On le répète, cette nouvelle génération de téléviseurs plasma Panasonic profite d’une excellente qualité de fabrication et d’un design bien plus attractif par rapport à ceux de la génération précédente. Certes, on est encore loin de la finesse et la légèreté des téléviseurs
LCD/
LED, mais la solidité est au rendez‑vous, un bon point. On retrouve évidemment les grandes qualités de la technologie plasma, maîtrisée à la quasi‑perfection par le constructeur japonais : image de toute beauté, couleurs très naturelles une fois calibrées, texture très « cinéma » et piqué d'une précision extrême. Cela dit, tout n'est pas parfait.
En effet, pour évoquer d'emblée nos récriminations, nous regrettons surtout deux choses. Premièrement, le manque de luminosité (surtout en mode True Cinema, pourtant le seul à proposer un Color Management System pour calibrer l'écran dans les règles de l'art). Deuxièmement, la colorimétrie en sortie de carton affiche une dérive verdâtre. Effectivement, si la température de couleur mesurée dans notre laboratoire à 6 320K se rapproche du standard cinéma (6 500K), l'équilibre
RVB tire en revanche trop sur le vert. Pour corriger ça, le Panasonic TX‑P50ST50 propose des réglages couleur complets, avec possibilité de corriger aux petits oignons l'espace colorimétrique et l'échelle de gris (ajustements possibles sur les couleurs primaires et secondaire). Par contre, pas de paramètres ISF, donc pas de possibilité de régler les tranches d'IRE 10P ou d'éditer le gamma comme c'est le cas sur le grand frère Panasonic VT50.
Revenons sur le premier point. S'il est possible d'obtenir un très bon résultat en calibrant le Panasonic TX‑P50ST50 à l'œil, il faut cependant user d'une sonde et d'un logiciel pour effectuer un calibrage sérieux. Après cette étape, nous mesurons des noirs très denses à 0,025 cd/m², avec une parfaite lisibilité dans les scènes sombres et une colorimétrie, là encore, parfaite. En revanche, la luminosité ne dépasse pas 90 cd/m². Si cela ne pose pas véritablement de problèmes en salle obscure, ce chiffre s'avère faiblard dans un environnement éclairé. Heureusement, le mode Standard propose un surcroît lumineux à 115 cd/m², bien mieux adapté à la vision de la
TNT en présence d'une lumière d'appoint par exemple. Mais cela reste encore inférieur aux 200 cd/m² proposés par la plupart des écrans LCD/LED.
D’autre part, l'écran souffre toujours de la comparaison avec ses concurrents d'obédience LED dès que la luminosité ambiante est importante (en présence de baies vitrées par exemple). Les noirs deviennent alors grisonnants, les couleurs s'affadissent et l’image manque cruellement de dynamique... À contrario, en soirée, à la tombée de la nuit ou en environnement lumineux contrôlé, le plasma brille de mille feux. Et, logiquement, l'expérience Blu‑Ray est absolument magnifique en salle obscure !
Par contre, le large angle de vision du Panasonic TX‑P50ST50 est sans conteste un véritable point fort face aux téléviseurs LED pour lesquels les dérives, aussi bien en termes de colorimétrie qu’en contraste, sont sensibles au‑delà d'un angle de 30 degrés. Le TX‑P50ST50, lui, reste le même jusqu’à ‑quasiment‑ 180 degrés. Incroyable !
Abordons maintenant la question du relief… Si vous suivez attentivement nos tests, notamment ceux des récents téléviseurs Sony HX850, Samsung ES7000 et Samsung ES8000, ou encore Philips 46PFL7007, vous savez déjà que ces modèles ont réalisé d'énormes progrès au niveau de l'affichage stéréoscopique. À tel point que nous pensons que, pour la première fois cette année, la technologie plasma est détrônée par celle LCD/LED. À nos yeux, elle perd le titre de meilleur diffuseur 3D. En effet, deux solutions s'offrent à nous : soit nous désactivons la compensation de mouvement (la dalle est donc en mode 96 Hz, 2 x 48 Hz) et nous constatons un relief parfait, puissant, sans
effet fantôme (ou presque) et doté d'une superbe précision, mais avec un effet de scintillement (flicker) assez présent ; soit nous activons la compensation de mouvement sur Moyen (dalle en 100 Hz ou 120 Hz, soit 2 x 50 Hz ou 2 x 60 Hz) et l'image est fluide, toujours superbement mise en relief, mais dotée d'une précision moindre et d'images fantômes assez présentes sur certains films comme
Hugo Cabret 3D ou
Le Voyage Extraordinaire de Samy 3D. D'autres films sont en revanche moins marqués par ce ghosting, comme
Tron,
Avatar,
Titanic 3D (logique, le relief est moins prononcé). À savoir, en ce qui concerne l'effet fantôme, le résultat sur le mode Fort est identique au mode Moyen.
