Apocalypse Now

Final Cut
Année : 1979
Réalisateur : Francis Ford Coppola
Casting : Marlon Brando, Martin Sheen, Robert Duvall, Frederic Forrest, Sam Bottoms, Laurence Fishburne
Éditeur : Pathé
BD : 2 UHD-99 + 4 BD-50, 182' , toutes zones
Genre : guerre, couleurs
Interdiction : tous publics (certaines scènes peuvent heurter la sensibilité des plus jeunes)
Sortie : 18/09/19
Prix ind. : 29,99 €
Mustav
Critique

Test technique
Image :
Son :
Bonus :
Format image
2.35
UHD 2 160p (HEVC)
HDR Dolby Vision
HDR10
16/9
Bande-son
Anglais Dolby Atmos
Anglais Dolby TrueHD 7.1
Anglais Dolby Digital 2.0
Sous-titres
Français imposé

D’emblée, la séquence d’ouverture du film en dit long sur l’odyssée à venir. Une forêt dense et incandescente, un paysage d’enfer sur terre, nappé des partitions à la fois sombres et exotiques de la chanson prédicatrice des Doors, The End. Cet enfer donc, puis l’enfermement d’un homme, le capitaine Willard (Martin Sheen) ‑regard absent, comme dédoublé, sur fond noir‑ imbibé d’alcool et suintant l’angoisse existentielle. Le début d’Apocalypse Now a des allures de fin de règne.

Longtemps considéré à tort comme un film sur la guerre du Vietnam, Apocalypse Now incarne davantage une sorte de traversée, un trip hallucinatoire jusqu’aux vestiges d’une étrange civilisation sur laquelle règne un homme mystérieux, ancien militaire, le général Kurtz (Marlon Brando), niché aux confins de la frontière cambodgienne. Willard et ses hommes ont donc pour mission de le retrouver et le faire disparaître.

Bien que la source d’inspiration ne soit pas explicitée, Apocalypse Now puise ses références matricielles dans le roman de Joseph Conrard, Au cœur des ténèbres (1899). Bien au‑delà d’une confrontation avec un camp rival, les soldats de l’armée américaine ont perdu la notion du contrôle jusqu’à celle du temps. Leur guerre à eux est travestie en une gigantesque farce dans laquelle drogues, Bunnies et planches de surf cohabitent étrangement.

À l’expérience supposée sanguinaire et belliqueuse, advient un voyage psychédélique, ravivant les fantômes d’une Amérique déboussolée et les cauchemars originaires de l’individu. Un chef‑d’œuvre réalisé par Francis Ford Coppola, qui a obtenu la Palme d’or à Cannes en 1979.

Carole Lépinay - Publié le 23/09/19

Cinécult' Vietnam : trauma-reality :

Aujourd’hui, on pourrait même dire que l’un et l’autre ne sont pas deux événements distincts mais au contraire parfaitement liés. Car au‑delà des films traitant explicitement du conflit, toute la production américaine de l’époque fut sensibilisée par les massacres. Même après la fin des combats en 1975, le Vietnam continua d’infuser les esprits, au point d’apparaître comme un choc traumatique fondateur, expérience de la défaite oblige…

Lire la suite
Bonus (sélection)
- Introduction de Francis Ford Coppola au sujet de ce nouveau Final Cut 40e anniversaire (4')
- Entretien avec Martin Sheen et Francis Ford Coppola (59')
- Interview de Francis Ford Coppola et du scénariste John Milius (50')
- Fred Roos : le casting (12')
- Scène inédite : l'embarcation aux singes (3')
- 13 scènes coupées additionnelles (26')
- La destruction du camp de Kurtz (6')
- Discussion entre Steven Soderbergh et Francis Ford Coppola au Festival de Tribeca (nouveau) (48')
- The Hollow Men de TS Eliot par Marlon Brando (17')
- La naissance du son 5.1 (6')
- L'hélicoptère fantôme (4')
- Trois cents kilomètres de pellicule : le montage d'Apocalypse Now (18')
- La musique (15')
- Archives inédites muettes Super 8 tournées sur place par l’ingénieur du son du film (nouveau) (22')
- Vous avez entendu de bons films récemment ? Le son d'Apocalypse Now (15')
- Le mixage final (3')
- Apocalypse Now hier et aujourd'hui (4')
- Extrait de la conférence de presse de 1979 (3')
- Interview de Claude Berri : sa position face au film en tant que distributeur (4')
- L’œil de Chas Gerretsen : photographies de tournage pour la plupart jamais vues, documentaire (nouveau) (32')
- Conférence de presse intégrale de Cannes 2001 (45')
- L'équipage du Patrouilleur (Streetgang) (4')
- La palette de couleurs d'Apocalypse Now (4')
- Hearts of Darkness, l'apocalypse d'un metteur en scène, avec ou sans les commentaires de Francis Ford Coppola et Eleanor Coppola (96')
- Apocalypse Now : remasteriser la légende en Dolby Vision et Dolby Atmos (nouveau) (3')
- Apocalypse Now : 40 ans d’évolution, les différents formats image et son avant/après (1.33, stéréo, Bétamax…) (nouveau) (2')
- La technologie Sensual Sound par Meyer Sound (nouveau) (4')
- Disque 1 : Blu‑Ray 4K : Apocalypse Now Final Cut Disque 2 : Blu‑Ray 4K : Apocalypse Now Redux + 1979 Disque 3 : Blu‑Ray : Apocalypse Now Final Cut Disque 4 : Blu‑Ray : Apocalypse Now Redux + 1979 Disque 5 : Blu‑Ray : plus de 6 heures de bonus Disque 6 : Blu‑Ray : Hearts of Darkness + bonus inédits

Situé entre la version de 1979 (147') et la version Redux plus longue de 50 minutes que la première (202'), le chef‑d'œuvre de Coppola version Final Cut (182') est ici accompagné de presque tous les bonus de la précédente « Édition définitive » (qui n'en était donc pas une…), augmenté de six nouveaux segments inédits.

