le 18 janvier 2019 - 11h35

Glyphosate, pesticides, Envoyé Spécial… des documentaires pour apprendre à cultiver autrement existent

Tester son taux de vitamines c'est bien, mais doit‑on tester son taux de contamination aux pesticides ? Oui, si l'on en croit le sujet d'Envoyé Spécial sur le glyphosate hier soir. Mais des solutions existent pour cultiver autrement. Des documentaires à voir d'urgence.

A

Élise Lucet et son équipe d'Envoyé Spécial ont littéralement labouré hier soir, sur France2, l'industrie du glyphosate, et donc la toute puissante firme Monsanto (désormais Bayer). De nombreuses personnalités dont Julie Gayet et Jamel Bebbouze ont été testés positifs à la très controversée molécule chimique, et pas qu'un peu pour l'actrice qui avoue ne pas manger très bio et affiche le plus fort taux de glyphosate dans ses urines du panel.

 

Deux visions de l'agriculture

Alors que l'herbicide à base de glyphosate, le Roundup Pro 360, a été interdit le 15 janvier par principe de précaution sur décision du tribunal administratif de Lyon et que les particuliers ne peuvent plus se procurer des pesticides de synthèse depuis le 1er janvier 2019, l'absence d'autres puissants pesticides chimiques n'est tout simplement pas envisageable pour une large partie des « agriculteurs » français, arguant leur quête de rentabilité et le travail supplémentaire que nécessiterait une totale remise en question de leurs méthodes. Une vision plus naturelle de l'agriculture (culture des sols et élevage) était pourtant pratiquée par au moins 36 691 producteurs bio en 2017 selon les chiffres de L'agence Bio, soit +13,7% de plus qu'en 2016 avec 4 425 nouvelles exploitations agricoles certifiées bio. Portant la part des exploitations françaises engagées dans l’agriculture biologique à 8,3%. 

 

Heureuse avancée, la France s'est engagée en 2017 à interdire l'usage du glyphosate dans les trois ans (contre cinq ans en Europe), mais une étrange dérogation demeure, les fameux « sauf 10% de cas où il n'y aurait pas d'alternative ». Un geste destiné à calmer les choses avec les puissantes fédérations et lobbies.

 

Les œillères de toute une filière

Une question demeure : pourquoi l'agriculture bio parvient à être rentable et pourquoi certains agriculteurs (la majorité) poussent des cris d'orfraie à l'idée de se passer de leurs (très) chers produits phytosanitaires ? L'excellent documentaire de la souvent visonnaire Coline Serreau, Solutions locales pour un désordre global, que nous aurions adoré voir en rediffusion après l'émission d'Envoyé Spécial hier soir, propose des exemples qui marchent et de revoir les formations de la filliaire, visiblement orientées depuis la Seconde Guerre mondiale vers les aides chimiques (même si depuis le tournage en 2010, des avancées ont été constatées dans ce domaine).

 

Pour vous forger votre propre avis, rien de plus simple : cliquez sur Solutions locales pour un désordre global. On rappelle aussi la disponibilité en DVD du documentaire Le Roundup face à ses juges de la journaliste indépendante Marie‑Monique Robin, édité chez Arte Éditions en 2017.

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