par Jean-Baptiste Thoret
12 octobre 2010 - 11h52

White Material

année
2009
Réalisateur
InterprètesIsabelle Huppert, Christophe Lambert, Nicolas Duvauchelle, Isaach de Bankolé, William Nadylam, Michel Subor
éditeur
genre
notes
critique
7
10
A

C’est sans doute son enfance passée au Cameroun qui explique, pour partie, la tournure qu’a pris la carrière de Claire Denis, comme la place singulière qu’elle occupe depuis vingt‑cinq ans dans le cinéma français. Depuis Chocolat, son premier film, Denis n’a cessé d’ausculter les origines et les conséquences du passé colonial de la France, du lien puis de la barrière qui s’est érigée entre Blancs et Noirs.

Dans White Material, Claire Denis effectue un impressionnant retour aux sources de son cinéma. Écrit avec la romancière Marie N’Diaye, le film cale son pas sur Maria Vial, une femme adulte (Isabelle Huppert, parfaite) qui, un jour, héberge le chef blessé d’une rébellion (Isaach de Bankolé) qui secoue un pays indéterminé d’Afrique. En pleine guerre civile, Maria refuse pourtant d’abandonner sa plantation de café avant la fin de la récolte, en dépit des menaces qui pèsent sur sa vie et les siens.

Denis enregistre ici les derniers soubresauts d’une domination blanche, ses ultimes spasmes, inspirés de l’expatriation des Français de Côte d’Ivoire. Maria Vial, symbole d’une communauté de Blancs qui pensent avoir implanté le paradis dans les colonies, incarne à merveille cet aveuglement sincère qui conduira aux déroutes que l’on sait. Filmé de façon sèche et lyrique à la fois, White Material témoigne de la capacité de sa réalisatrice (auteur, souvenons‑nous, de la fable vampirique Trouble Every Day) à aller jusqu’au bout de son sujet, la cruauté comprise.

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Tous publics
Prix : 19,99 €
disponibilité
29/09/2010
image
2.35
SD 576i (Mpeg2)
16/9 compatible 4/3
bande-son
Français DTS 5.1
Français Dolby Digital 2.0
sous-titres
Aucun
7
10
image
Le très beau Cinémascope employé par Claire Denis n'est pas forcément servi comme il le devrait avec cette image propre, mais aux couleurs et contrastes un peu trop « passés » (même si la volonté de la cinéaste était visiblement de limiter l'éclat des couleurs, les noirs manquent de toute évidence de profondeur et d'unité lors des scènes sombres). La définition est en revanche probante, avec un niveau de détail appréciable.
5
10
son
On s'interroge sur l'intérêt d'une piste DTS 5.1 pour un tel film, surtout que les enceintes arrière sont très peu sollicitées (principalement, mais toujours très discrètement, pour la belle musique de Stuart Staples), et que le mixage voix -utilisant visiblement les prises de son directes- est parfois mal équilibré, obligeant à jouer avec la télécommande. L'encodage Dolby Digital 2.0 n'est pas non plus idéal, puisque le problème de mixage des dialogues se trouve accru, tandis que les ambiances ressortent encore moins.
5
10
bonus
- Scène coupée (2')
- Festival (13')
- Bande-annonce
L'unique scène coupée comporte quelques passages qui auraient mérité de figurer dans le film afin de mieux justifier l'acte final du personnage central. On aurait du coup aimé que Claire Denis explique la raison de son absence du montage définitif. Quant au journal de bord de la cinéaste au Festival Écrans Noirs, il est assez immersif et aurait gagné à durer un peu plus longtemps.
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