par Carina Ramon
11 mars 2014 - 18h49

Shaka Ponk : Geeks on Stage

année
2013
Réalisateur
Inclus21 titres dont I'm Picky, Let's Bang, My Name is Stain, Shiza Radio, Sex Ball, Lady…
éditeur
genre
notes
critique
7
10
label
A

Nous étions pressés de découvrir in vivo le groupe qui se cache derrière la mascotte simiesque Mister Goz, tout juste auréolé de la Victoire de la musique du Meilleur DVD musical. Ni une ni deux, voilà la galette enfournée dans le lecteur et les enceintes inondées de décibels. On ne nous avait pas dit qu'il fallait des bouchons d'oreilles à la maison aussi, et pas qu'en concert (avec un bémol toutefois, nous y reviendrons dans la partie sonore).

Ça partait mal aussi côté image, avec une captation entachée d'illustrations en surimpression (nous sommes à Bercy le 5 janvier 2013 devant 16 500 personnes prêtent à « pogoter » et à « slamer » au moindre signe divin), ce qui a pour effet immédiat de nous détacher de la sensation du live. Cette fois, à notre grande surprise, tout s'emboîte parfaitement. Sous ses airs foutraques, la petite bande (Frah, Sam, Mandris, Cyril, Ion, Steve) est hyper‑pro et son univers techno‑organique pensé au pixel près.

Ex‑graphiste (tout s'explique), le frontman Frah déploie aujourd'hui sur scène son aura naturelle et ses talents vocaux ‑plus éraillés, on meurt‑ en compagnie de Sam, son alter ego féminin. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que ces deux‑là entrent en scène comme d'autres font la guerre. Chargés à bloc, ces chamans du décibel, à la fois sauvageons vaudous et réincarnations bestiales d'un punk du troisième millénaire, déchargent leurs ondes positives dans une foule électrique. Rock, punk, heavy metal, électro… tous les styles se mélangent dans un grand tourbillon ébouriffant sur fond d'imagerie sexy.

Une performance née de la volonté du groupe de livrer ce soir‑là à ses fans un show unique, différent de ceux de la tournée. Avec ses titres plus anciens, la setlist est complétée par l'intrusion d'invités surprise : les Américains de Fishbone, Bertrand Cantat pour quelques titres plus posés, Matt Bastard de Skip the Use tout de rouge vêtu (suite à une bonne blague du groupe), ou encore Skunk Anansie par le truchement de la vidéo, dont les coulisses de la séquence sont à découvrir au sein des bonus.

C'est donc une gentille claque visuelle et auditive que Shaka Ponk nous inflige. L'humilité et la créativité « maison » de ce groupe adepte des synthés (ah, enfin un point commun !) finissent par nous retourner. C'est promis, la prochaine fois, on prévoira plus large en munitions. Shaka, on vous a dans le viseur !

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test
dvd
cover
Tous publics
Prix : 16,99 €
disponibilité
18/11/2013
image
1.78
SD 576i (Mpeg2)
16/9
bande-son
Dolby Digital 2.0
sous-titres
Aucun
8
10
image
Comme dit précédemment, nous ne sommes pas fans des surimpressions à l'écran pendant un concert. Personnages de synthèse, dessins, savants gribouillages, tout y passe. Mais le rendu fait finalement référence à l'essence même du groupe, qui avoue bien volontiers « faire de l'image et du son ». Soit. On apprécie aussi les nombreuses trouvailles visuelles comme ces micro-caméras tout droits sortis de la caisse à outils de Mario le plombier, fournissant son lot de gros plans uniques en leur genre. Côté réalisation, si des passages manquent à l'appel (disponibles pour la plupart en bonus), on ne s'ennuie pas une seconde. Un ensemble suffisamment nerveux et plutôt bien pensé (les deux niveaux d'écrans) qui aurait cassé la baraque en HD (pas de Blu-Ray disponible, étonnant pour un groupe aussi technoïde). Ce DVD est fort heureusement hautement satisfaisant.
7
10
son
Pas d'ampli de guitare ou de basses sur scène, ok. Des synthés et des samples, ok. Mais pas de 5.1 ? Allô ? Tu es un groupe rock et t'as pas de 5.1 ? Aussi tonitruant soit-il, ce Dolby Digital stéréo ne fait pas honneur à ce groupe adepte de la puissance sonore. La dynamique nous manque, les roulements des graves sous nos pieds aussi. Notre seule explication : inciter les spectateurs à aller voir et écouter Shaka Ponk sur scène.
8
10
bonus
- Geeks Side Story (68')
- CD
- T-shirt imprimé signé Liberatore (auteur du cover)
Toujours selon les principes du fait maison, Frah et ses amis (dont Korky, l'homme-caméra qui les suit partout) ont concocté un joli making of de plus d'une heure. Des tanches de vie en tournée, dans le bus (où le groupe répète et enregistre ses albums), en tournage de clip et au fil de bien des rencontres (jolie séquence avec l'envoûtante Skin de Skunk Anansie). Les fans apprécieront les moments de confidence, les images captées à l'arrache dans l'intimité du groupe (promiscuité ?), le focus sur la captation en motion capture de la battle de batteries par exemple, ou encore la reprise acoustique de Personal Jesus de . Les autres découvriront un univers singulier où une rupture des ligaments et une attelle à la jambe plus tard n'empêchent pas de faire le show… must go on. À noter au sein de package : le CD et un t-shirt pour les geeks en goguette.
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