le 08 avril 2020 - 07h45

Les séries du grenier by AVCesar.com, partie 3

Suite de notre sélection « séries du grenier » concoctée par les membres de la rédaction. Vous pouvez bien sûr participer en nous envoyant vos suggestions, mais attention, notre sélection est clairement subjective et complètement assumée. Toute faute de goût sera sévèrement punie.

A

24 heures chrono (de Robert Cochran et Joel Surnow, 2001‑2014, en DVD/Blu-Ray chez Fox et sur MyCanal)

Il fut un temps que les moins de 20 ans peuvent tout juste connaître, qui se déroulait en temps réel et mettait nos nerfs à rude épreuve. Souvenez‑vous, à l'époque, tout le monde parlait à la machine à café le matin de 24 heures chrono et de son héros emblématique Jack Bauer.

 

 

Et pour cause, la saison 1 de 24 heures chrono ‑la meilleure‑ révolutionnait la narration des séries avec un concept fort basé sur la contrainte du temps réel (pas d'ellipses de temps, un principe complexe pour les auteurs qui ne tiendra d'ailleurs qu'une seule saison) et le recours au split screen, soit la juxtaposition de plusieurs scènes qui se déroulent sur plusieurs angles différents. Une idée géniale popularisée par Brian De Palma tout au long de son cinéma (voir Dionysus in '69, Sœurs de sang, Carrie…), signifiant le temps qui file, même hors champ.

 

Une série qui aura marqué son temps, liée pour l'éternité au son des secondes du chronomètre qui s’égrènent et au « bip biiip » caractéristique des téléphones de la cellule anti‑terroriste CTU. Soit tous les ingrédients pour une série culte et un véritable shoot d’adrénaline mêlé de suspense et de savoir‑faire. Chaque épisode est, même vingt ans après, toujours aussi efficace, la nostalgie en plus.

 

Nip/Tuck (Ryan Murphy, 2003‑2010, en DVD chez Warner, Warner TV) 

Quel plaisir de revoir la série imaginée par Ryan Murphy (American Horror Story) et ses héros déviants, deux chirurgiens esthétiques talentueux qui exercent à Miami. Une série explosive et « gourgandine » où rien n'est tabou. Mais alors rien.

 

Lancée en 2003 sur la chaîne US FX, Nip/Tuck révolutionne les conventions cathodiques de l’époque. Si toutes les saisons ne se valent pas, les trois premières restent exceptionnelles. Ryan Murphy, l’auteur de Nip/Tuck (de l’argot anglais « inciser/retendre », en référence à la technique du lifting), savait raconter comme personne les pérégrinations financières, sexuelles et familiales de Christian Troy (Julian McMahon) et Sean MacNamara (Dylan Walsh), deux chirurgiens esthétiques talentueux sans foi ni loi.

 

À travers leurs déviances, tous les sujets sociétaux tabous étaient traités : viol, transsexualité, drogue, pédophilie, homophobie, infanticide, inceste, triolisme, suicide, meurtres ou consanguinité… On se souvient de certaines séquences chocs comme l’ablation d’un sein au couteau de boucher électrique, une auto‑circoncision, de multiples scènes de mutilation, une autre d’urologie ou encore un bain dans un jacuzzi rempli d’excréments. Il faut bien l'avouer, Nip/Tuck serait une série parfaitement irregardable si son propos souvent immonde et provocateur n’était pas en totale opposition avec sa forme et son humour, ostensiblement glamour et second degré. 

 

Un cocktail explosif où tout le monde est aussi abject que sexy en Diable, le tout filmé dans décors dignes des showrooms d'architectes à la mode et des fringues de grands couturiers. Un esthétisme léché doublé d'abondantes scènes de sexe d’une beauté rare. Des années encore, cela fonctionne encore très bien.

 

Friday Night Lights (Peter Berg, 2006‑2011, en DVD chez Universal et sur Canal+ Séries)

Revoir Friday Night Lights, ou découvrir la série pour la première fois, c’est plonger son regard dans l’Amérique profonde et se dire qu’elle peut être simple, touchante et passionnante. Tout se passe à Dillon, une petite ville du Texas qui vibre au rythme des matchs de football américain de l’équipe du lycée. Au même titre que la religion, le football influence et inspire ses habitants qui se passionnent pour le championnat. La pression monte pour le nouveau coach Eric Taylor (excellent Kyle Chandler), qui deviendra peu à peu bien plus qu'un simple entraîneur pour ces garçons en manque de repères et en quête d'un avenir.

 


Une plongée au cœur de l'Amérique, celle où les touristes ne s’arrêtent jamais, celle dont on ne parle pas aux JT, celle des petites villes de moins de 50 000 habitants où le football (parfois le rodéo) est le seul ascenseur social disponible à des centaines de kilomètres à la ronde. 

 

Une série addictive, exemplaire à bien des égards et dotée de personnages attachants incarnés par des acteurs tous incroyables (Connie Britton, Aimee Teegarden, Jeese Plemons, Matt Lauria, Michael B. Jordan et Minka Kelly). Cinq saisons enfin portées par la partition musicale inoubliable signée W.G. Snuffy Walden.

 

Voir aussi Les séries du grenier by AVCesar.com, partie 1

Voir aussi Les séries du grenier by AVCesar.com, partie 2

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