par Laurence Mijoin
26 août 2010 - 11h29

Katalin Varga

année
2009
Réalisateur
InterprètesAndrea Gavriliu, Roberto Giacomello, Norbert Tankó, Attila Kozma, Sebastian Marina, Tibor Pálfy
éditeur
genre
sortie
30/11/-0001
notes
critique
7
10
A

En pleine Transylvanie, Katalin Varga doit quitter avec son fils le village où elle vivait en compagnie de son mari, celui‑ci ayant appris que l’enfant est le fruit d’un viol. Katalin n’a alors qu’une idée en tête : retrouver les hommes responsables de sa condition…

Katalin Varga fait partie de ce sous‑genre que d’aucuns pourraient juger douteux : le rape and revenge (« viol et vengeance »), qui voit la plupart du temps une femme abusée par des hommes exercer sa vengeance, avec parfois quelques variantes. Une tendance qui a donné naissance à quelques fleurons du cinéma d’exploitation (I Spit on your Grave ou La dernière maison sur la gauche), mais qui, paradoxalement, trouve littéralement sa source dans le cinéma d’auteur pur et dur, puisque le genre fut initié par nul autre qu’Ingmar Bergman via le film La source, le modèle de Wes Craven pour La dernière maison sur la gauche.

Le rape and revenge, malgré ou grâce à son argument de départ pour le moins sordide, est donc un terrain propice à des variations très différentes. Katalin Varga est plus proche de Bergman, avec un traitement visuel naturaliste qui profite des décors ruraux et fantomatiques de la Transylvanie pour plonger son héroïne dans une sorte de no man’s land où le temps semble s’être arrêté, et où la nature observe d’un œil indifférent sa vengeance.

Le cinéaste Peter Strickland établit par petites touches toute la complexité morale d’un tel acte, tout en imprégnant ses images d’un lourd sentiment d’inéluctabilité via des plans très lents accompagnés d’une musique éthérée et d’effets sonores déstabilisants qui sont pour beaucoup dans l’atmosphère envoûtante du long métrage. Bien sûr, un tel traitement implique forcément un rythme indolent qui risque de rebuter les adeptes de narrations plus musclées, mais pour peu que vous vous laissiez ensorceler par ce voyage sombre et désespéré, vous devriez vous rappeler longtemps de Katalin Varga

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Tous publics
Prix : 19,99 €
disponibilité
06/07/2010
image
1.85
SD 576i (Mpeg2)
16/9 compatible 4/3
bande-son
Roumain Dolby Digital 2.0
sous-titres
Français
5
10
image
Premier problème de cette image : la définition, qui occasionne des contours flous et imprécis et plonge l’ensemble dans un voile cotonneux. Il reste aussi pas mal de défauts de pellicule, avec notamment beaucoup de points blancs et même quelques « poils » assez disgracieux (souvent issus des vêtements textiles des opérateurs caméra). Heureusement, la granulosité voulue par le réalisateur et son chef-opérateur est toujours présente, participant au côté « rude » du film.
7
10
son
L’unique piste audio, un mixage Dolby Digital 2.0, s’en tire sans trop de casse, malgré le manque de tonus du rendu. Mais l’encodage parvient à retranscrire correctement le gros travail effectué sur le sound design, qui compte pour beaucoup dans l’atmosphère du film.
7
10
bonus
- Interview du réalisateur (19')
- Making of (16')
- Interview du sound designer (4')
- Scènes coupées (2')
Excellente interactivité qui évite le syndrome « langue de bois » pour mieux aborder les difficultés d’un tournage désargenté mais passionné. Que ce soit à travers l’interview du réalisateur ou le making of, tous ces aspects accentuent le côté « pris sur le vif » du long métrage, filmé dans des conditions parfois compliquées. On regrettera simplement le peu d’intérêt de l’interview du sound designer, qui aurait pourtant pu être passionnante, ainsi que la relative inutilité des scènes coupées.
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