par Laurence Mijoin
30 décembre 2010 - 11h45

Les petits ruisseaux

année
2010
Réalisateur
InterprètesDaniel Prévost, Philippe Nahon, Bulle Ogier, Hélène Vincent, Julie-Marie Parmentier, Bruno Lochet
éditeur
genre
sortie
30/11/-0001
notes
critique
7
10
A

Veuf et septuagénaire, Émile (Daniel Prévost) occupe ses journées avec Edmond (Philippe Nahon, parfait à contre‑emploi), sur les bords de Loire, où les deux copains aiment pêcher. Un jour, Edmond lui révèle sa vie amoureuse et sexuelle cachée, ainsi que sa passion : ses nombreuses peintures de femmes nues. Et meurt en peignant sa dernière toile. Émile, esseulé et déboussolé par la perte de son compagnon, va tenter de retrouver goût à la vie, à l’amour, à la chair.

Auteur de bandes dessinées, l’Angevin Pascal Rabaté, qui signe ici son premier long métrage, adapte avec Les petits ruisseaux sa propre BD éponyme. S’attachant à décrire les relations amoureuses et sexuelles d’un septuagénaire (formidablement incarné par un Daniel Prévost très touchant), et des séniors plus largement, l’auteur s’attaque à un sujet rare au cinéma, et le fait avec beaucoup d’humanité, sans jamais tomber dans l’émotion facile et tire‑larmes.

Il préfère au contraire livrer une petite fable naturaliste et épicurienne sur fond de douceur angevine, doublée d’un mini‑road‑movie entre l’Anjou et la Corrèze, prenant son temps pour faire vivre et évoluer ses personnages, suspendus comme en apesanteur dans la brise estivale.

De fait, le rythme n’est pas trépidant et les péripéties jamais rocambolesques, car filmées à hauteur d’homme. Mais Rabaté, à l’instar de ses collègues bédéistes Riad Sattouf (Les beaux gosses) et Joann Sfar (Gainsbourg (vie héroïque)), qui ont passé le cap du grand écran avec talent, cadre ses plans comme ses vignettes, recherche la bonne mise en scène, et la trouve souvent, sans effet tapageur mais toujours avec un sens aigu de la composition, alliant contenu et contenant, signifiant et beauté du geste.

À mille lieues de La tête en friche de Jean Becker, qui s’enlisait dans son ode à la ruralité, Les petits ruisseaux donne, au contraire, l’envie d’un retour aux sources.

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dvd
cover
Tous publics
Prix : 19,99 €
disponibilité
02/12/2010
image
2.35
SD 576i (Mpeg2)
16/9 compatible 4/3
bande-son
Français Dolby Digital 5.1
Français Dolby Digital 2.0
sous-titres
Français pour sourds et malentendants
7
10
image
Les couleurs estivales des Petits ruisseaux sont éclatantes, et ce DVD fait honneur à la douceur angevine et aux paysages paisibles et ensoleillés des bords de Loire. Les rares séquences sombres présentent parfois quelques légers fourmillements, écueil largement compensé par les scènes en pleine lumière, offrant des cieux parfaitement stables, aux teintes profondes. Quant à la définition, elle s'avère très correcte.
7
10
son
On apprécie la présence de deux pistes françaises Dolby Digital 5.1 et 2.0. Globalement, les séquences musicales sont le point fort de ces deux versions. Qu'il s'agisse de la stéréo ou du 5.1, elles ne manquent pas d'envergure. Les basses sont appuyées et les instruments profitent d'une bonne séparation des canaux (même en stéréo, avec de jolis effets gauche/droite). Les dialogues sont en revanche le point faible des deux pistes. Parfois légèrement étouffées en 5.1 (ce qui est sans doute lié aux conditions de prises de son), les voix sont trop en retrait en 2.0. Enfin, en 5.1, on apprécie les ambiances dans la nature, même si les effets sur les canaux arrière auraient pu être un peu plus pêchus.
5
10
bonus
- Making of (17')
- Bandes-annonces
Un peu court, le making of a le mérite de montrer de nombreuses images du tournage tout en nous épargnant le blabla promotionnel habituel. On peut voir le réalisateur, les acteurs et les techniciens à l'œuvre (story-board croqué sur le vif, placements de caméra, discussions entre les comédiens, mise en place des rails de travelling…). Un bonus simple mais qui a su capter et retranscrire l'ambiance sur le tournage. On aurait toutefois apprécié un supplément sur le travail d'adaptation de la bande dessinée à l'origine du film. Une petite interview de Pascal Rabaté n'aurait pas été non plus de trop.
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