Un conte de Noël

Collector
Année : 2008
Réalisateur : Arnaud Desplechin
Casting : Catherine Deneuve, Jean-Paul Roussillon, Anne Consigny, Mathieu Amalric, Emmanuelle Devos, Melvil Poupaud, Hippolyte Girardot, Chiara Mastroianni
Éditeur : Bac Vidéo
DVD : 1 DVD-9 + 1 DVD-5, 145', zone 2
Genre : comédie dramatique, couleurs
Interdiction : tous publics
Sortie : 02/12/08
Prix ind. : 24,99 €
Mustav
Critique

Test technique
Image :
Son :
Bonus :
Format image
2.35
SD 576i (Mpeg2)
16/9 compatible 4/3
Bande-son
Français Dolby Digital 5.1
Français Dolby Digital 2.0
Sous-titres
Aucun
Amazon
2,98 €
Famille je vous hais, donc, encore et toujours.

Arnaud Desplechin plonge sa caméra-scalpel dans le corps d’une généalogie douloureuse et son lot de pathologies et de non-dits, de deuils manqués ou à venir, de fils reniés et de rejetons modèles. Pour les Vuillard, une famille de Roubaix, l’origine du Mal remonte à 1968, à la mort de Joseph, jeune enfant atteint d’une maladie génétique foudroyante. Aujourd’hui, c’est Noël, mais Junon, la mère (Catherine Deneuve), apprend qu’une même maladie la guette. Unique chance de survie : une greffe de moelle, soit une question en guise de fil rouge narratif (dans le clan, qui sera compatible, l’enfant prodige ou le mal-aimé ?) et l’occasion de réunir toute la fratrie dans la grande maison familiale transformée en poudrière des sentiments. Henri le fils banni et sa compagne Fonia, Elizabeth sa sœur dépressive et son jeune fils Paul, Yvan le fils cadet et sa femme Silvia, le cousin Simon et le pater familias Abel, génialement interprété par Jean-Paul Roussillon ; tous se retrouvent autour de l’arbre de Noël pour un feu d’artifice de déclarations d’amour (« Je ne t’ai jamais aimé », avoue tranquillement Deneuve à son fils Amalric) et de giclées venimeuses.

Dissipons un malentendu. Un conte de Noël, cinquième long métrage d’Arnaud Desplechin, se situe à mille lieues d’un certain cinéma français d’auteur, formellement pauvre et culturellement péremptoire, veine à laquelle on serait à tort tenter de l’assimiler, quitte à en faire la version haute et magistrale. Certes, le film possède en apparence tous les stigmates du genre (description d’une famille névrosée, repli sur la petite histoire, goût littéraire de la langue, surabondance de citations, etc.), mais les prend systématiquement à contre-pied, s’amuse des grilles d’interprétation pesantes (Anatole, le loup freudien de la cave, que pourchassent deux gamins délurés), ne se laisse jamais gagner par le pathos (ou presque, l’œil toujours humide d'Anne Consigny, la sœur systématiquement dépressive et unique bémol du film).

Fascinante est la virtuosité -l’élégance surtout- avec laquelle Desplechin orchestre cette tragédie légère. Point de sarabande bergmanienne, sa référence trompeuse, mais un soupçon de Coppola dans sa capacité à rendre sensible l’existence d’un lien familial fraternel au-delà de l’amour et/ou de la haine. Un conte de Noël évite le piège de la grande réconciliation familiale après « crevure » des abcès, mais fait le pari (le jeu, motif central du récit), de la famille comme lieu d’un équilibre possible entre forces contraires.

Moralité, le film finit par rendre biologiquement compatible Henri, le plus incompatible (sentimentalement) de tous les enfants, et dévoile peu à peu la part de marginalité de ceux (Silvia, Elizabeth) que l’on pensait centraux. La famille de Desplechin (et d’Emmanuel Bourdieu, son coscénariste) devient alors un lieu, non pas d’abandon de soi et de ses idées, mais de coexistence possible où la haine et le ressentiment peuvent se formuler en toute crudité sans jamais remettre en cause l’existence d’un lien avec lequel on ne peut rien d’autre que, le temps d’une opération, faire la paix. L’un des musts du mois.
Jean-Baptiste Thoret - Publié le 27/11/08
Bonus
- Film documentaire L'aimée réalisé par Desplechin à l'occasion de la vente de la maison familiale à Roubaix (63')
- Conférence de presse de la présentation du film à Cannes (16')
- Filmographie du réalisateur Arnaud Desplechin
- Galerie photos
- Bandes-annonces
- Liens Internet
- Livret sur le film de 112 pages

Ceux qui iront acheter le DVD à la Fnac auront droit au documentaire bonus (assez émouvant et incroyablement lié au film) et au livret. Ceux qui iront chez Virgin n'auront qu'un jeu de dix photos d'exploitation, mais le paieront moins cher : 19,99 € au lieu de 24,99 euros. À noter, une édition DVD simple à 19,99 € et une version Blu-Ray à 24,99 € sont aussi disponibles.
Note bonus : 5/6
Image
Satisfaisante dans l'ensemble avec peu ou pas de défauts. Toutefois, le résultat à l'écran apparaît plutôt doux, limite flou par moments. À noter aussi, un petit grain présent tout au long du film qui induit un léger fourmillement dans les arrière-plans. Heureusement, la compression est parfaite et la superbe photographie très agréablement mise en valeur.
Note image : 4/6
Son
C'est calme, mais net. On note même quelques effets sur les surrounds pour renforcer certaines ellipses. Et mention spéciale pour les dialogues, excellemment posés, toujours hauts et clairs. De même pour l'accompagnement sonore parfaitement distribué sur le système Home Cinéma. Au final, la bande-son propose une ambiance variée et agréablement spatialisée. Piste Dolby Digital 2.0 vaillante mais plus concentrée sur les enceintes avant pour une scène sonore étouffée.
Note son : 5/6


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