par Gwendal Lars
le 29 septembre 2020

Dali Menuet SE

A
note
8.3
10
label
prix
1 398 €
les plus
  • Équilibre tonal et limpidité de l’écoute
  • Remarquable assise
  • Détail et transparence de la restitution
  • Dynamique
  • Image stéréophonique encore améliorée
  • Faible encombrement
  • Élégance des matériaux
  • Qualité de fabrication et des finitions
les moins
  • Évent en face arrière
présentation

Il y a quelques mois, nous avions été particulièrement séduits par le comportement des mini-enceintes Menuet du constructeur danois Dali. Leur équilibre tonal, le naturel de leur restitution et leur assise dans le grave nous avaient surpris. Mais il est d’habitude chez la marque de faire régulièrement évoluer les caractéristiques de ses productions pour leur préserver en permanence un très haut niveau de qualité vis-à-vis de modèles équivalents de la concurrence. Les Menuet ne dérogent pas à cette tradition. En effet, Dali vient de nous en présenter la toute dernière mouture sous l’appellation Menuet SE, pour Special Edition.

 

Souci du veinage…

Précisons que l’essentiel de ces nouvelles enceintes reprend les solutions et les lignes du modèle de base (cf. notre banc d’essai complet des Dali Menuet en cliquant sur leur référence). Cependant les optimisations que Dali leur a offertes sont bien réelles. La plus visible concerne leur ébénisterie. Sur cette dernière version, leur coffret s’habille d’un très beau plaquage verni Wild Walnut High Gloss. Une finition, en véritable noyer naturel laqué, particulièrement élégante. Pour garantir un ressenti réellement « haut de gamme » à ses petites dernières, Dali pousse le perfectionnisme jusqu’à produire ses enceintes par paires. Explications…

 

 

Comme le bois naturel peut présenter des différences notables de teinte d’un arbre à l’autre, il n’est pas exclu que deux enceintes puissent présenter un aspect final également différent, ce qui peut être déroutant. Dali s’est donc trouvé confronté à un problème pour présenter des paires d’enceintes offrant une coloration et un veinage identique. Pour le résoudre, un ébéniste suit individuellement chaque paire d’enceintes tout au long de sa fabrication et les signe (cf. photo ci-dessus) afin de garantir une harmonie parfaite de leur plaquage respectif. En somme, une production semi-artisanale qui est l’un des atouts majeurs de Dali et qui ne s’adresse pas exclusivement aux ébénisteries. Si cette politique de suivi individuel de chaque produit est présente au niveau des finitions, elle l’est également sur le plan technique. Aucune enceinte ne sort de la chaîne de production sans avoir été méticuleusement inspectée et testée.

 

 

HP made in Dali

Sur le plan technique, la petite Dali Menuet SE reprend les haut-parleurs de la Menuet ainsi que son architecture deux voies bass-reflex. Pour des aigus tout en finesse et sans agressivité, on retrouve ainsi le tweeter à dôme 28 mm réalisé en tissage textile souple (cf. photo ci-dessus). Un dôme au diamètre relativement important qui offre à ce tweeter la possibilité de descendre assez bas en fréquence. Comme sur la Menuet traditionnelle, Dali a donc opté pour une fréquence de transition entre les deux sections calée sur 3 kilohertz. Le petit boomer bénéficie, ici encore, d’un cône chargé en fibres de bois. Une spécificité qui offre un excellent compromis masse/rigidité. C’est un point clé pour une restitution vive, dynamique et naturelle même dans les conditions d’écoutes les plus délicates. Toujours dans l’objectif d’offrir une restitution vivante et pleine de relief, ce boomer met à profit un formeur de bobine acoustique en fibre de verre, ce qui réduit les pertes mécaniques au sein de la bobine et minimise la distorsion. Enfin, en dépit de son faible diamètre, il bénéficie aussi d’un important débattement, ce qui l’ouvre à la restitution de basses profondes. À noter que ces deux transducteurs bénéficient toujours de la signature typique de Dali puisque la marque produit ses propres haut-parleurs (cf. photo ci-dessous).

 

 

Ici encore, pour respecter l’esprit de la marque et garantir une qualité de fabrication irréprochable, chaque haut-parleur est contrôlé individuellement en sortie de chaîne de production. Enfin, la fixation de chaque haut-parleur est très soignée. Une pièce en aluminium de fonderie, qui porte également le logo Dali, vient les cercler avec beaucoup d’élégance. Signalons au passage que Dali a diminué le plus possible la distance séparant le tweeter du boomer. Cette disposition offre la possibilité de se rapprocher d’une source acoustique « ponctuelle », disposition favorable à une bonne localisation de chaque source sonore au sein de l’espace stéréophonique.

 

Filtres évolués

Mais c’est au niveau du filtre que les Menuet SE ont bénéficié des modifications les plus radicales. Rappelons que son importance est capitale au sein d’une enceinte puisque c’est lui qui pilote directement les haut-parleurs et fait aussi office d’« interface » entre ces derniers et l’amplificateur. Toute perte ou toute erreur d’adaptation impacte donc considérablement le comportement final de l’enceinte. L’amélioration majeure faite par Dali se base sur l’utilisation de condensateurs Mundorf de très haute qualité. C’est après de nombreuses écoutes comparatives que Dali a retenu leur utilisation pour une restitution toujours plus fluide et limpide. Enfin, tous les composants de ces filtres sont câblés point à point en exploitant des conducteurs en cuivre argenté sans oxygène.

