Amateurs d’humour noir ou corrosif, passez votre chemin. À l’instar d’un Gad Elmaleh qui ne se prive plus d’improviser un morceau de piano ou de pousser la chansonnette durant ses spectacles, Cartouche, en fin observateur, mêle à son humour de situation ses autres talents, comme le mime et la danse. Car avant de s’investir à cent pour cent dans le one man show, Cartouche, surnommé le « Billy Elliot du 93 », a été danseur classique en cachette de ses 9 ans à ses 20 ans, exécutant ses premiers entrechats au conservatoire du Raincy pour terminer à l’opéra de Marseille ! Ancien élève du studio Sylvie Vartan et de l’école du Mime Marceau, Cartouche se consacre aujourd’hui pleinement à la comédie, se plaisant à décrypter ici les rapports amoureux.
Le comique se sert des différences entre les hommes et les femmes pour imaginer des saynètes cocasses grimant les comportements des deux sexes. Les femmes de Cartouche sont exigeantes, fleur bleue, fans de Marc Lavoine, des bougies parfumées et obsédées par les régimes. Mais les hommes en prennent aussi pour leur grade : terre à terre, bourrus, un brin vulgaires mais aussi plus sensés. Et l’humoriste ne se prive pas de se servir de son vécu et de ses histoires personnelles pour nourrir ses sketchs, qui n’en sont que plus criants de vérité (la phrase « Tu t’engages ou tu dégages », envoyée par texto par son amoureuse, est inspirée de faits réels…).
Mais il n’évite hélas pas certains clichés et, visant un très large public, édulcore un peu trop ses monologues. Un spectacle énergique mais qui manque de mordant, et où on ne décèle pas vraiment la patte de la danseuse et chorégraphe Marie-Claude Pietragalla, ici à la mise en scène.