Le démarrage du lecteur est relativement rapide pour ce type de matériel. Vingt à trente‑cinq secondes sont nécessaires pour afficher la page d'accueil en fonction des applications installées. C'est certes plus long que le démarrage d'un lecteur
Blu‑Ray mais plus rapide que les lecteurs Zappiti Player de première génération ou qu’un lecteur Dune HD. À savoir, le démarrage peut être légèrement plus long lorsque des « apps » optionnelles sont installées. À l’inverse, celui‑ci pourra être plus rapide si des applications lourdes comme Kodi ou YouTube sont désinstallées. La page d'accueil présente trois principaux boutons, à savoir Zappiti (le logiciel de jaquettes), Explorer (un explorateur de fichiers) et Google Play, la plateforme de téléchargement et de mises à jour d'applications Android. C'est via cette dernière que les applications Zappiti et Explorer sont mises à jour. Et de ce côté‑là, une chose est sûre, Zappiti n'est pas avare en mises à jour puisqu’une nouvelle version est publiée tous les quinze jours environ avec, à chaque fois, corrections, améliorations et nouvelles fonctionnalités au programme.
L’Explorer est le moyen le plus simple pour lancer les vidéos stockées localement sur un disque dur interne ou externe raccordé en USB mais aussi sur le réseau local. Et grâce à l’Ethernet Gigabit, les vidéos restent fluides y compris en Ultra HD/4K ! Grâce à une mise à jour récente, le lecteur est désormais compatible avec la fréquence 23,976 Hz, ce qui permet d’afficher une image parfaitement fluide sur les films. La qualité d’image est remarquable et dépasse tout ce que nous avons pu voir en termes de dynamique sur d’autres lecteurs multimédia. Pour cela, Zappiti utilise une technologie d’amélioration d’image propriétaire intitulée Zappiti MagicPixel. Cette technologie procède à un savant mélange de traitement du signal vidéo et d’Upsampling couleur, le tout en sortie vidéo non compressée (soit 4:4:4 et 12 bits). Mais le plus intéressant est certainement sa capacité à afficher les vidéos Ultra HD/4K sur un simple téléviseur ou vidéoprojecteur non compatible UHD/4K. Grâce à sa sortie vidéo non compressée et à son traitement d’image particulier, le gain atteint 30%, selon le constructeur, comparé à un Blu‑Ray. Ce que nous croyons bien volontiers à la vue du spectacle proposé sur un un diffuseur Full HD. Cela fonctionne si bien qu’il n'est pas facile de différencier un fichier Ultra HD/4K affiché sur un téléviseur Full HD et un téléviseur Ultra HD alimenté avec le même fichier !
Au niveau compatibilité, tous les fichiers sont lus dont les vieux fichiers
AVI en
DivX, en passant par les gros Iso Blu‑Ray (2D et 3D) et DVD (avec menus), aux fichiers les plus récents encodés en HEVC. Quel que soit le type de codec ou de conteneur,
MKV,
XviD, ASF, AVI,
TS,
M2TS,
WMV,
Mov,
MP4,
AVC/H.264,
FLV,
VC‑1… Rien ne lui résiste, en réseau ou depuis un disque dur interne ou externe. Impressionnant ! Seuls les très anciens fichiers DivX 3 manquent à l’appel. Et pour les rares fichiers récalcitrants comme ceux provenant d’anciens caméscopes, il est possible de les lire sans problème via l’applicatif VLC. La seule vraie limitation : l’incompatibilité avec les fichiers Ultra HD/4K natifs en 60p, en raison d’une connectique HDMI 1.4. C’est d’ailleurs là un des rares reproches que nous lui adressons. Mais heureusement, les fichiers Ultra HD/4K 60p ne concernent aujourd’hui qu’une poignée de fichiers de démonstrations. Et comme les films de cinéma sont enregistrés à une cadence de 24 images par seconde, en attendant l'Ultra HD Blu‑Ray, ce n’est pas bien gênant en soit. Autre limitation, l'incompatibilité avec le
HDR, ce qui pourrait à l’avenir poser de plus gros problèmes. Mais à ce jour, aucune source HDR n’est disponible et lorsque le format Ultra HD Blu‑Ray sera là, soit avril 2016, il sera toujours possible de récupérer la couche sans HDR. Les fichiers 3D sont affichés avec une belle profondeur et les gros fichiers
Iso 3D, assez rarement pris en charge, sont là affichés parfaitement. Seule ombre au tableau, l’incompatibilité avec les sous‑titres 3D.
Comme sur les précédents modèles, les touches de 1 à 9 permettent un accès direct (10% à 90%) tandis que les touches Gauche et Droite permettre d’avancer ou reculer le Time Code par incrément de min dans la barre de temps. À noter, les accès directs sont extrêmement rapides, y compris sur des fichiers volumineux comme des Iso Blu‑Ray 3D ou des fichiers Ultra HD/4K. On retrouve aussi bien sûr la fonction de mémorisation de position de lecture. Au niveau des formats sonores Home Cinéma multicanal, ils sont véhiculés sans problème en bitstream et ce quelque soit le format, y compris
DTS‑HD et
Dolby Atmos. Mais, bien sûr, dans le cas d’une utilisation avec un simple téléviseur sans amplificateur Home Cinéma, il est possible de downmixer le son en stéréo.