 

 

Borniers en net progrès

Les bornes connexions de la Menuet lSE sont très généreusement dimensionnées Elles ont gagné sur le plan qualitatif par rapport à celles des toutes premières versions de la Menuet. Dali a décidé de doter la SE de bornes Dali Epicon, identiques donc à celles qu’exploitent les enceintes les plus haut de gamme de la marque. Compatibles avec les fiches banane, elles acceptent aussi des câbles de très forte section. En revanche, au nombre de deux seulement, elles ne permettent ni le bi-câblage ni la bi-amplification. Cependant, l’utilisation d’un unique câble, mais de bonne qualité, est souvent préférable à un bi-câblage réalisé à l’aide de câbles de qualité moindre.

 

 

Charge bass-reflex

La Menuet SE reprend également la structure interne du modèle antérieur. On retrouve ainsi la petite charge acoustique d’un volume d’à peine quatre litres (cf. illustration ci-dessus). Elle est décompressée par un évent, logé sur la face arrière des enceintes. Il débouche au niveau des bornes de raccordement. Son diamètre et sa longueur offrent à cette charge bass-reflex un accord en fréquence à 63 hertz.

 

spécifications
  • référence Dali Menuet SE
  • type 2.0kg
  • bibliothèques Menuet (0 € la paire)
  • dimensions l. 150 x h. 250 x p. 230mm
  • poids 4kg
concurrence

Bien entendu, il faut citer la Menuet « traditionnelle » que nous avons testée dernièrement et toujours disponible à la vente au prix de 1 100 € la paire.

 

Nous avons récemment testé les Demand D9 (cliquez pour découvrir le test complet par la rédaction d’AVCesar.com), proposées par Definitive Technology au prix de 899 € la paire. Leur large radiateur passif leur offre une très belle assise pour des enceintes de ce gabarit.

 

Bowers & Wilkins a également consacré de nombreuses études au tweeter qui équipe ses petites bibliothèques 706 S2 (1 449 € la paire). Bénéficiant des études des célèbres enceintes Nautilus de la marque, il est associé à une charge acoustique spécifique. De forme exponentielle, elle assure un amortissement parfait de l’onde arrière du dôme du tweeter garantissant ainsi beaucoup de précision et de limpidité à l’aigu. 

 

Cabasse pour sa part propose la Bora (1 490 € la paire). Ici, c’est la section médium/aigu qui est particulièrement travaillée. Elle adopte un médium/tweeter coaxial favorisant le relief de l’image sonore avec une excellente localisation spatiale des différents « objets » de la scène sonore.

concurrence
  • référence Dali Menuet SE
  • type 2.0kg
  • bibliothèques Menuet (0 € la paire)
  • dimensions l. 150 x h. 250 x p. 230mm
  • poids 4kg
verdict technique

Tout comme pour le modèle précédent, il nous a fallu roder les petites Menuet SE. Dali recommande un rodage d’au minimum 50 heures avant de pouvoir exploiter pleinement leurs ressources. Nous avons donc effectué ce rodage avant nos écoutes. L’opération est assez simple. Il suffit de faire diffuser de la musique, si possible à niveau assez soutenu durant toute la période de rodage. Nous avons utilisé la même « astuce » de câblage croisé pour minimiser le niveau sonore émis durant cette période de rodage. Pour info, nous décrivons plus précisément cette pratique dans nos lignes consacrées au test des Menuet.

 

 

Simple câblage de forte section

Les Menuet SE ne disposent toujours que d’une unique paire de bornes. Leur raccordement se fait donc en mono câblage. Aucun risque, dans ce cas, de tenter des configurations hasardeuses pour leur connexion. Deux câbles de forte section ont donc suffi pour les connecter à l’amplificateur qui avait pour mission de les piloter. Cette simplification de câblage n’est pas, à notre point de vue, une aberration. En effet, gérer correctement un bi-câblage, voire une bi-amplification, est moins simple qu’il n’y paraît et les résultats peuvent parfois s’avérer décevants.

 

 

Attention aux murs arrière

En ce qui concerne leur positionnement, le fait qu’elles disposent d’un évent arrière modifie, comme toujours, légèrement leur comportement dans le grave en fonction de la proximité des angles de la pièce d’écoute. Cependant, Dali annonce qu’un espacement de deux centimètres par rapport au mur suffit pour que l’évent travaille correctement. Pour notre part, lors des écoutes, nous les avons placées sur des socles à une quarantaine de centimètres du mur arrière de la pièce d’écoute. Une localisation qui nous est apparue comme assez naturelle pour ce type d’enceinte et apte à les laisser s’exprimer pleinement.

