par Paco Altura
04 mars 2015 - 08h54

Pas de répit pour les salauds

VO
No habra paz para los malvados
année
2011
Réalisateur
InterprètesJosé Coronado, Helena Miquel, Juanjo Artero, Ricardo Davila, Rodolfo Sancho
éditeur
genre
notes
critique
7
10
A

À Madrid, Santos Trinidad, policier à la dérive, vient terminer une nuit de biture dans un club de strip‑tease sur le point de fermer. Après une remarque déplacée, le policier perd ses nerfs et abat trois personnes. Un quatrième larron, qui n’a rien perdu des meurtres, parvient à lui échapper. Trinidad se met à le traquer. Pendant ce temps, le triple homicide est confié à la juge Chacon. Laquelle se rend compte que les victimes étaient liées au trafic de stupéfiants finançant le terrorisme…

Un film étrange, tourné à l'os et d’une extrême sécheresse, porté par une interprétation bluffante de José Coronado (Santos Trinidad) qui donne une belle texture à un personnage presque taiseux. Beaucoup plus complexe qu’il n’en a l’air, ce polar attrayant prend néanmoins beaucoup de temps avant de déployer son récit.
C’est que le réalisateur Enrique Urbizu ‑auteur notamment de l’atroce Box 507‑ voulait décrire une enquête de police, avec ses attentes et ses impasses, de manière la plus crédible possible.

Mais derrière son intrigue, Urbizu a, en fait, un autre dessein : dessiner, là encore avec force détails, l’impact du hasard sur une investigation. Comment le fait de traîner quelques secondes supplémentaires à un endroit, peut servir, desservir voire complètement réorienter une enquête. C’est en cela que le film divisera : soit on attrape au bond la petite musique âpre et aride d’Urbizu, soit on se laisse leurrer par la violence pétrifiante du début du film et, décontenancé par le rythme lancinant du film, on finit par décrocher. Pour notre part, le charme atypique de cette histoire de rédemption vénéneuse a opéré.

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No habra paz para los malvados
Tous publics
Prix : 14,99 €
disponibilité
18/02/2015
image
2.35
SD 576i (Mpeg2)
16/9
bande-son
Espagnol Dolby Digital 5.1
Espagnol Dolby Digital 2.0
Français Dolby Digital 5.1
Français Dolby Digital 2.0
sous-titres
Français, sous-titres pour sourds et malentendants
8
10
image
Une esthétique ultra-réaliste qui joue clairement la carte de la saleté et de la crasse. Contrairement à Box 507, du même réalisateur, qui esthétisait la violence, Enrique Urbizu abat ici la carte du réalisme extrême, une politique visuelle à laquelle il ne déroge jamais (lumières, cadrages) et qu'il enrichit avec une thématique muette, celle du double (d'innombrables scènes comportent des miroirs). Une esthétique savante qui exige toutefois une profonde concentration durant le visionnage. La compression du DVD est quant à elle tout à fait raisonnable : les scènes de clair-obscur, de nuit ou de boîte passent comme lettres à la poste.
8
10
son
Un très beau travail sonore tant dans les versions 5.1 que 2.0. Un effort a notamment été fait pour émasculer le moins possible la piste sonore et les ambiances sur la version stéréo. La chose, louable, est suffisamment rare pour être signalée. Néanmoins, on choisira si possible la VO 5.1 bien équilibrée et très bonne dans la spatialisation des ambiances. La VF est quant à elle au diapason dans la qualité, mais on peut regretter le choix artistique d'une voix « normale » pour Santos Trinidad, alors que José Coronado, l'interprète, a fait un travail assez hallucinant sur sa voix en VO pour paraître constamment menaçant.
7
10
bonus
- Interviews (20')
Plus que des interviews du réalisateur et des différents acteurs -génial de découvrir le visage et l'expression parfaitement normaux au civil de José Coronado, l'interprète du terrifiant Trinidad-, ce supplément est un mélange intéressant entre making of et note d'intention. Les acteurs parlent beaucoup de leur personnage respectif, évoquent leurs choix (costumes, diction...) et parfois des regrets (scènes et dialogues coupés). Le réalisateur s'intéresse lui pour l'essentiel à ses deux chevaux de bataille : le réalisme et son traitement du « hasard ». Autrement dit, suffisamment de biscuit pour avoir envie de revoir aussitôt le film avec un regard neuf.
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