Le plus délicat, lorsque l’on souhaite s’équiper d’un nouveau système audio, c'est d’opter pour des associations cohérentes. Ne perdons pas de vue que, en
Hi‑Res Audio comme en
Hi‑Fi conventionnelle, c’est toujours l’élément le moins performant qui limite la qualité globale d’un équipement. Avec son ensemble C700, Technics met donc fin à toute interrogation. On peut même considérer qu’il s’agit ici d’une déclinaison, en version beaucoup moins coûteuse, du système
Série R1, fleuron de la marque, que Technics avait présenté à la rentrée 2014 pour annoncer son retour sur le marché de l'électronique grand public et plus particulièrement du marché audio.
Il est ainsi possible de composer la chaîne de son choix autour de quatre éléments : une paire d’enceintes SB‑C700, un amplificateur intégré SU‑C700, un lecteur réseau ST‑C700 et un lecteur
CD audio SL C700. Curieusement, alors que le constructeur japonais était l’un des acteurs majeurs dans ce domaine, aucune platine vinyle n’est encore proposée à ce jour. Toutefois, lors de la convention Panasonic/Technics qui s'est tenu fin février à Francfort, la marque a dévoilé la SL‑1200GAE Special Edition prévue dans les magasins dès l’été 2016. Une platine résolument orientée haut de gamme dont le prix n’a pas encore été fixé, mais qui devrait être élevé (à la rédaction, on subodore un tarif aux alentours de 4 000 €). D’autant plus que cette première production se limitera à 1 200 exemplaires dûment numérotés. À savoir, une version moins exclusive devrait rapidement suivre, à un prix indicatif plus abordable bien sûr.
Pour notre part, lors de nos tests, nous avons fait l’impasse sur le lecteur CD audio. En effet, l’audio Hi‑Res passant essentiellement par les supports dématérialisés, nous avons préféré nous orienter vers le lecteur réseau qui fait aussi office de lecteur de clés USB et de Dac (convertisseur numérique‑analogique). Il propose ainsi de bénéficier de la qualité optimale des fichiers musicaux dématérialisés, stockés sur ces nouveaux supports ou mémorisés sur un ordinateur.
Les petites enceintes bibliothèques SB‑C700 sont incontestablement les éléments les plus représentatifs de cet ensemble. En effet, elles s’articulent autour de haut‑parleur à membrane plane qui avait fait le succès de Technics lors de ses plus belles années. En fait, si comme pour tous les haut‑parleurs un cône prend place entre la suspension périphérique et la bobine mobile, il n’a pas ici vocation à faire vibrer l’air. Cette mission est confiée à un disque dont il est solidaire. Réalisé en fibre de carbone et nid d’abeille aluminium, ce disque frontal dispose donc d’une très grande rigidité associée à une faible masse. Outre le fait que sa surface plane lui offre un fonctionnement « en piston », favorable à l’élimination d’interférences de surface, il peut subir de très fortes accélérations sans déformation. Des spécificités bénéfiques à un bon comportement, notamment en mode impulsionnel ou lors des transitoires, et à une diminution de la distorsion.
Autre point important. Ce transducteur adopte une architecture coaxiale. C’est‑à‑dire que, contrairement aux agencements conventionnels ou le
tweeter prend place à côté du
boomer, il siège ici au centre du haut‑parleur principal. Cette solution garantit un excellent respect des phases entre le grave et l’aigu. En effet, les deux transducteurs ainsi associés se comportent comme une source sonore ponctuelle unique que l’on peut ramener au centre de l’ensemble, en fait au centre du tweeter. Ce respect des phases et ce comportement en source ponctuelle favorisent la restitution d’un espace stéréophonique précis et détaillé.
Enfin, Technics a soigné l’ébénisterie de ses enceintes. La charge
bass‑reflex est constituée de MDF épais et comporte des renforts internes pour accroître encore sa rigidité. Dans le même esprit, l’évent se dote d’un profil travaillé afin d’éliminer tout bruit d’air lors de la restitution des basses les plus profondes. On pourra juste regretter que celui‑ci débouche à l’arrière des enceintes, ce qui les rend un peu plus sensible à leur positionnement par rapport aux murs de la pièce que si elles disposaient d’un évent frontal.
