par Jean-Baptiste Thoret
24 mai 2011 - 10h59

Un homme qui crie

année
2010
Réalisateur
InterprètesYoussouf Djaoro, Diouc Koma, Emile Abossolo M'Bo
éditeur
genre
sortie
30/11/-0001
notes
critique
7
10
A

On peut compter sur les doigts d’une main amputée les films en provenance du Tchad et qui parviennent à se tailler une petite carrière internationale. Un homme qui crie de Mahamet Saleh Haroun mérite au moins cet honneur.

Après Bye Bye Africa (1999), Abojuna (2002) et Daratt, saison sèche (2006), Haroun revient avec un film fort et élégant dont l’action se situe à N’Djamena, dans un hôtel de luxe. Là, Adam, un ancien champion de natation, est employé comme maître‑nageur depuis trente ans, aidé par son fils Abdel. Mais un jour, l’hôtel va connaître la privatisation, et donc la compression de personnel. Adam se retrouve muté au poste de garde‑barrière, tandis que son fils prend sa place. Pendant ce temps, une guerre interminable continue de faire rage et Adam, afin de montrer sa fidélité à l’égard de l’armée loyaliste, décide de livrer son fils Abdel, soupçonné d’aider les forces rebelles.

Film violent, âpre, Un homme qui crie dresse le portrait terrible d’un pays qui pousse ses citoyens à commettre l’irréparable (ici, la dénonciation d’un fils par son père). Pourtant, si les remords hantent le personnage d’Adam, Haroun évite de transformer son film en tribunal et déplie avec honnêteté la complexité des situations et des actes. Une petite merveille.

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Tous publics
Prix : 19,99 €
disponibilité
05/04/2011
image
2.35
SD 576i (Mpeg2)
16/9 compatible 4/3
bande-son
Français Dolby Digital 5.1
Français Dolby Digital 2.0
sous-titres
Français
5
10
image
Captée en équipe réduite et en décors naturels, peu ou pas éclairés artificiellement, cette photographie qui se veut très intime face aux bouleversements extérieurs montre quelques problèmes de régularité. Légers fourmillements, sous-exposition, grain et autres petits défauts émaillent le film. Pas de quoi gâcher le plaisir, loin de là, mais de petites imperfections bien visibles sur nos diffuseurs dernier cri.
7
10
son
Côté son, cette ambiance naturaliste passe mieux. Cet homme qui crie de manière rentrée, silencieusement, est entouré de bruits urbains, d'avions de guerre et des rumeurs de foule audibles sur les enceintes arrière. Un joli travail sur le son, minimaliste, mais qui veut dire beaucoup.
5
10
bonus
- Entretien avec le réalisateur (18')
- Making of (11')
- Bande-annonce
Pas un gramme de promo ici, mais des tonnes de sincérité et d'explications sur le parcours du film et sa thématique centrale. Qu'il s'agisse du making of ou de l'entretien avec le réalisateur, on est surpris par la simplicité, la sérénité et la force qui se dégagent de cette équipe hors du commun.
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