Confronté à l’extrême sophistication des amplificateurs audio‑vidéo des constructeurs japonais, le constructeur canadien Nad nous propose sa propre vision d'un modèle intégré Home Cinéma avec le Nad T757. Un appareil qui fait le sacrifice d’une certaine polyvalence pour se concentrer sur l’essentiel : le son !
Aussi simple d’aspect que sa fiche technique, ce beau bébé d’une quinzaine de kilos sur la balance fait donc l’impasse sur la fonction passerelle multimédia
UPnP (
DLNA) proposée par ses concurrents. Et il faut recourir à une station d'accueil optionnelle pour connecter un iPod/iPhone à la prise spécifiquement dédiée située à l’arrière du coffret. En matière de vidéo, même topo, le Nad T757 offre bien quatre entrées
HDMI CEC 1.4 compatible 3D ‑transparentes au
Deep Color,
xvYCC, [abc]1 080/24p[/abc] et compatibles
Auto LipSync‑ et une conversion analogique numérique des entrées
YUV,
S‑vidéo et
Composite, pour faciliter le raccordement au diffuseur via un seul câble
HDMI, mais pas de traitement d’
Upscaling ou de désentrelacement des sources
SD.
Raisonnablement, on se dit que le Nad T757 propose dès lors une puissance dévastatrice sur ses sept canaux. Mais là encore, en survolant la fiche technique, on s’attendait à mieux que les 60 W proposés par son amplification analogique. Et pourtant… Ici un coup de chapeau s’impose, pour saluer le courage de l'un des rares constructeurs généralistes à oser déclarer la « vraie » puissance efficace de ses modules d’amplification plutôt qu’un chiffre flatteur et, bien sûr, concocté par des petits génies du marketing.
Explication : les puissances annoncées par les fiches techniques des amplificateurs audio‑vidéo japonais sont données généralement sous 6 Ω, à une fréquence fixe de 1 kHz qui ne correspond en rien à un signal musical, et sur un ou deux canaux à la fois. Au contraire, Nad nous donne une valeur RMS sous 8 Ω, sur un signal musical, c’est‑à‑dire sur toute la bande de fréquence et de surcroît tous les canaux en fonction. Autrement dit, en utilisant les mêmes subterfuges que ses contemporains, nul doute que le Nad T757 offrirait, sur le papier, la même puissance théorique voire au‑delà.
À noter, les sept canaux d’amplification offrent une certaine modularité. Il est ainsi possible de bi‑amplifier les enceintes avant gauche et droite dans le cadre d’un système 5.1, ou d’attribuer les deux canaux laissés libres par le système principal à une seconde zone.
Pour le reste, le Nad T757 est un enfant de son époque : sa partie processeur comprend bien sûr la gestion de l’ensemble des standards de diffusion multicanale du moment,
DTS‑HD et
Dolby TrueHD en tête. On trouve aussi le système de calibrage
Audyssey MultEQ, pour paramétrer les enceintes automatiquement en fonction de leurs caractéristiques et de l’acoustique de la pièce, le tout à l’aide du micro fourni d’origine. Le Nad T757 est également équipé de la technologie propriétaire Ears (Enhanced Ambience Retrieval System) qui permet de simuler un environnement
5.1 à partir d’une source analogique stéréo. Mieux encore, Nad propose le futur dès aujourd'hui avec le concept MDC (Modular Design Conception) qui regroupe les entrées audio et vidéo numériques et les
DSP qui les accompagnent, sur une carte électronique à part qu'il est possible de changer pour suivre les évolutions technologiques si nécessaire. Voilà qui est drôlement intéressant et intelligent !
À noter aussi, si le Nad T757 ne peut pas exploiter les
Webradios, il dispose d’un excellent tuner AM/FM RDS doté de trente présélections et d’un connecteur spécifique dédié à un module DAB externe. Enfin, la section contrôle se voit dotée d’un port [abc]RS-2323[/abc], d’une entrée et de deux sorties pour déports
IR, ainsi que d’une prise
Trigger 12V, pratique pour commander l’allumage d’un projecteur ou la descente d’un écran.
En matière d’utilisation, le Nad T757 s’en remet à un
OSD aussi succinct qu’efficace, permettant tout de même de nommer les entrées, de choisir le type de connexion et de leur attribuer un mode de diffusion. Hérité de ses antécédents
Hi‑Fi, le correcteur de tonalité grave/aigu remplace avantageusement l’égalisation fastidieuse de certains de ses congénères, tout en se montrant mesuré dans son action. Même si l’on aurait aimé une télécommande plus élégante et surtout rétroéclairée, cette dernière se révèle complète et ergonomique à l’usage.