par Émilien Villeroy
06 avril 2018 - 17h03

Joe Cocker : Mad Dog With Soul

année
2017
Réalisateur
AvecJoe Cocker, Pam Cocker, Billy Joel, Randy Newman
éditeur
genre
sortie
30/11/-0001
notes
critique
5
10
A

Une voix unique. Une présence inimitable. Une apparition à Woodstock restée dans la légende. Il a suffi de quelques années à Joe Cocker pour venir inscrire son nom au panthéon des chanteurs rock, avec son grain rauque mâtiné de soul. Mais derrière des reprises devenues tubes planétaires (de With a Little Help from my Friends des Beatles à You Can Leave your Hat On de Randy Newman) se dessinent en creux une histoire personnelle mouvementée et une carrière chahutée par les excès et les errances, où les sommets n’ont eu de cesse de côtoyer les abîmes. C’est ce parcours doucement chaotique que Mad Dog With Soul propose de revivre aux côtés de ceux qui ont connu Joe Cocker (son épouse, son frère, ses managers, ses musiciens). Illustré par de nombreuses archives et extraits live, le documentaire signé John Edginton reprend chronologiquement la biographie du chanteur, depuis ses débuts en Angleterre jusqu’aux tournées mondiales de fin de carrière, n’hésitant pas à évoquer sans fard les années sombres, au milieu des années 70, quand un Joe Cocker sous influence était quasiment devenu un paria des sphères musicales. Une belle histoire de rédemption et de multiples renaissances que Mad Dog With Soul prend plaisir à raconter avec une vraie tendresse pour le personnage, assez communicative.

 

Mais un fois passé le portrait chaleureux d’un chanteur exceptionnel et d’un homme aussi sensible que magnétique, la facture très classique du film semble atteindre très vite ses limites, laissant une légère impression d’ennui et de vide. Les décennies sont survolées et la musique devient presque secondaire. C’est qu’il n’y a finalement pas tant de choses que ça à dire sur Joe Cocker. Pur interprète à la discographie particulièrement inégale une fois passés ses premiers opus, se laissant balloter selon les styles et les tendances au fil des décennies (tout particulièrement à partir des années 80 et jusqu’à son ultime album en 2012), il laisse derrière lui une légende floue plus qu’une œuvre terriblement recommandable. Et si on suit d’abord avec curiosité le récit de ses jeunes années anglaises et de son ascension folle jusqu’au statut de star aux États‑Unis, c’est non sans mal que, dans sa deuxième moitié, Mad Dog With Soul tente d’éluder le manque d’intérêt flagrant de la musique de Joe Cocker (une succession d’albums passe‑partout calibrés pour les radios et truffés de quelques tubes dégoulinants) en se concentrant sur des anecdotes en vrac et un récit intime touchant mais somme toute assez creux. Et quand, pour la sixième fois en une heure et demi, le documentaire se sent obligé de nous remettre un extrait de With a Little Help from My Friend en fond sonore, difficile de ne pas y voir l’aveu criant d’un manque de matière pour réussir à faire tenir debout cette hagiographie pourtant sincère.

 

Au fond, il n'y a peut‑être qu'un seul moyen de faire véritablement honneur à Joe Cocker : en regardant à nouveau Woodstock et en se laissant submerger par la performance d'un interprète mythique. Une légende qui brille sans doute plus fort ainsi, seule en scène et sans commentaires.

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Tous publics
Prix : 19,99 €
disponibilité
23/06/2017
image
1.78
HD 1 080p (AVC)
16/9
bande-son
Anglais DTS-HD Master Audio 5.1
LPCM stéréo
sous-titres
Français, anglais, allemand
7
10
image

Rien à redire sur l'image qui jongle entre archives relativement propres et interviews assez classiques. Réalisation sobre et télévisuelle.

7
10
son

Un 5.1 qui n'en a que le nom. Mad Dog With Soul offre tout de même un résultat tout à fait recommandable, avec des archives 60's de très bonne facture. 

5
10
bonus
- Extraits d'interviews coupées au montage (35')

Trente-cinq minutes d'interviews supplémentaires avec différents intervenants du documentaire (tout particulièrement le frère de Joe Cocker). Quelques histoires savoureuses mais un ensemble relativement peu essentiel. Pas étonnant que ces extraits ne soient pas sortis de la salle de montage.

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