L’amplificateur SU‑C700 reprend lui aussi certaines spécificités des anciens équipements tout en leur ajoutant plusieurs innovations. Elément le plus visible de l’« héritage Technics » : les deux VU‑mètres présents en façade. Précisons immédiatement que leur fonction est essentiellement esthétique. Comme ils sont dotés d’une échelle ultra‑logarithmique, leurs petites aiguilles s’agitent frénétiquement dès les faibles niveaux d’écoute et il est bien difficile de savoir d'après leur seule lecture à quel pourcentage de ses capacités l’amplificateur est exploité. Pas très utile, donc, mais très joli tout de même. Pour les reprises du passé, signalons la configuration du générateur d’horloge associé aux Dac. Sur ses anciens modèles, Technics utilisait une alimentation par pile pour alimenter ses préamplificateurs analogiques et leur offrir ainsi un niveau de bruit particulièrement faible. Une version perfectionnée est maintenant appliquée à l’alimentation des circuits d’horloge. Elle garantit une très grande stabilité de leur tension d’alimentation associée à un faible bruit ce qui a pour effet de réduire leur
jitter et donc, ici encore, de réduire le bruit de fond résiduel lors de la conversion numérique‑analogique. Cependant, s’il puise dans les bonnes idées du passé, le C700 reprend aussi les innovations échafaudées sur son grand frère, le SE‑R1. C’est notamment le cas du système Jeno (Jitter Elimination and Noise Shaping Optimisation). Ici encore, comme son nom l’indique, ce dispositif a pour fonction d’éliminer le jitter au niveau de la conversion finale dédiée au pilotage des étages de puissance. En effet, sur les amplificateurs numériques, le jitter est l’une des sources majeures d’apparition de distorsion. Le réduire le plus possible garantit une préservation de la qualité du signal. De plus, grâce à des convertisseurs haute précision, ce dispositif est efficace tant sur le bas du spectre que sur les fréquences les plus hautes. Plus fort encore, le SU‑C700 est capable de s’adapter au comportement des enceintes qu’il a pour mission de gérer. Son dispositif LAPC (Load Adaptative Phase Calibration) met à profit un algorithme de traitement du signal pour optimiser la réponse amplitude/phase du système. Cette opération a pour effet de linéariser la réponse globale du couple amplificateur/enceintes pour une restitution plus fidèle. Et ça fonctionne plutôt bien, nous avons eu l'occasion de le vérifier avec plusieurs types d'enceintes, même avec des spécimens difficiles, soit à faible rendement.
Le lecteur réseau ST‑C700 bénéficie également des dernières innovations de Technics en matière de traitement numérique et de conversion. En premier lieu, comme beaucoup de Dac, il réalise un suréchantillonnage de toute source audio numérique en signal Hi‑Res 192 kHz/24 bits. Une fonctionnalité baptisée High Re‑master. Pour limiter l’apparition de bruit de fond, ses circuits clés sont alimentés par une pile virtuelle. On retrouve donc le même type de démarche que sur l’amplificateur. Cependant, ici, pour limiter encore le nombre de sources de perturbations électromagnétiques, les circuits temporairement inexploités sont automatiquement mis hors tension. Il peut s’agir du port USB, de la liaison réseau, des interfaces numériques ou de l’afficheur en fonction de la source exploitée. À noter, les informations que présente ce dernier sont assez limitées et la navigation depuis la télécommande ne présente pas la meilleure des ergonomies. Pour pallier ce petit point faible, Technics propose une application, nommée Technics Music App, compatible iOS et Android téléchargeable gratuitement tant sur l’AppSore que sur Google Play.
Enfin, outre ses compatibilités
AirPlay/
DLNA, le ST‑C700 dispose également d’un transmetteur Bluetooth APT‑X intégré et d’un tuner FM/DAB/DAB+. Ces accès viennent donc compléter la, déjà, vaste palette de sources disponibles.