par Jean-Baptiste Thoret
12 avril 2010 - 14h06

Lucky Luke

A

Cela s’annonçait comme l’événement cinématographique de la rentrée 2009, le type de cocktail que le public français adore : de la comédie, du suspense, une brochette de stars inattendues, une icône nationale, des répliques cultes et Jean Dujardin.

Après les plages niçoises et la surf‑attitude de Brice, après le nid d’espions cairote et son James Bond franchouillard amateur de blanquette de veau (OSS 117), l’acteur le plus caméléon et le plus courtisé du cinéma français s’attaquait à un monument de la pop culture francophone…

Nouveau look, nouveau défi et nouvelle panoplie, Jean Dujardin devient Lucky Luke, l’homme qui tire plus vite que son ombre dans un western made in France signé par James Huth, le réalisateur de Brice de Nice et Serial Lover. En dépit de ses 63 bougies, des 73 albums publiés depuis par le tandem belge Morris et Goscinny, mais aussi des nombreux clins d’œil cinématographiques de la BD (Louis de Funès dans Le bandit manchot, Serge Gainsbourg croqué en ivrogne dans Le ranch maudit, Fernandel dans Arizona…), Lucky Luke fut pourtant rarement porté à l’écran. On se souvient toutefois du regard bleu azur de Terence Hill transformant en 1991 le justicier de Daisy Town en farceur loufoque, et des récentes facéties d’Éric et Ramzy (2004) qui, dans Les Dalton, livraient une version déjantée des plus célèbres et si peu redoutables ennemis de Luke.

Tourné dans les paysages arides de l’Argentine, flanqué d’un confortable budget de 27 millions d’euros, le Lucky Luke de James Huth se déroule à Daisy Town, la ville natale de Luke, et voit s’affronter l’homme à la brindille verte et la grande famille des bad guys : Bill the Kid (Michael Youn) qui, pour son interprétation, avoue s’être inspiré de Tuco, le Mexicain roublard du Bon, la brute et le truand, Sylvie Testud incarne Calamity Jane, Melvil Poupaud prête ses traits à Jesse James et l’impitoyable Pat Poker est joué par Daniel Prévost himself. Mais ni le chien Rantanplan ni les Dalton ne viennent rayer de leurs tenues de bagnards le ciel de l’Ouest.

Résultat, James Huth, qui revendique l’extrême fidélité de son film à l’univers bariolé de la BD, rate son coup : les gags ne fonctionnent pas, le récit est à dormir debout, la mise en scène se contente d’enfiler les clichés publicitaires et chacun cabotine à souhait. Un ratage, tant du point de vue artistique que commercial.

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Tous publics
Prix : 24,99 €
disponibilité
17/03/2010
image
2.35
HD 1 080p (Mpeg4 AVC)
16/9 natif
bande-son
Français DTS-HD Master Audio 5.1
Français DTS-HD Master Audio 2.0
sous-titres
Anglais
10
10
image
C'est clinquant à souhait, ça brille comme un sou neuf et ça pète pas mal au niveau des couleurs. Il faut bien le reconnaître, même si l'esthétique n'est pas typique des westerns (dommage d'ailleurs…), le résultat est plutôt fun et punchy. Et le rendu Blu-Ray est à tomber de précision, de compression aux petits oignons, de netteté et de détail. Dans toutes les situations (ciels irradiants, saloons sombres, chevauchées fantasques…), c'est sublime. Un rendu que l'on doit aussi au chef-décorateur, qui a inventé en plein désert un univers baroque et décalé. Après, il faut aimer le style, un peu trop « neuf » à notre goût.
8
10
son
C'est frais, très cartoon, emmené par de petits effets et bruitages ciblés et cinglants. Tout est fait pour la rigolade et plaire au plus grand nombre. Une jolie spatialisation qui donne l'envergure nécessaire pour profiter du film dans les meilleures conditions.
7
10
bonus
- Commentaire audio du réalisateur
- Diaporama de 700 photos de repérage et tournage commentées par James Huth (32')
- Sujet sur les effets spéciaux (20')
- Bêtisier (3')
- Clin d'œil à la fin du générique
Passez sur le bêtisier pas drôle du tout pour vous diriger sur le diaporama révélant le travail en amont du tournage. On y découvre la beauté des paysages d'Argentine, entre couchers de soleil éblouissants, étendues arides, lac de sel solaire et montagnes grandioses. Le commentaire audio de James Huth n'est pas déplaisant, loin de là. Bourré d'anecdotes, on sent même que le réalisateur y prend un certain plaisir.
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