 

Tempérament remarquable

Comme pour les Menuet, le point le plus surprenant des Menuet SE est la remarquable assise qu’elles offrent à la restitution pour des enceintes de ce gabarit. On reste une nouvelle fois vraiment bluffé… Le grave est d’une grande profondeur, à la fois ferme et vif. Pour le reste du spectre, leur comportement présente toujours un très bel équilibre. Ces enceintes disposent toujours de beaucoup d’aisance dans le médium et un détail dans l’aigu sachant allier précision, transparence et douceur. Nous avons pu noter que la modification de filtre des SE par rapport à celui des Menuet conventionnelles apporte à l’écoute encore plus de limpidité et de naturel. Même à niveau d’écoute soutenu, la restitution ne donne jamais dans l’agressif. Globalement l’écoute bénéficie d’encore plus de finesse et de détails offrant une sensation de naturel que seuls les meilleurs maillons d’un système sonore sont capables d’offrir.

 

 

Objectif source sonore ponctuelle

Un autre point fort des Menuet SE, directement hérité de leurs grandes sœurs, est la précision de l’image stéréophonique qu’elles délivrent. Un atout qui s’explique toujours par la faible distance qui sépare le tweeter du boomer. Elle tend ainsi à transformer ces deux transducteurs en source ponctuelle. Un effet qui est recherché sur les systèmes à structure coaxiale et dont on se rapproche ici. Il est également probable qu’un travail approfondi a été réalisé par Dali au niveau de son nouveau filtre pour un respect encore amélioré de l’homogénéité de phase entre les deux haut-parleurs, ce qui offre encore plus de piqué à l’image sonore. 

 

Écoutes comparatives

Afin de mettre en évidence les différences de comportement entre les Menuet traditionnelles et les Menuet SE, nous les avons écoutées alternativement sur les mêmes sources et les mêmes plages musicales. Dali avait eu la gentillesse de nous fournir les deux générations d’enceintes en même temps pour une véritable écoute comparative. Pour les piloter, nous avons donc utilisé un amplificateur Yamaha A-S1200 (cliquez pour découvrir le test complet du produit par la rédaction d’AVCesar.com) en connectant une première paire d’enceintes sur ses sorties Speakers A et la seconde sur Speakers B. Le commutateur en façade permettait ainsi de jongler entre les deux écoutes avec beaucoup de facilité.

 

 

Sur les deux modèles nous avons retrouvé l’excellente ouverture de la scène sonore avec, peut-être, une précision de la localisation de chaque élément de l’image sonore encore plus fine sur les Menuet SE. Requiem pour un con (version remix 91) de Serges Gainsbourg a mis en évidence ce gain en précision. La voix du chanteur trône au centre et en avant-plan de l’image sonore tandis que les cœurs semblent venir de très loin depuis ses fins fonds tout en bénéficiant, en dépit de cette position reculée, d’une excellente présence. De même, sur nos écoutes d’enregistrements live, les applaudissements et claquements de mains qui accompagnent l’enregistrement public, remasterisé, de Johnny Rivers au Wisky a Go-Go, sont restitués avec beaucoup de réalisme et se répartissent avec naturel sur l’espace stéréophonique. Une autre écoute réalisée sur l’enregistrement de François Feldman à Bercy nous a fait de retrouver l’ambiance acoustique difficile de cette salle. 

 

Les voix gagnent également à la fois en présence et en naturel. Les Menuet SE offrent ainsi encore un gain en transparence et en limpidité du message sonore, même si les Menuet « standard » nous avaient déjà séduites par le respect des timbres qu’elles offraient.

 

Amplificateur costaud conseillé

Enfin, si le rendement des Menuet SE n’a toujours rien d’exceptionnel, elles acceptent de restituer un niveau d’écoute appuyé avec beaucoup d’aisance et sans difficulté. Il est conseillé de les associer à un amplificateur disposant d’un minimum d’énergie pour qu’elles s’expriment pleinement. Correctement pilotées, elles offrent même une dynamique que ne laisse pas supposer leur faible encombrement. Dans la pratique, une puissance de 2 x 60 W à 2 x 100 W est parfaite. C’est d’ailleurs la puissance des deux autres amplificateurs que nous avons utilisé lors de nos écoutes, Le premier de marque Luxman, le second également d’origine Yamaha, un A-S310, model plus modeste que l’A-S1200 (cliquez sur la référence pour découvrir le test complet du produit par la rédaction d'AVCesar.com). Deux électroniques au tempérament fondamentalement différent qu’on su respecter les Menuet. Des amplificateurs aux puissances respectives qui n’ont plus rien d’exceptionnel, du moins sur les amplificateurs Hi-Fi actuels dotés d’étages de puissance à transistors, voire numériques.

 

 

Conclusion

Alors, à l’heure du choix, si vous le pouvez financièrement, optez pour les Menuet SE, surtout si votre amplificateur envoie du bois. Vous ne regretterez pas la différence d’environ 200 € pour leur achat comparé au Menuet classique. De même, si vous êtes en quête d’une grande transparence et d’une extrême précision, même avec des enceintes de gabarit réduit. On le répète, mais on reste a chaque scotché de la façon dont sont capables les Dali Menuet de remplir l’espace, même de fort volume. Un véritable enchantement.

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