Si on se replonge avec plaisir dans les conditions cataclysmiques du tournage à travers le making of Hearts of Darkness, comme dans les données techniques via de multiples modules (le travail sur le son, les couleurs, etc.), ce sont bien les six nouveaux bonus qui nous intéressent, à commencer par les archives inédites du photographe de guerre Chas Gerretsen (il commente son travail tout au long du sujet), resté six mois sur le tournage. Ou encore les images personnelles Super 8 de l'ingénieur du son Jack Jacobson, muettes mais montrant les coulisses du tournage de l'intérieur, certaines astuces d'effets spéciaux et un Coppola torse nu faisant la circulation dans les rues. Un peu plus loin, la technologie Sensual Sound est explicitée par ses inventeurs, qui attribuent la paternité du nom de ce procédé, visant à faire vibrer les infragraves, à Coppola lui‑même (« sensual » pour « son sensuel »).

 

Autre passage intéressant, 40 ans d’évolution du film à travers un même extrait évoluant au gré des différents formats image et son. On passe ainsi du 1.33 stéréo au Betamax, puis à la VHS, au laserdisc, etc. À chaque nouvelle technologie, une image plus belle que la précédente (idem pour le son). Édifiant. 

 

Enfin, les accros de la techno se régaleront des coulisses de la remasterisation du film en Dolby Vision et Dolby Atmos. Responsables techniques et réalisateur expliquent leur travail autour de cette édition 40e anniversaire, présentée en avant‑première au Festival de Tribeca cette année (l'excellente conférence de presse/masterclass animée par Steven Soderbergh fait également partie des nouveaux suppléments de ce Final Cut).

Note bonus : 6/6
Image

Encore une fois, le résultat dépasse toutes nos espérances. Plus vif, plus clair, plus noir, plus intense et surtout plus réaliste que jamais, Apocalypse Now déploie visuellement l'artillerie lourde (ne vous fiez pas aux images d'illustration ci‑contre, seules les quatre premières étant issues du nouveau master 4K issu du négatif original 35 mm).

 

Dès les premières images dans la chambre d'hôtel, le trip traumatique de Martin Sheen prend des allures inédites avec des tons orange/noir bien plus marqués qu'en Blu‑Ray. Et ce n'est que le début. Peu à peu, le grain des fondus enchaînés s'estompe pour laisser la place à une subtile définition qui ne se dépare jamais de son ADN d'origine. Arrive le premier plan sur Saigon à travers la vitre, plus explosif que jamais avec ses verts chlorophylle. Puis le début de la mission, au fil de l'eau et sa mangrove presque fluo, le premier hélico face caméra (terrible), la mer turquoise (insondable) et le soleil écrasant. Jamais l'enfer vert du Vietnam n'aura jamais aussi bien porté son nom à l'écran. Non seulement le HDR Dolby Vision améliore la carnation (les peaux sont littéralement tannées), la définition, le rendu des visages, mais il exploite aussi davantage l'arrière‑plan de l'image et son environnement. Une mise en relief inédite pour un réalisme décuplé et un maximum de sensations. 

 

Un mot des couleurs, évidemment plus intenses qu'auparavant. Les tenues militaires, leurs écussons flamboyants, tout est là comme avant mais en plus soutenu, un peu comme si on avait retiré un film diffus de la pellicule. Les fumigènes, le sang, les flammes, tout est plus fort, plus « visuel ». Difficile après cela de revenir au simple Blu‑Ray malgré son rendu naturel alléchant. Plus gris et plus jaune, plus froid aussi, il propose un spectacle presque totalement différent.

 

Impossible également de passer sous silence la beauté des scènes de nuit. Saturés et denses, les noirs imposent une dynamique inédite, parsemés de lumières vibrantes comme à Do Lung où les guirlandes de lampions traversent la nuit avec grâce, instant suspendu avant la tempête.  

 

En un mot : une image 4K apocalyptique, sans doute une des meilleures à ce jour pour un grand classique du cinéma. Une amélioration rendue bien sûr possible grâce en partie à la superbe captation 35 mm de l'époque, supportant toutes les nouvelles technologies d'image depuis 40 ans. Et au travail conjoint des équipes de Dolby Vision et du réalisateur qui oscille entre le lugubre et le trip psychédélique… le tout parfois dans le même plan. Tout le génie de Coppola.

Note image : 6/6
Son

Entre les précédentes versions VO/VF DTS HD Master Audio 5.1 et ces pistes Dolby Atmos remasterisées, tout un monde d'infragraves. Bien sûr, dynamique, effets Surround, spatialisation…, tout se ressent davantage, en particulier grâce aux effets hauteur : les rotors des hélicoptères, les explosions et les balles envahissent la pièce comme jamais, la jungle est terriblement oppressante. Mais ce sont bien les infragraves qui font la différence, roulant sous nos pieds au doux son des hélicos lancinants. Un rendu quasi viscéral.

 

Pas de crainte toutefois, les équipes de Dolby et Meyer Sound ont eu la main légère et sont parvenus à délivrer en même temps un son clair, des voix naturelles et parfois même des détails jusqu'alors inconnus, donnant toute la place à la jungle profonde et impénétrable. Les séquences musicales (la Walkyrie de Wagner, The End des Doors) sont quant à elles toujours aussi percutantes et décalées. En bref, un Atmos opératique qui écrase à lui seul nombre de bandes‑son récentes bien plus faibles artistiquement.

Note son : 6/6



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