Sur le plan de la fluidité de l'image, peu de reproches à formuler. Elle est vraiment excellente en réception hertzienne, grâce à la technologie IFC 2 000 Hz, y compris en 3D avec la possibilité d'opter pour un affichage 96 Hz, 100 Hz ou 120 hertz. Sur les films Blu‑Ray, en 2D classique, le 1 080p/24 s’affiche là aussi de manière extrêmement fluide et naturel grâce au mode 24p Smooth Film. À savoir, avec un signal 24p natif et sans compensation de mouvement enclenchée, la fluidité est supérieure à ce que l'on trouve chez les concurrents LED, même si elle n'est pas encore optimale.
Revenons maintenant sur la gestion multimédia. À notre grande surprise, c'est l'une des plus complètes du parc des téléviseurs : les formats
MKV,
Mpeg2 et
Mpeg4,
AVI,
AVC/H.264,
VC‑1,
XviD,
AVC‑HD,
WMV(
SD et
HD) ou WMV9,
TS et
M2TS,
DivX (SD et HD) ou encore les photos stéréoscopiques MPO sont parfaitement pris en charge. De plus, elle permet même de lire les répertoires Blu‑Ray (structure BDMV), même si cette gestion est encore assez brouillonne. Au rayon musical, c'est également très satisfaisant avec la lecture des fichiers
MP3,
Flac et
WMA. La gestion des flux
DTS 5.1 et
Dolby Digital 5.1 véhiculés en
bitstream vers un amplificateur grâce à la fonction
ARC ou via la sortie optique, ou encore décodés en stéréo sur les haut‑parleurs du téléviseur, sont de mises. Bonne nouvelle, un grand nombre de formats sont lus et affichés dans leur définition native 1 080p, ou après
Upscaling pour les vidéos SD et
720p. Le seul véritable reproche à formuler concerne l'absence de prise en charge du 24p : les vidéos en 24 images par seconde sont automatiquement affichées en 60 Hz, entraînant indubitablement des micros‑saccades. Mais, c'est peu au regard de toutes les possibilités multimédia offertes.
À savoir encore, on profite d'un affichage des pochettes d'album et images de films en présence d'un serveur capable de les générer comme celui de Windows Media Player. Il est aussi possible de changer les sous‑titres et les pistes audio des films.
Bref, la gestion multimédia via UPnP et USB est vraiment très satisfaisante !
L'utilisation de la TNT révèle encore une fois la qualité d'affichage HD de cet écran même si nous avons relevé quelques faiblesses en termes de solarisation sur les dégradés (toujours un poil visible, surtout sur la TNT SD mais la plupart des spectateurs ‑très nombreuses expériences à l'appui‑ remarquent pas, ou peu, ce défaut) et sur la gestion du
désentrelacement qui se traduit par quelques effets d'escalier sur les diagonales. Cela est encore plus visible avec les chaînes de la TNT SD affichées après un Upscaling 1 080p plutôt perfectible.
En revanche, il ne manque pas de fonctionnalités pour un réel un confort d'utilisation. Ainsi, il est possible d'enregistrer un programme en cours, ou de programmer un enregistrement grâce à la fonction PVR via USB. On regrette juste que l'
EPG propriétaire Rovi n'autorise pas d'interaction avec cette fonction PVR. Il faut impérativement passer par l'EPG classique. La fonction
Time Shifting (pause du direct) est totalement opérationnelle. Et la compatibilité
HBBTV permet d'interagir avec plusieurs chaînes pour voter à des jeux, poser des questions en direct, revoir certaines émissions, ou consulter la grille des programmes ou encore utiliser les quelques applications proposées durant les événements sportifs comme sur France Télévision lors des Jeux olympiques 2012.
Pour conclure, le Panasonic TX‑P50ST50 s'avère un superbe téléviseur plasma encore une fois très orienté Home Cinéma dans son rendu. On constate d'énormes progrès au niveau des fonctionnalités, de la gestion multimédia, de la connectivité internet et des possibilités offertes par la fonction Smart TV. Il offre une image HD superbe, au rendu très cinéma, quasi‑parfaite pour les amateurs de séances cinéphiles associées à une platine Blu‑Ray et une salle obscure. En revanche, certains le trouveront trop sombre pour un usage quotidien, en salle lumineuse, surtout pour visionner la TNT en pleine journée. Et comme pour tout téléviseur plasma, son calibrage peut s'avérer complexe et sera un vrai challenge (sonde obligatoire) pour les utilisateurs non avertis. Côté audio, comme toujours chez Panasonic, la qualité sonore est au rendez‑vous et domine ses concurrents (excepté les TV Philips). Les voix sont particulièrement claires et audibles et les basses sont plutôt étonnantes pour un téléviseur (10 W pour le caisson de basses). On relève toutefois une dominante dans les graves avec un rendu parfois sourd. Quoi qu'il en soit, le Panasonic TX‑P50ST50 s'affirme comme l'un des meilleurs rapports qualité/prix/équipement du moment, à n'en pas douter !