par Cédric Melon
06 octobre 2014 - 12h45

Le juge Fayard, dit le shériff

année
1976
Réalisateur
InterprètesPatrick Dewaere, Aurore Clément, Philippe Léotard, Myriam Mézières, Hélène Vallier, Jacqueline Doyen
éditeur
genre
notes
critique
10
10
label
A

Un juge d'instruction Fayard (Dewaere, nominé au César du Meilleur acteur pour ce rôle), réputé pour son intégrité et ses méthodes radicales, enquête sur une affaire de hold‑up. Il est convaincu que l'un des suspects bénéficie du soutien de personnages haut placés. Malgré les pressions et l'absence d'appui de sa hiérarchie, Fayard va mener l'enquête…

Le film d’Yves Boisset s’inspire clairement de l'affaire du Juge François et dénonce la corruption au sein des systèmes judiciaire et politique, en faisant notamment référence au SAC (Service d'action civique), sorte de police parallèle au service du Général de Gaulle et de ses partisans. Au moment de sa sortie en salles, le film a d'ailleurs été censuré et son réalisateur contraint de supprimer toute mention visuelle ou auditive relative à cette organisation.

Témoin atypique d’une époque où le cinéma était engagé et s’opposait aux puissants, Le juge Fayard, dit le shériff reste aussi mémorable pour l’interprétation de Patrick Dewaere qui, aujourd'hui encore, laisse pantois. Quant au récit, il a conservé toute sa force d’évocation et de dénonciation, mettant en exergue un système qui fait peur et peut même renvoyer à des situations récentes.

Ce constat terrifiant, presque trente ans après, rend le film d'autant plus important qu’il n’a rien perdu de sa conviction profonde. Il démontre aussi le courage exemplaire d’un cinéaste, pour que le cinéma engagé ne tombe pas dans l'oubli. Et malheureusement, ce ne sont les sujets qui manquent aux jeunes auteurs d'aujourd'hui.

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dvd
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Tous publics
Prix : 24,99 €
disponibilité
18/06/2014
image
1.66
SD 576i (Mpeg2)
16/9
bande-son
Français mono
sous-titres
Aucun
7
10
image
La restauration est assez satisfaisante, offrant un nouvel écrin au film. Les couleurs retravaillées restent logiques par rapport à l’époque, et le gain en piqué et niveau de détail fait le bonheur de nos rétines. Perfectible, mais sérieux.
8
10
son
La piste mono de l’époque est exceptionnelle. Elle restitue avec maîtrise des dialogues d’une redoutable clarté et d’une précision exemplaire. Dialogues qui se détachent avec efficacité du reste des ambiances sonores, judicieusement mises en valeur en extérieur comme à l'intérieur. Du beau travail.
10
10
bonus
- Interview exclusive du réalisateur et du magistrat Éric de Montgolfier (72')
- Bande-annonce
Un document exceptionnel de plus d'une heure plongeant dans les coulisses du film et la censure dont il a été la victime. Le récit est lourd de sens, certains témoignages de Boisset font froid dans le dos et la réflexion d’Éric de Montgolfier est d’une pertinence et d’une justesse rares. Fascinant de bout en bout.
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