Contrairement aux anciens modèles, le Zappiti Player 4K est compatible avec les applications Android, ce qui ouvre des perspectives intéressantes. Les apps installées se retrouvent dans la section My Apps et il est possible de faire un raccourci sur la page d’accueil. Précision, l’application Netflix est compatible mais ne bénéficie pas de l’auto‑framerate. Il est donc impératif, à l'instar de la nVidia Shield Android TV, de sélectionner manuellement la fréquence 24p sous peine de se retrouver avec de méchantes saccades. Autre problème de cette application : la résolution d’affichage, limitée au
720p… Bref, pour utiliser Netflix, il vaudra mieux utiliser celle de votre Smart TV. L’application CanalPlay fonctionne plutôt bien mais il faut l’installer via l’APK non officielle, car Canal ne supporte qu’un certain nombre d’appareils dont le Zappiti Player 4K ne fait pas partie. L’app Google Chrome pré‑installée fonctionne à merveille tout comme l’app YouTube, à la nuance près que les vidéos sont là aussi limitées à la résolution maximale 720p.
La partie musicale est gérée par l’app intitulée sobrement Music, située dans la section My Apps. Elle permet d’afficher les pochettes et de continuer à naviguer dans les albums pendant la lecture audio d’une playlist. Mieux, il est possible de sortir de l’application et d'en lancer une autre sans que la musique ne se coupe, du moins tant qu’il n’y a pas de son sur cette autre application. En effet, à partir du moment ou une application nécessite du son, la lecture de la liste de lecture en cours s’arrête. La plupart des formats audio sont pris en charge dont les classiques
Flac,
Ogg,
AAC,
MP3 mais aussi les fichiers
AIFF, non pris en charge par les anciens modèles. Les photos sont gérées via l’application intégrée MediaBrowser. Mais il est possible de télécharger de nombreuses app Android capables par exemple de réaliser des diaporamas musicaux évolués.
Mais le vrai plus de ce lecteur Zappiti, c’est son système de jaquettes intégré qui lui confère son patronyme, simple et intuitif, qui en fait un véritable atout. Il suffit d’indiquer où se trouvent les dossiers Films et Séries au lecteur en suivant la procédure affichée à l’écran et Zappiti trouve toutes les pochettes associées ! Vous pouvez ensuite explorer votre bibliothèque et retrouver facilement vos films grâce à un moteur de recherches et certain nombre de filtres de tris. On trouve également une option de téléchargement de sous‑titres, fonction particulièrement intéressantes pour les amateurs de films en VO sous‑titrés. Une autre option permet d’afficher les bandes annonces en streaming (en provenance d’Internet).
Le système Zappiti fonctionne avec une application serveur qui peut être installée soit sur un ordinateur Mac, PC, un
Nas de marque Synology, mais aussi via un système Cloud sur Internet. Via le Cloud, le Zappiti Player 4K n’a pas besoin d’un ordinateur pour fonctionner. Mieux : cela permet de faire du multiroom vidéo. Toute l’analyse de la bibliothèque vidéo peut se faire directement depuis le lecteur à l’aide de la télécommande. Il est aussi possible d’administrer Zappiti sur un ordinateur Mac ou PC si on le souhaite mais ce n’est pas du tout obligatoire. Lorsque l’on modifie une jaquette sur l’ordinateur, elle est synchronisée automatiquement sur le ou les lecteur(s) de la maison. Lors du premier affichage, les jaquettes sont téléchargées du serveur, puis stockée dans la mémoire interne du lecteur pour un affichage rapide. Et si vous avez une mauvaise connexion Internet, Zappiti propose un mode Hors Ligne qui permet au Zappiti Player 4K d’être totalement autonome et de fonctionner même sans connexion Internet.
Contrairement aux précédents modèles, à ce jour, l’application Zappiti Media Center n’est pas encore disponible pour tablettes mais le constructeur nous a assuré travailler sur le sujet et une première version devrait être publiée début janvier. Elle reprendra les fonctionnalités générales de Zappiti mais apportera en plus la fonction
streaming pour lire ses films sur tablette en réseau
Wi‑Fi ou 3G/4G.
À noter, l’application Kodi, pré‑installée sur le lecteur fonctionne plutôt bien mais reste moins adaptée au Zappiti Player 4K car pas optimisée pour ce lecteur. En effet, l’affichage vidéo de Kodi est gérée en accélération matérielle seulement, et non pas en décodage matériel comme c’est le cas avec Zappiti et Zappiti Explorer. Il en résulte une moindre fluidité et une qualité d’image limitée.
En définitive, malgré les nombreux problèmes de jeunesse et des débuts laborieux, le fabricant français s’est montrée attentif aux commentaires des utilisateurs et a toujours montré une grande réactivité depuis la sortie du lecteur avec des mises à jours régulières. Il en ressort aujourd’hui un lecteur multimédia fiable, simple d’utilisation, compatible avec les codecs les plus récents, proposant une incroyable qualité d’image digne des meilleurs lecteurs Blu‑Ray actuels et qui nous réserve ‑nous en sommes certains‑ encore plein de surprises à venir !