par Jean-Baptiste Thoret
07 mars 2011 - 11h46

Rubber

année
2010
Réalisateur
InterprètesStephen Spinella, Roxane Mesquida, Jack Plotnick, Wings Hauser
éditeur
genre
notes
critique
7
10
A

Ceux qui ont vu Steak, le précédent opus de Quentin Dupieux, alias Mr. Oizo, ont déjà une petite idée de la pâte étrange dont ce Rubber est fait. Au creux d’une Amérique endormie, un pneu sort de terre et zigouille tous ceux qu’il croise, façon Scanners de David Cronenberg (1981).

Parallèlement, un groupe de spectateurs munis de jumelles regardent depuis une petite colline la fiction elle‑même, n’hésitant pas à commenter ses rebondissements, son absurdité (« no reason, no reason, no reason… », dit un personnage au début du film) ou son dénouement tarabiscoté. Et puis, une jeune fille sortie de nulle part (Roxane Mesquida qui, de À ma sœur à Sheitan, s’abonne tranquillement aux productions un peu barrées), déclenche bientôt la libido du pneu.

Dupieux manie à merveille le sens de l’absurdité en même temps que son film, évidemment inclassable, rend un hommage vibrant à toutes ces séries B d’horreur des Seventies, de Massacre à la tronçonneuse à L’enfer mécanique. Tourné avec un appareil photo numérique, Rubber est enfin esthétiquement impeccable. Seul bémol : sa durée, soit la limite de tout film concept, qui aurait gagné à ne dépasser l’heure. Une étrange surprise pour spectateurs amateurs de Beckett et de Duel.

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Tous publics
Prix : 29,99 €
disponibilité
15/03/2011
image
1.85
HD 1 080p (VC-1)
16/9 natif
bande-son
Français DTS-HD Master Audio 5.1
Anglais DTS-HD Master Audio 5.1
sous-titres
Français
10
10
image
Tourné avec un appareil photo en quatorze jours, Rubber bénéficie d'une image d'une netteté incroyable (les optiques des appareils reflex numériques sont d'une précision à couper le souffle). C'est même la grande caractéristique de ces appareils, qui révolutionnent actuellement le monde la vidéo (la BBC a d'ailleurs équipé tous ses plateaux télé de ces appareils photo) : fournir une précision extrême à un endroit précis du cadre tout en floutant le reste de l'image. Le contraste entre les deux zones crée une profondeur saisissante. Dupieux a aussi privilégié une esthétique très Seventies et épuré à fond son image (pas de zoom possible sur ce genre d'appareil). Le résultat est de toute beauté, sans aucun défaut bien sûr. Un défi technique.
7
10
son
Hormis la bande-son énigmatique et quelques bruitages à l'arrière, ce mixage 5.1 n'a que peu d'occasions de faire vrombir les enceintes. Mais cela suffit à l'immersion et accompagne parfaitement le propos.
7
10
bonus
- Interview HD de Quentin Dupieux (8')
- Interview HD de Stephen Spinella non sous-titrée (4')
- Interview HD de Jack Plotnick non sous-titrée (9')
- Interview HD de Roxane Mesquida (3')
- Essais filmés du pneu en HD (1')
- Non-film, premier film de Quentin Dupieux (accompagné de Non-film 2, 15') (47')
- Making of de Non-film (6')
- Scènes coupées de Non-film (4')
- Version DVD de Rubber
- Teaser
- Bande-annonce
- Livret de 20 pages
Une interactivité à l'image du film, barrée ! Notamment l'interview de Quentin Dupieux dont les réponses sont montées à l'envers. Le réalisateur, jusqu'au-boutiste, a visiblement décidé de ne pas expliquer son film. Les seuls passages compréhensibles sont ses remarques annexes, sur un avion qui passe notamment… Les entretiens avec le reste de l'équipe sont malheureusement non sous-titrés. Mais l'éditeur se rattrape grandement avec la présence dans ce coffret Blu-Ray Collector de la version DVD du film, d'un livret de 20 pages et du premier film Dupieux, intitulé Non-film, accompagné de son making of et de scènes coupées. On reste dans l'univers de Quentin Dupieux : du barré, de la confrontation fiction/réalité et de l'humour non-sensique. Avis aux amateurs.
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