par Laurence Mijoin
01 juillet 2010 - 11h38

Une exécution ordinaire

année
2010
Réalisateur
InterprètesAndré Dussollier, Marina Hands, Édouard Baer, Denis Podalydès, Tom Novembre, Grégory Gadebois
éditeur
genre
notes
critique
5
10
A

Moscou, 1952. Anna (Marina Hands), officiellement médecin urologue et officieusement magnétiseuse dans un hôpital de banlieue, essaie d’avoir un enfant avec son mari, un physicien désabusé (Édouard Baer). Follement amoureux l’un de l’autre, ils vont hélas être séparés tragiquement : le don d’Anna intéresse Joseph Staline en personne (André Dussollier), très malade. Il va l’arracher à son mari par la terreur, la poussant à s’en séparer par de terribles menaces…

Avec Une exécution ordinaire, l’auteur Marc Dugain met lui‑même en scène ses propres écrits, ou tout du moins une partie, puisque le récit de cette praticienne prise au piège par un patient dictateur n’est qu’un mince extrait de son roman éponyme. Ici, la petite histoire permet d’illustrer celle avec un grand H, brossant par petites touches le portrait d’un tyran aussi cruel qu’intelligent, soufflant sans cesse le chaud et le froid comme pour mieux désorienter sa proie.

Si André Dussollier s’en sort avec les honneurs dans son interprétation du « Petit père des peuples » (le maquillage et les postiches garantissant une troublante ressemblance), tout comme le couple Marina Hands/Édouard Baer, au jeu subtil, le film, entièrement tourné en langue française, manque cruellement de crédibilité. Même si l’on comprend évidemment les motivations économiques d’un tel choix, le russe aurait permis une tout autre immersion, et évité l’aspect trop théâtral.

Privilégiant l’intimisme et l’efficacité des dialogues, Marc Dugain semble hélas oublier de faire du cinéma. Le rythme lancinant et la mise en scène manquant d’ampleur ne permettent pas au film, à mi‑chemin entre reconstitution et fiction, de traduire le sentiment d’oppression et de crainte qui planait sur Moscou à cette époque, mais aussi l'inébranlable instinct de survie et d'amour des opprimés. Un long métrage au propos puissant, hélas contenu par un manque d’ambition formelle et d’émotion.

sur les réseaux
proposer une vidéo
test
dvd
cover
Tous publics
Prix : 19,99 €
disponibilité
08/06/2010
image
1.85
SD 576i (Mpeg2)
16/9 compatible 4/3
bande-son
Français Dolby Digital 5.1
Français Dolby Digital 2.0
sous-titres
Français pour sourds et malentendants
5
10
image
Les gros plans garantissent un bon niveau de piqué. Toutefois, les teintes sombres n’offrent pas un réel confort de visionnage, parasitées par de fréquents problèmes de compression et de fourmillements, et par une définition moyenne. La photo en clair-obscur d'Yves Angelo, désaturée et dans les teintes marron, n'est donc pas vraiment mise en valeur.
5
10
son
Très décevante, la piste 5.1 n’a rien d’indispensable, les effets de spatialisation et les basses étant tout bonnement indétectables. Il faut toutefois préciser que la bande-son du film repose surtout sur ses dialogues feutrés, les musiques se faisant minimalistes, mis à part lors de la séquence d’ouverture (les chœurs de l'Armée Rouge). La stéréo, un peu plus étouffée, s’avère donc largement suffisante pour profiter du film.
3
10
bonus
- Interview d'Yves Angelo (24')
- Interviews de Marc Dugain et Marina Hands (8')
- Film annonce
Des trois interviews proposées, on retiendra surtout celle de Marina Hands, loquace sur son expérience, sa préparation, son jeu d’actrice, et du directeur de la photographie Yves Angelo, qui explique précisément ses choix de couleurs et d’éclairages en fonction des contraintes (tout a été tourné caméra à l’épaule) et des partis pris artistiques (ce n’est pas vraiment une reconstitution historique, mais une vue d’artiste). Il apparaît comme LE vrai technicien du film, alors que les interventions de Marc Dugain traduisent son manque de connaissances en termes de mise en scène.
en plus
soutenir
Recevez l’actualité tech et culture sur la Newsletter cesar
Inscrivez-vous
OK
Non merci, je suis déjà inscrit !