences entre les trois versions du film proposées. Que du bon encore avec le nouveau bonus Trois types de rencontres proposant des interviews inédites de Steven Spielberg, J.J. Abrams, Denis Villeneuve et Christopher Nolan. Les réalisateurs de Star Wars : Episode VII, Sicario et Dunkerque reviennent sur l'impact du film de Spielberg dans leur vie. Star Wars : Episode IV sorti la même année et Rencontres du troisième type ont définitivement ouvert la voie du surnaturel pour toute une génération de brillants cinéastes encore en culottes courtes. J.J. Abrams aborde aussi une certaine idée de la famille typique US brossée par Spielberg, très proche de ce qu'il vivait à l'époque. Un joyeux bordel fait de routine et de rires bientôt perturbé par l'intrusion de l'étrange en pleine nuit, situation qui aurait donné envie à n'importe quel enfant de vivre la même chose. Denis Villeneuve revient quant à lui sur le concept de réalisateur, devenant à travers sa mise en scène, son esthétique et son récit non pas un simple technicien mais un véritable auteur. Une autre vision du cinéma à Hollywood.

 

Autre bonus inédit, les vidéos personnelles de Spielberg tournées sur le pouce, dans les bureaux de la production ou sur le plateau de tournage. Un enchaînement de séquences brutes dévoilant le chef-déco à l'œuvre, le dessinateur derrière ta table, le producteur manager en train de blaguer, quelques répétitions et autres prises entre les prises où l'on découvre le clown engagé par Spielberg pour obtenir les bonnes mimiques de la part des enfants. Un côté artisanal qui fait plaisir à voir. 

 

Le making of du Français Laurent Bouzereau tourné en 1997 pour les 30 ans du film n'a pas pris une ride. On y revoit le fameux clown à l'œuvre ainsi que le responsable des effets visuels du film, Roy Arbogast, père de effets de Star War, The Thing et bien d'autres.

 

Enfin, 30 ans de Rencontres (1997) revient sur la passion de Spielberg à l'époque pour les ovnis, fervent défenseur à l'époque de la thèse complotiste. Avec l'âge, il s'est aperçu que le nombre d'appartions supposées et témoignages dimunaient fortement à mesure que les caméras se développaient un peu partout sur la planète, dont bon nombre pointées vers le ciel. En ce sens, Rencontres du troisième type est un film de jeunesse, naïf, à l'opposé de ce qu'est Spielberg aujourd'hui. De son aveu même et non sans humour, c'est le film qui lui fait prendre le plus gros coup de vieux.

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