par Carole Lépinay
20 décembre 2016 - 10h28

Les Ogres

année
2015
Réalisateur
InterprètesFrançois Fehner, Marion Bouvarel, Adèle Haenel, Lola Duenas, Marc Barbé, Philippe Cataix
éditeur
genre
notes
critique
5
10
A

Pour son second long métrage, Léa Fehner (Qu’un seul tienne et les autres suivront) n'aura jamais côtoyé d'aussi près la grande famille du théâtre qu'est naturellement la sienne. Enfant de la balle, ce sont ses parents (François Fehner et Marion Bouvarel, ils ont fondé l'Agit, un théâtre ambulant) et une troupe d'artistes itinérants (très proche de l'originale) qui s'offrent à la caméra, à cor et à cri. Car même lorsque le public quitte le chapiteau, même lorsque les répliques de Tchekhov débités frénétiquement cèdent la place à un quotidien bohème et précaire, la tragicomédie repart de plus belle.

On assiste sans aucune doute à un spectacle gueulard mais entier dans lequel le chef de cette meute, vorace de vie, tient le rôle d'un funambule, toujours prêt à tirer sur la corde ou à maintenir l'équilibre tant les énergies combinées foutent le bordel et donnent la vie.

La caméra se pose sur le ventre rond de Mona (Adèle Haenel, formidable), étudie les visages lessivés en gros plans, recadre l'artiste dans sa colère ou sa solitude, puis elle se met à chanceler comme leurs états d'âme, jusqu'au tournis, jusqu'au lendemain matin où le chapiteau se replie, nous laissant repus de vertiges.

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dvd
cover
Tous publics
Prix : 19,99 €
disponibilité
23/08/2016
image
2.40
SD 576i (Mpeg 2)
16/9
bande-son
Français Dolby Digital 5.1
Dolby Digital 2.0
Audiodescription
sous-titres
Français pour sourds et malentendants
7
10
image
Un côté documentaire très assumé (caméra à l'épaule), presque naturaliste, tout en étant travaillé au niveau des ambiances et des décors. Les scènes de spectacle ressemblent à des natures mortes (fond noir, couleurs chatoyantes) et les extérieurs à un film tourné en famille, sous le soleil, avec des contrastes marqués et un effet vidéo assumé. Les deux se marient bien et l'on fermera (presque) les yeux sur le manque de précision de l'image et les quelques soucis de rémamence sur les parties les plus sombres.
7
10
son
De la vie et du souffle, le film de Léa Fehner n'en manque pas. Il se passe toujours quelque chose sur les enceintes, gavées de musique. De quoi nous emporter dans un grand tourbillon d'accordéon (il fait aimer, sinon, la bande-son va vite vous courir…) et nous donner envie de partir sur les routes avec le théâtre Davaï. Le 5.1 est presque entêtant, ça déborde de partout (les voix restent bien posées), alors que la stéréo calme le jeu et rééquilibre les choses.
5
10
bonus
- Trois scènes coupées commentées par la réalisatrice, le chef-opérateur et la scénariste (10')
- Bande-annonce
Commenter des scènes coupées avec l'art et la manière, ces trois-là savent le faire. L'exercice en dit long sur leur volonté de faire passer beaucoup avec d'infimes détails. On comprend vite la méthode Léa Fehner : laisser tourner la caméra, accueillir l'imprévu et capter l'énergie par tous les moyens. Intéressant.
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