Romanzo Criminale
Faux texte!!!!!!!!!
Écrit par un ancien juge italien, Romanzo Criminale fut d'abord un best-seller retraçant la vie d'une bande de malfrats, des années de Plomb jusqu'au milieu des années 80. L'assassinat d'Aldo Moro en 1978, l'attentat de la gare de Bologne en 1980 (attribué à l'extrême-droite), celui contre Jean-Paul II en 1981 et une flopée d'autres événements sanglants qui ont rythmé pendant vingt ans la vie politique et sociale italienne.
Une matière foisonnante et prometteuse à laquelle Michele Placido s’attaque sans vergogne. Prendra-t-il à bras-le-corps le véritable sujet du roman (la collusion entre la mafia, le pouvoir et les organisations terroristes) et osera-t-il s’inscrire sans la droite ligne du grand cinéma italien des Seventies ? Quelque chose entre les polars rugueux et violents de Corbucci ou Lenzi et les fictions de gauche de Rosi ou Damiani ? Oui et non.
Plutôt que de puiser dans la source italienne, le cinéaste trouve ses modèles dans le cinéma américain (Scarface, Les affranchis…), et l’on finit par ne plus savoir si le film séduit pour lui-même ou parce qu'on y repère des codes et des signes qui nous ont
charmés ailleurs. Quant aux acteurs
(à l'exception de Pierfrancesco Favino, sorte de Joe Pesci transalpin génial featuring Anthony Quinn), ils semblent tous sortir d'un défilé de mode ultra-chic avec barbe de trois jours et costumes Armani. Ce qui plaira, ou pas. Une chose est sûre, on est sensible au genre (ascension et chute d'un caïd, argent mal acquis : tombe à la clé). Un grand et beau polar distrayant.