Denon nous présente ici deux nouveaux éléments dont l’ambition est de satisfaire les amateurs de musique les plus exigeants. En somme, une recherche de perfection et de prouesse technologique assez coutumière pour la marque dès qu’elle se fixe un cahier des charges axé en priorité sur la qualité et le « haut de gamme » pour concevoir de nouveaux éléments. Nous avons donc pu tester, dès leur disponibilité en France, l’amplificateur stéréo Class A/B intégré Denon PMA‑2500 associé au lecteur
SACD Denon DCD‑2500. Une association qui, outre une parfaite harmonie esthétique, garantit une grande cohérence pour l’exploitation de supports physiques. Pour les sources dématérialisées, comme nous le verrons plus loin, Denon dispose déjà de lecteurs réseau de qualité dans sa gamme.
On peut d’ailleurs s’étonner que Denon conçoive encore de nouveaux lecteurs optiques, la tendance actuelle étant plutôt orientée vers les contenus dématérialisés, le
streaming ou les supports physiques de nouvelle génération tels que disque dur, clé
USB, voire carte SD. Certains détracteurs des lecteurs de
CD audio ou autres supports optiques n’hésitent parfois pas à parler d’acharnement thérapeutique sur des médias en pleine obsolescence. Mais, pour justifier son choix, Denon a doté son dernier‑né de spécificités et de caractéristiques d’exception. En premier lieu, le DCD‑2500 est un lecteur optique polyvalent. Il lit aussi bien les CD audio que les SACD. À noter, pour exploiter au mieux leurs contenus, il applique aux flux
PCM le traitement Avanced AL32, spécifique à la marque, basé sur un ré‑échantillonnage 32 bits associé à l’extrapolation d’échantillons pour une meilleure finesse du signal analogique final. Dans le même esprit, le cœur de ce lecteur s’articule autour d’un Dac T.I. Burr Brown PCM1795 compatible avec les flux PCM 192 kHz/32 bits et capable d’exploiter les flux DSD, issus des disques SACD, nativement en 1 bit/5,6 mégahertz. Enfin, outre un mécanisme de haute précision, le DCD‑2500 se dote d’une double horloge à très faible
jitter, la première pour les multiples de 44,1 kHz, la seconde pour ceux de 48 kilohertz.
En effet, cette platine ne se limite pas à la lecture des CD ou des SACD. Même si elle ne se dote d’aucun port ou entrée numérique, elle est compatible avec les flux audio Hi‑Res de dernière génération. C’est là toute son originalité. Il suffit de graver ces derniers sur un
DVD, qu’il soit +R, -R, +RW ou –RW, pour qu’elle puisse les exploiter. Une manière originale de « rematérialiser le dématérialisé » assez séduisante pour les allergiques à l’informatique ou les collectionneurs invétérés de supports physiques. Alors, bien sûr, cet état de fait a conduit Denon à ne doter son lecteur CD que d’une connectique assez minimaliste. Outre le port «
IR Control », celle‑ci se limite à une sortie analogique stéréo, basée sur une paire de prises
RCA, une sortie
optique et une sortie
coaxiale. Impossible donc d’utiliser le Dac interne du lecteur pour exploiter des flux numériques autres que ceux issus de la lecture d’un support optique. C'est dit.
L’amplificateur intégré PMA‑2500 mise, lui aussi, sur une qualité irréprochable tant en ce qui concerne sa conception que son comportement ou ses finitions. Cet effort est d’ailleurs perceptible dès la lecture de ses caractéristiques. En effet, si Denon annonce sa puissance comme étant de 2 x 80 W sous 8 ohms, ce qui nous a semblé être une valeur extrêmement prudente par rapport aux écoutes que nous avons pu faire, celle‑ci valeur passe à 2 x 160 W sous 4 ohms. Preuve que l’alimentation « tient le choc » et que le système, dans son ensemble, est capable de délivrer des courants de sortie particulièrement intenses avec une bonne marge de sécurité. L’ouverture du coffret du PMA‑2500 nous a permis de constater que ce comportement n’avait rien de surprenant. En effet, Denon n’a pas lésiné sur l’alimentation de son amplificateur. Elle s’articule autour de deux très gros transformateurs associés à des condensateurs, non moins conséquents, de 12 000 microfarads chacun et capables de supporter une tension de 71 volts. Contrairement à ce que l’on pourrait supposer, chaque transformateur n’est pas associé à un canal, comme ce qui est le cas sur les structures baptisées double mono. Ici, les transformateurs sont montés en configuration dite LC (Leakage Canceling). L’un prend en charge la génération des tensions positives, l’autre celle des tensions négatives. De plus, dans cette configuration, les champs magnétiques parasites issus de chaque transformateur s’annulent mutuellement. Une spécificité qui diminue le niveau de parasitage interne entre les divers éléments et améliore ainsi le rapport signal‑bruit de l’ensemble. À savoir, pour préserver la qualité des signaux analogiques, Denon a particulièrement travaillé l’architecture du PMA‑2500. En premier lieu, la disposition interne de ses différents étages est conçue de manière à offrir au signal un trajet aussi court que possible. Par ailleurs, des blindages internes délimitent six sections différentes limitant encore l’interaction entre l’alimentation, les étages analogiques et les unités de traitement numérique.
Pour les puristes, Denon propose même d’aller très loin en ce qui concerne la chasse aux parasites indésirables. En effet, outre le mode d’utilisation Normal, le PMA‑2500 dispose de deux modes annexes de fonctionnement en pure analogique. Lorsque le premier mode est enclenché, l’intégralité des traitements numériques est interrompue à l’exception de l’affichage de la source en cours d’utilisation. Dans le second mode, même l’affichage s’éteint. Le PMA‑2500 se comporte alors comme un amplificateur 100% analogique.
Néanmoins, si le PMA‑2500 a de quoi séduire les inconditionnels de l’analogique, il se dote même d’une entrée Phono à sensibilité ajustable (MM/MC) pour pouvoir gérer l’intégralité des cellules phono disponibles sur le marché, il intègre des sections numériques de dernière génération. Son Dac interne est même capable de gérer des flux
DSD jusqu’à 11,2 MHz ou des flux PCM 32 bits/384 kHz pour peu que l’on utilise l’entrée USB‑B asynchrone de l’amplificateur.
Côté connectique, le PMA-2500 est correctement doté, sans tomber dans l’excès. Pour l’analogique, cinq entrées sont présentes dont une dédiée aux platines vinyles dotées tant de cellules à aimant mobiles (MM), que de bobines mobiles (MC). Une entrée annexe propose de piloter directement les étages de puissance pour utiliser, par exemple, un préamplificateur externe ou utiliser le PMA‑2500 au sein d’une installation multicanale. Une sortie « Recorder » est dédiée à un enregistreur analogique. Elle présente les signaux issus de l’entrée en cours d’utilisation sans action du réglage de volume. Pour le numérique, outre le port USB‑B pour connecter le PMA‑2500 à un amplificateur, deux entrées optiques et deux entrées coaxiales sont présentes. Enfin quatre paires de bornes à vis sont dédiées au raccordement des enceintes et une prise casque est présente en façade. On regrettera juste l’absence d’un port USB Host qui aurait permis au PMA‑2500 d’accéder directement aux contenus d’un disque dur nomade ou d’une clé idoine.