Héros d'occasion
Sixième film de Preston Sturges, l’un des papes de la comédie américaine des années 40, Héros d’occasion possède la verve et la vitesse propres aux films du réalisateur des Voyages de Sullivan.
Après s’être fait réformer à Guadalcanal, Woodrow Truesmith (Eddie Bracken) rentre dans sa petite ville natale. Mais une succession de malentendus et de quiproquos se répand dans la communauté et Woodrow est accueilli comme un véritable héros de guerre. Incapable d’endiguer l’enthousiasme que son retour suscite, poltron trop tiraillé pour ne pas avouer la vérité, l’homme accepte de devenir maire.
Satire géniale de l’héroïsme yankee, version ironique des films de Capra, Héros d’occasion n’a pas pris une ride. La précision du scénario, la subtilité de sa mécanique, l’énergie phénoménale que le film déploie (du Lubitsch ou du Hawks sous acides) en font l’un des chefs‑d’œuvre d’une pourtant carrière courte (douze films en quinze ans) et trop méconnue.