Armadillo
Grand Prix de la Semaine de la critique au Festival de Cannes 2010, Armadillo est un documentaire danois qui suit une unité de jeunes soldats envoyés en Afghanistan, sur la ligne de front d’Helman, afin de combattre les Talibans en 2001. Janus Metz, le réalisateur du film, endosse le rôle du journaliste qui s’immerge dans cette unité danoise (pour une fois, ce ne sont pas des Marines).
Le projet d’Armadillo, mais aussi sa limite, tient dans sa façon de se tenir à la lisière du documentaire et de la fiction. Documenteur forcément manipulateur, le film de Metz utilise toute la rhétorique du film de guerre (attente, embûche, angoisse, paranoïa, photo métallique évoquant La chute du Faucon Noir de Ridley Scott) et produit des images saisissantes de l’homme en guerre, pris entre des pulsions animales et un équipement technologique de pointe.
Un film choc qui vous plonge dans l’enfer d’une guerre atypique, sans voix‑off, sans témoignages recueillis après coup, juste l’œil rivé à de jeunes recrues qui tentent de survivre à des ennemis invisibles, et surtout, à la trouille qui les mine.