La loi de la jungle
Envoyé sur un chantier en Guyane, Marc Châtaigne (Vincent Macaigne) a pour mission de mettre la piste de ski « Guyaneige » aux normes européennes. Une fois débarqué, le stagiaire au ministère de la Norme cumule non seulement les tuiles, mais se voit aussi contraint de faire équipe avec Tarzan (Vimala Pons), une chercheuse, accessoirement guide, au caractère bien trempé.
La séquence introductive donne le ton : Mathieu Almaric métamorphosé en nabab tout de blanc vêtu, suintant, fait un discours post‑colonial pétri de clichés. Autour de lui, des élus locaux et des militaires, soit un échantillon des institutions implantées sur ce petit bout isolé de France. Pourquoi une telle opération ? Seulement pour certifier la présence hexagonale, même dans la zone la plus reculée de l'un de ses départements. Idem pour Guyaneige, projet de la plus haute importance et d'intérêt public.
La neige en pleine région tropicale, un stagiaire incapable dépêché pour représenter l'administration française : la nouvelle comédie d'Antonin Peretjatko appuie fort sur les contradictions afin que l'absurde cale chaque faux pas de l'inénarrable Châtaigne sur des pistes encore plus inextricables.
Ses aventures rocambolesques façonnées dans l'esthétique bande dessinée sont jubilatoires en diable. De son côté, sa pétillante partenaire, formée aux arts du cirque, contribue remarquablement à l'humeur survoltée du film. D'ailleurs, il s'est arrangé pour que ces deux‑là finissent par faire la paire.
