Jean-Marie Gustave Le Clézio, entre les mondes
Né à Nice, d’un père anglais et d’une mère française, Jean-Marie Gustave Le Clézio grandit à l’île Maurice et acquiert très vite le goût du voyage, derrière lequel se profile, dès son plus jeune âge, celui de l’écriture. À seulement 23 ans, l’auteur précoce remporte le prix Renaudot en 1963 pour son roman Le procés‑verbal.
Dans ce formidable documentaire, Le Clézio confie qu’il est un nomade qui se déplace, mais qui ne voyage pas. En situation d’exil permanente, l’écrivain déclare avoir l’écriture comme unique ancrage. Inventer des histoires, lesquelles se prolongent en idées, avec la musicalité des mots, permettant la compréhension de soi et l’ouverture à l’altérité.
Dans le film de François Caillat, Le Clézio voyage entre les mondes, du métro de Séoul à une plage isolée de Bretagne, de Panama à la terre ocre du Mexique, porteuse d’histoire et de beauté, foulée par ses semelles de vent. Puis l’escale en Afrique, agréable souvenir d’enfance, bercé par les couleurs, la richesse culturelle et la profusion des matières.
Sur fond de paysages urbains, marins, torturés ou crépusculaires, les citations issues d’œuvres telles que Les géants (1973), Le rêve mexicain (1988), L’Africain (2004) ou Raga (2006), s’enchaînent et harmonisent tous ces itinéraires arpentés. « La littérature, c’est aussi une sorte de chant en accord avec le monde minéral, végétal, avec la mer (…) ». Admirable.