par Paco Altura
11 avril 2014 - 11h16

Artémis, cœur d'artichaut

année
2013
Réalisateur
InterprètesFrédérique Barré, Noémie Rosset, Hubert Viel, Lelio Naccari, Djahiz Gil
éditeur
genre
notes
critique
7
10
A

La déesse Artémis, devient, dans le monde contemporain, une étudiante en lettres emprisonnée dans une solitude et une mélancolie infinies. Elle rencontre Kalie, jeune femme pétillante à qui Artémis, sur l'insistance du narrateur de l'histoire, propose une colocation. Le duo décide un jour de partir sur les routes de Bretagne.

Filmé dans un Super 8 charbonneux, réalisé en autofinancement complet, ce moyen métrage d’un peu plus d’une heure est une parenthèse vitale de folie douce, de fraîcheur et de joie à découvrir d’urgence.

D’abord parce que Hubert Viel, le réalisateur, transcende son cruel manque de moyens (6 000 € de budget !) avec une inventivité visuelle de chaque instant. Stable ou tremblée, nette ou légèrement floue, montée cut ou en mini‑plan‑séquence, chaque séquence de cette petite gemme éclate de vie et pompe vaillamment du sang, des souvenirs, de la joie et l’espoir d’un amour à venir, tel un vaillant cœur éclatant de jeunesse.

On pourrait citer toutes les influences hantant le travail de Hubert Viel, savant chaman qui conjure les ombres d’un Godard épris de liberté, d’un sentiment amoureux à la Rohmer ou d’un Philippe Garrel assoiffé de vie. Mais ce serait faire injure aux incantations magiques de ce jeune sorcier qui invoque un mythe grec vieux comme le monde et le sonde avec une énergie et une paradoxale modernité classique qui n’existent nulle part ailleurs dans le cinéma d’aujourd’hui.

Ce jeune homme détient en fait un trésor, un style bien à lui et fassent les dieux de l’Olympe qu’il le préserve ! Ultime élégance, cette gemme magique réserve aussi une perle cachée en la personne de la pétillante et intrigante Noémie Rosset (Kalie), qui dévore littéralement tous les plans où elle figure. On espère la revoir très bientôt.

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dvd
cover
Tous publics
Prix : 19,99 €
disponibilité
01/04/2014
image
8 mm
SD 576i (Mpeg2)
4/3
bande-son
Français Dolby Digital 5.1
sous-titres
Anglais, espagnol, italien
3
10
image
Filmé en grande partie en noir et blanc avec les moyens du bord, le film ne peut et n'entend pas rivaliser avec les as de la catégorie DVD. L'image changeante, tantôt limpide, tantôt hyper-granuleuse, parfois subtilement ou grossièrement floue, n'est pourtant pas un défaut mais participe pleinement au projet artistique développé par le réalisateur. Notre notation, très sévère, tient compte en effet des autres DVD chroniqués tout au long de l'année sur AVCesar.com, pour de simples raisons de parité. Mais que les choses soient claires, cette note ne reflète, en aucune façon, celle que notre cœur attribue aux images délicieuses du film.
5
10
son
Si Hubert Viel et sa petite équipe ont filmé en autofinancement, ils ont par contre bénéficié en post-production d'une aide qui a permis de doter le film d'une piste sonore 5.1 très sage. Celle-ci, sans apprêts, offre simplement des dialogues clairs (exception faite sur deux courtes scènes) et d'occasionnels et surprenants effets de spatialisation. Du travail propre même si le 5.1 aurait aisément pu faire place à un mieux dimensionné 2.0.
7
10
bonus
- Commentaire audio de l'équipe (61')
- Avenue de l'Opéra, court métrage (10')
- Clip It's Goodbye du groupe Film Noir (4')
- CD audio dix titres de la musique du film, Variations sur Artemis (38')
Le commentaire audio du film par l'équipe est un vrai modèle du genre. L'aventure du film, les hasards techniques, les petits trucs de tournage, les anecdotes amusantes, l'art infini de la débrouille… rien n'est oublié dans ce commentaire d'une générosité inouïe qu'il faudrait faire écouter à tous les apprentis cinéastes. À ne pas louper, donc. Et si, après avoir vu le film, vous avez encore quelques doutes sur la créativité visuelle de Hubert Viel, n'hésitez pas à déguster le sensuel court métrage Avenue de l'Opéra racontant les rêveries d'une jeune femme infidèle, ou encore le clip It's Goodbye que Viel a réalisé pour le groupe Film noir. C'est bluffant, fin et admirablement cadré, particulièrement Avenue de l'Opéra. Et si ce menu robuste ne vous a pas rassasié, n'hésitez pas à lancer le CD de la BO du film signée Rémi Alexandre du groupe français Syd Matters.
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