Un condamné à mort s'est échappé
En 1943, le lieutenant Fontaine (François Leterrier), personnage réel inspiré des mémoires d’André Devigny (lequel a contribué à l’écriture du scénario du film), est constitué prisonnier de guerre au fort de Montluc à Lyon. Il tente alors de tout entreprendre pour s’échapper.
Grand classique du cinéma d’après‑guerre, Un condamné à mort s’est échappé amorce l’épure formelle inhérente à l’esthétique de Robert Bresson. À l’aide d’une mise en scène austère et minimaliste ‑plans fixes et répétitifs de la prison‑ le cinéaste rive son protagoniste à un espace unique, sans le moindre espoir d’issue providentielle.
Le film aborde néanmoins les conditions de possibilité d’une autre alternative, moyennant la foi du personnage à préparer son évasion, à agir même si tout semble perdu. Comment, en milieu carcéral, psychorigide, obsessionnel, peut s’épanouir le désir naturel de liberté ? Comment la foi d’un homme réussit‑elle à braver les frontières d’un huis clos destructeur ? Un condamné à mort s’est échappé laisse partout poindre, magnifiquement, les travers utopistes de la condition humaine. Un classique.