Depuis combien de temps n'avons‑nous pas vu Nicolas Cage dans un bon film ? À ce petit jeu de massacre, les réponses seront sans doute variées (Joe de David Gordon Green en 2013 pour les plus indulgents, le remake cinglé et mal aimé de Bad Lieutenant par Werner Herzog il y a dix ans pour les plus audacieux), mais toutes s'accorderont à remarquer que le légendaire acteur américain n'est apparemment plus très regardant quant aux scripts qui lui arrivent sous le nez, enchaînant navets évidents (Croisades, La sentinelle) ou ratés embarrassants (Dog Eat Dog de Paul Schrader), guère sauvés par un cabotinage désormais devenu sa marque de fabrique.
Difficile donc, face à une filmographie aussi décrépissante, de ne pas être absolument revigoré par la vision de Mandy, le tout nouveau film de Panos Cosmatos. Mêlant film de vengeance ultra‑violent et fantaisie apocalyptique aux couleurs fluorescentes, ce grand trip surréaliste et sanglant nous emmène jusqu'aux portes de l'enfer dans la terrible quête d'un homme pour venger sa femme assassinée par une secte occulte. Portés par la musique synthétique envoûtante du regretté Jóhann Jóhannsson et une réalisation aussi tape‑à‑l'œil qu'ahurissante, la folie et les excès de Mandy sont parfaitement au diapason du jeu de Nicolas Cage, absolument impeccable dans ce rôle de vengeur taciturne halluciné.
Honteusement privé de sortie salles en France, Mandy sera tout de même disponible en Blu‑Ray et DVD le 6 février chez Universal. L'expérience parfaite pour les amoureux de série B. En bonus, un making of et des scènes coupées.
